Post Numéro: 5 de Brem's 02 Avr 2007, 22:33
* Qu'est il devenu aprés le départ du CEFI d'Italie ? Quelles furent ses nouvelles responsabilités et en quoi cela consistait
Après le retrait du CEF, il devient chef d'état-major de la Défense Nationale, donc, de fait, le patron de l'armée en général, s'occupant de toutes les administrations, et surtout, des relations avec les Alliés, et avec Einsenhower, faisant tampon parfois entre lui et de Gaulle.
* Pourquoi avec les succés qu'il a obtenu en Tunisie et en Italie , et l'attachement de ses troupes n'a t'il pas pris le commandement de la 1ere Armée ?
Parce que, dès le départ, les forces rééquipées avaient été divisées en 2 Détachement d'Armée, A et B, Juin commandant le A, qui deviendra le CEF, et le B, qui débarquera le 15 août sous ce nom, avant de devenir la 1e Armée.
En fait, de Gaulle avait deux généraux d'armée sous la main, et partagea donc la poire en deux. Cela fut d'autant plus précieux que la disponibilité de Juin après l'Italie, où il se fit apprécier des Français Libres, lui permettait de prendre en charge l'Armée une fois en France. Il fut d'ailleurs efficace, et ne se fâcha avec personne, malgré les égos du général, de Leclerc, de de Lattre, de la Résistance, ou des Alliés, ce qui représente une action plutôt bénéfique dans ce moment troublé. Une histoire de son commandement de chef d'état-major serait d'ailleurs à faire, pour les amateurs.
* Quels étaient ses rapports à l'époque avec De Gaulle son "camarade" de promotion à St Cyr. Je sais qu'ils se sont fachés à la fin du conflit Algérien De Gaulle étant aux affaires et Juin étant Pieds-noirs.
Juin était l'une des rares personnes à tutoyer de Gaulle. Ce dernier avait un grand respect pour son "major de promotion" (c'est sans doute le seul major qui fit d'ailleurs une telle carrière jusqu'au bâton....), ce qui explique qu'il lui fit confiance, bien qu'ayant commandé sous Vichy (et car prisonnier, il avait une raison pour ne pas avoir rejoint Londres...). Il ne faut pas exagérer la facherie entre ces deux forts caractères : bien sûr, Juin était pied-noir, né près de Bône, et donc sensible à la perte de l'AFN, faisant quelques sorties, plus maladroite que en franche opposition, mais il ne suivit jamais l'OAS, ayant comprit qu'une époque s'achevait, même si ca faisait mal ! Suite à une lettre publiée, de Gaulle le mit à la retraite après une enguelade monumentale à l'Elysée, mais il semble que la plupart des mesures (retrait du bureau, de l'ordonnance...) ne furent pas appliqués, et une attaque peu après obligeat le maréchal a une retraite à cause de sa santé.
Mais, au final, le général sera au Val-de-Grâce pour les derniers instants de son camarade (comme lors de son attaque 4 ans avant) en 1967, et à Notre-Dame pour les obsèques nationales, seul au 1e rang devant le cerceuil.