Bonjour,
Dans la bataille des Ardennes, on ne parle que des opérations terrestres ; pourtant, il ne faut pas oublier :
L'opération Bodenplatte
1er Janvier 1945
La Bataille des Ardennes fait rage. Au début de cette bataille, les béligérants des deux camps n'avaient pas pu faire sortir leurs avions, ou très rarement, en raison des mauvaises conditions météorologiques. Au sol, la bataille prend un air plutôt positif pour les Allemands. Mais le haut-commandement allemand sait que lorsque le "beau temps" sera revenu, les appareils alliés pourront alors sortir de nouveau de leurs bases et faire du tir au pigeon sur les troupes allemandes.
Ainsi, l'Etat-major allemand décida l'opération Bodenplatte. Cette opération consistait en une grande offensive aérienne de plus de 900 appareils qui convergeraient vers les bases aériennes alliées de l'Est de la Belgique, du Sud des Pays-Bas, et du Nord-Est de la France. Elle devait ainsi aider les troupes allemandes au sol dans les Ardennes en reprenant la supériorité aérienne et en les soutenant dans leur offensive. Les Alliés devaient être affaiblis et désorganisés sous le choc de l'offensive pendant quelques semaines et ainsi laisser le temps aux troupes terrrestres de reprendre l'avantage.
Tel que c'était parti, l'opération n'aurait jamais lieu : mauvais temps, mauvais temps, et encore mauvais temps. Jusqu'à une éclaircie à la fin de l'année 1944... Ca y est, l'opération est confirmée et prévue pour le 1er Janvier 1945. Etant donné leurs victoires précédentes, les Alliés devaient être encore enivrés par la victoire et devraient baisser leurs gardes.
Les avions allemands devaient attaquer en rase-motte des bases aériennes alliées situées entre Liège et Bruxelles au petit matin. Pendant ce temps, les nouveaux bombardiers à réaction allemands Arado 234 devaient faire une mission de diversion en bombardant Bruxelles, Anvers, et Rotterdam. La force d'assaut principale était évidemment constituée des Messerschmitt Bf 109 et de Focke-Wulf 190, qui appartenaient au IV/JG 3 d’un Strumgruppe, un groupe équipé d’avions mieux armés et blindés sensés abattre des forteresse volantes...
Ainsi, les Arados décollèrent en premier et bombardèrent les villes qui leur étaient assignées. L'opération n'eut pas un grand effet de diversion, mais les Arados rentrèrent tous à leurs bases. Puis ce fut au tour des 900 Me Bf 109 et Focke-Wulf 190 de décoller. Leurs résultats furent plutôt mixtes : autant certains obtinrent de franc-succès, autant ce fut pour d'autres une catastrophe (Volkel, Anvers-Deurne et Le Culot). Pour ce qui est du franc-succès, je cite un passage de Wikipédia :
[...]Par exemple la JG 3 avec 72 avions mena une mission sur l’aérodrome d’Eindhoven surprenant au sol les Hawker Typhoon des escadrons canadiens 438 et 439. Agissant méthodiquement, les Allemands détruisirent en règle l’ensemble du parc de ces deux escadrons. Il en fut de même sur les bases de Melsbroek, Saint Denis-Westrem et Maldegem.[...]
A la fin de l'opération, les Allemands perdirent plus de 300 avions, contre 206 avions (dont 62 trop endommagés pour être encore utiles, et 190 autres "égratinés") du côté allié ! Autant dire que l'opération fut un échec, d'autant que la Luftwaffe perdit 237 pilotes, dont 3 commandants de geschwader, 6 de gruppen et 11 de staffeln. Ces hommes formaient l'élite de la Luftwaffe...
Les pertes alliées furent vite comblées, mais l'Allemagne, elle, ne put jamais combler ce vide.
Voilà l'histoire de la dernière opération aérienne massive de la Luftwaffe, qui ne permit pas de changer la tournure de la guerre, puisque 5 mois plus tard, le Reich de 1000 ans capitulait...
Source : Wikipédia ; "aviation ancienne", et quelques livres chez moi.
A+ !