Audie Murphy a écrit:Et toi, Narduccio, tes impressions ?
Mitigé, serais le terme exact. Je ne sais quoi penser. D'un coté, on a failli faire de Pie XII un Juste, ce qui n'est pas rien. De l'autre, il y a l'affaire Odessa.
Ce qui me semble aberrant, c'est que les mêmes ecclésiastiques vont parfois utiliser les mêmes filières pour soustraire d'abord des juifs aux nazis et ensuite ces nazis à leurs juges. Ce qui me frappe le plus, c'est que ce ne sont pas deux "factions" de l'Église qui auraient eu se comportement à des moments différents, comme par exemple en Amérique Latine quand une partie de l'église se tient du coté des oppresseurs et que l'autre prêche la théologie de la libération ...
Non, il s'agit des mêmes personnes, des mêmes lieux, mais à quelques années d'intervalles.
Après, il est facile d'essayer de voir la vie en noir et blanc, mais là, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de gris. Et j'ai du mal à voir la finalité de ces actions qui paraissent de prime abord antagoniste.
Je ne pense pas que l'Église pouvait faire beaucoup plus en 1940-1945. Mais, elle aurait pu faire beaucoup moins en 1945-1955. D'accord que certains pensaient cyniquement que ces criminels pouvaient échapper à la justice des hommes parce qu'ils devraient tôt ou tard rendre des comptes à la justice divine. Mais, j'ai du mal à saisir tous les ressorts qu'il y a la derrière et l'anti-communisme n'explique pas tout. Ils n'étaient pas obligé d'aider un Eichmann, un Barbie ou un Mengele à fuir. On peut comprendre pour les sous-fifre: "ils ne savaient pas!" "ils ont été manipulés!"; mais pas pour les manipulateurs.