Post Numéro: 7 de Petit_Pas 26 Juin 2009, 19:52
Salut,
je pense que ce qui a aussi retenu l'état major britannique d'avoir recours aux armes chimiques, et notamment aux gaz, c'est tout simplement, en plus du risque de représailles évident, le risque que les populations civiles britanniques n'acceptent pas que leur gouvernement utilise de telles armes sans "provocation" préalable des Allemands. Je m'explique : les gaz avaient plus que mauvaise réputation dans les populations civiles depuis leur utilisation lors de la Première guerre mondiale et les accords de Genève en interdisait l'utilisation comme ils interdisaient le bombardement stratégique des villes. Or, si les Britanniques ont finalement accepté que la RAF bombarde les villes allemandes c'est essentiellement parce que les Allemands avaient eux mêmes commencé le bombardement des villes britanniques, d'abord sur une erreur d'objectif puis en "représaille" du bombardement de Berlin consécutif à cette erreur. Ayant vécu le Blitz, les Britanniques acceptaient que les Allemands aient la monnaie de leur pièce. Je ne dis pas qu'ils se réjouissaient de ces bombardements visant essentiellement des civils mais qu'ils les intégraient comme inévitable dommage de guerre dans la mesure où les Allemands avaient commencé... Je sais ça ressemble furieusement à la sempiternelle excuse du bac à sable : c'est pas moi c'est lui qu'à commencé... Mais je crois que cette réaction prévisible et presque inévitable des populations avait son importance pour le gouvernement britannique qui dans sa politique de guerre devait gérer les réalités militaires pour obtenir la victoire aux meilleurs prix et les aspirations civiles qui ne voulaient pas de la victoire à n'impotre quel prix... Je suis persuadée que si le gouvernement britannique avait donné son accord pour des bombardements stratégiques des villes allemandes sans avoir eu l'excuse des bombardements allemands sur les villes britanniques, cette décision aurait probablement coûté leur place aux membres du gouvernement. Dans le cas des gaz je pense que l'aversion des populations a joué son rôle : si nos ennemis ne les utilisent pas ce n'est pas à nous de les utiliser puisque nous combattons pour la bonne cause. Et à mon sens, ce qui vaut pour l'Allemagne vaut également pour le Japon.
Maintenant que les militaires aient pensé avoir recours aux gaz et autres armes chimiques, ou aient simplement prévu des plans de représailles en cas d'utilisation de ces armes par l'ennemi, me semble logique pour des militaires. Mais come le dit Snakealx ce n'est pas parce que les état-majors prévoient des plans que les gouvernements y auront recours...