Post Numéro: 5 de Prosper Vandenbroucke 01 Fév 2009, 17:34
Bonjour Bruno, bonjour Pierre,
Loin de moi l'idée de vouloir m'immiscer dans votre débat.
Cependant je crois qu'il serait utile que vous preniez connaissance ( à moins que vous ne le connaissiez ) du texte que j'ai trouvé à la page 29 de l'excellente plaquette de la plume de Philippe Bauduin et intitulé " Jacques le Forestier de Vendeuvre - FAFL - Gibraltar 30 juin 1940 " Apieton Editions ISBN 2-9521305-1-5
Voici ce texte:
L’enquête sur les circonstances du drame
Les témoignages de tous les témoins de l'événement présents à Gibraltar sont concordants. L'appareil piloté par J. de Vendeuvre n'aurait à aucun moment pénétré l'espace aérien espagnol. Les autorités espagnoles sont d'un avis bien différent.
L'historien espagnol, spécialisé dans l'aviation: Luis Moya Pimentel a trouvé
deux documents intéressants sur ce drame:
- Une lettre de l'Attaché Militaire de l'Air français à l'Ambassade de France à Madrid: le commandant de Berroeta à son homologue de l'Etat Major de l'Armée de l'Air espagnole. En termes très diplomatiques il regrette l'inter¬vention de la DCA espagnole et demande des justifications.
Il semble qu'il n'y ait pas eu de réponse.
- Une lettre beaucoup plus précise du Consul d'Espagne à Gibraltar, qui jus¬tifie les tirs des mitrailleuses sur les avions français qui ont survolé le terri¬toire espagnol. L'argument, souligné, étant que les mitrailleuses dirigées vers le territoire espagnol ne pouvaient tirer que vers ce territoire et en aucun cas vers le Rocher.
La seconde partie de la lettre évoque les manifestations que pourraient créer « les Rouges » réfugiés à Gibraltar, lors des obsèques des aviateurs.
L'argumentaire espagnol est un peu spécieux. En effet le propre d'une mitrail¬leuse de DCA est d'être montée sur un axe et de pouvoir pivoter sur 360 degrés. Si les servants des mitrailleuses avaient, comme suggéré, le dos tourné vers le Rocher on se demande comment ils auraient pu tirer sur un avion en phase d'ap¬proche derrière eux sans le voir? On rappellera que les corps des malheureux aviateurs français étaient criblés de balles.
Le général G. Lager, dans ses Souvenirs, évoque cependant qu'il aurait pu légèrement survoler le territoire espagnol, ce qui pourrait justifier qu'il ait essuyé les tirs des mitrailleuses. Dépités de n'avoir pas pu descendre cet avion les espa¬gnols auraient alors, délibérément et quasiment à bout portant, visé le Glenn de de Vendeuvre. Il n'est pas possible en effet, comme le signale le colonel de Saint Péreuse, que le capitaine de Vendeuvre, pilote confirmé, qui savait devoir atterrir face à l'ouest pour éviter de survoler le port de Gibraltar, ait violé l'espace aérien espagnol. Enfin, le témoignage de Georges Perrin, qui s'est aussi évadé de Meknès le 3 juillet, nous informe que les servants des mitrailleuses de la DCA espagnole sont des allemands. Ceci explique mieux leur acharnement à abattre les avions français. Bien amicalement
Prosper