Eva Braun dans l'intimité d'Hitler

[Jumbo]

En toute honnêteté monsieur Delpla, je ne vous connais pas et crains bien de n'avoir pas encore eu le plaisir de lire un de vos ouvrages (j'espère que vous ne le prendrez pas mal...)
Par contre je connais les oeuvres de D Costelle. Comme certainement beaucoup de membres de ce forum je possède la collection complète des "grandes batailles" (10 opus + le procès de Nürmberg), ce à quoi j'ajoute la grande bataille de Verdun et un doc superbe sur la guerre du Vietnam.
Et si D Costelle met son talent dans un documentaire, je l'achète les yeux fermés. Je n'ai jamais été déçu, je ne vois pas pourquoi tout à coup D Costelle se mettrai à faire de la "star'ac..."

Je ne comprend pas M.Delpha. Par "peopolisation" d'Hitler, vous voulez dire que ce dvd ferait naître des sympathies pro-hitlériennes ?
Tout porte à croire, dans tous les cas, que ce dvd constituerait une sorte d'acte de foi au sein des bibles numérisées et historiques et ce, dans tous les sens du terme.

Je ne comprend pas M.Delpha. Par "peopolisation" d'Hitler, vous voulez dire que ce dvd ferait naître des sympathies pro-hitlériennes ?
Tout porte à croire, dans tous les cas, que ce dvd constituerait une sorte d'acte de foi au sein des bibles numérisées et historiques et ce, dans tous les sens du terme.

Je pense que tu ne comprend pas exactement où est le problème.

Les gens des générations après-guerre ont été élevés dans l'idée que les nazis se sont comportés comme cela parce qu'ils étaient des salots ou parce qu'ils ont été manipulés par une espèce de grand satan ou de salot en chef.
Or, que montrent "La chute" ou ce film ? Ou y voit un Hitler humain. Dans ce documentaire, c'est encore pire, on voit une espèce de charmant grand-père jouant avec ses chiens. Beaucoup de personnes ont encore du mal à accepter cette dichotomie. Même son auteur, voici ce que dit Daniel Costelle dans Télé 7 jours:

C'est un film qui me fait peur. On est en face du plus grand dictateur du monde et il a l'air d'un homme ordinaire, entouré de ses petits chiens.

Et cela est vraiment térrifiant. Parce que les Allemands n'ont pas été manipulés par un être terrifiant suprême. Une partie du mal venait d'eux. Ils pensaient que certaines parties de leur populations devaient être éradiquées. Et aucun peuple est à l'abri. Tous nous avons entendu dans la rue ou sur le lieu de travail ou en famille des phrases comme: "ces ..., on devrait tous les supprimer", ou d'autres du même accabit. L'exemple nazi montre qu'aucun peuple n'est à l'abri de passer de ces phrases à un massacre de masse. Et pour combattre cela, il faut en comprendre les mécanismes, même s'ils nous mettent mal à l'aise.

Je crois qu'il y a eu incompréhension de ce que M. Delpla voulait dire. Quant à moi, il est plus que temps qu'on s'ouvre les yeux et qu'on sache qu'Hitler était humain et que, malgré ses crimes contre l'humanité, il possédait de sentiments humains. Le montrer dans l'intimité ne rachètera jamais l'homme mais demeure très intéressant pour quiconque s'intéresse à l'histoire de sa vie.

Je suis d'accord avec vous, Audie Murphy. Pour preuve, Hitler aimait énormément sa mère. Il est vrai que l'image standard du Fuhrer le donne comme un satan, certes il est à l'origine de tout mais, n'était pas tout seul dans cette entreprise. Ce fùt la volonté d'un peuple qui, pour la plupart ne réalisait pas, ou, ne voulait pas réaliser, après la guerre, toute l'horreur qui s'était déroulée.

[Jumbo]

D'accord avec Audie. Je ne pense pas que le fait de voir Hitler jouer avec ses chiens ou faire guili-guili à une petite fille nous fasse réviser notre jugement sur lui. L'histoire (la grande) est là heureusement. Je conçois difficilement quelqu'un après visionnage d'un tel doc se dire que finalement c'était un type comme tout le monde, et que l'on a sûrement exagéré son rôle dans le conflit et son cortège d'horreurs.
Ces images ont existées, eh bien voyons les d'abord et discutons-en ensuite et pourquoi pas ici...

En fait, Jumbo, voir un dictateur ayant des gestes humains fait partie aussi, je crois, du culte de la personnalité voué à tous dictateurs. Ainsi, on a vu Saddam Hussein, prendre un enfant sur ses genoux, et ce n'est qu'un exemple. Le diable a bien du habiter dans le corps de ce monstre.

Hitler, un dictateur ? Certes, cela peut se dire, techniquement, juridiquement. Mais c'est avant tout un artiste, ce que ne sont nullement Pinochet, Saddam, Franco, pour ne rien dire de la cohorte bigarrée des staliniens. Mussolini, à la rigueur, mais alors l'échelle va d'un vague artisan de BD à Picasso !

Ce qui me rend fier et amusé d'avoir contribué à ce film, c'est qu'il va beaucoup plus loin dans cette voie que La chute. Le Berghof en effet c'est l'épicentre de la création. C'est là que Hitler est vraiment lui, vraiment chez lui (et pas dans le bunker !). Il a besoin de la nature, de grands espaces tourmentés et c'est en les dominant qu'il échafaude une reconstruction du monde. Besoin de la Femme, déclinée en un grand nombre de corps dont un seul est étreint mais beaucoup frôlés, et regroupés en une sorte de bain amniotique. Le tout à la frontière de l'Allemagne et de l'Autriche : la terre de Berchtesgaden forme un ergot de l'une, ou un crochet, qui arrime l'autre : la ville qu'on voit au nord est Salzbourg !), donc elle réunit la patrie et la ... "matrie". Que sait, que sent Eva de tout cela, mystère, et pourtant elle tourne !

Un artiste, donc, entendu comme un enfant qui va au bout de ses désirs. L'irruption de l'immaturité dans la politique. Mais pas sur le mode de certains de nos redoutables contemporains, grands enfants qui veulent que tout plie et basta. Lui, c'est l'immaturité au coeur d'un projet très maîtrisé, allant jusqu'au remodelage biologique de l'espèce ! Et chaque geste, chaque rencontre, concourent d'une façon ou d'une autre au projet (leçon prise chez Richard Wagner : la politique hitlérienne est "oeuvre d'art totale").

C'est du moins le sillon que je creuse depuis plus de 15 ans, en ne réussissant pas toujours à installer le débat là où il aurait sa place. Le détour par TF1 sera-t-il, dans tous les sens du terme, la ruse de l'histoire ?

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M.Delpha, je pense qu'aucun débat n'est aussi creusé que ce que vous venez de dire. C'est le problème de la plupart des débats. A contrario des débats politiques du siècle dernier où circulait un langage très académique, technocratique et auxquels, peu de français pouvaient souscrires à une réelle compréhension, aujoud'hui, les débats ne livrent que peu de secrets, c'est à dire, selon moi, que l'on peut avoir une idée des questions et des réponses. Par exemple, approfondir le débat au point, je le répète, ce n'est qu'un exemple, de révéler l'approfondissement des projets d'Hitler du remodelage biologique, d'ailleurs fort bien avancé à l'heure de la libération des camps de la mort, n'est pas près d'être effectué. Certes, les travaux d'Hitler sur les cobayes des camps de concentration ont, aidé la Wehrmacht sur le front de l'Est (étude de la résistance de l'humain aux grands froids). En fait, selon moi, ce sujet ne tend jamais à s'élargir pour révéler combien l'oeuvre d'Hitler était fantastique dans l'horreur. Mes connaissances sont infimes, mais je comprend très bien l'oeuvre à laquelle vous tendez.

c'est demain soir en deuxième partie de soirée sur TF1.
n'oubliez pas ce rendez-vous d'histoire.