Création à Orléans d'un mémorial pour les enfants juifs déportés
ORLÉANS CORRESPONDANT RÉGIONAL
Un mémorial en souvenir des 3 500 enfants juifs de la rafle du Vel'd'Hiv'en 1942, internés dans les deux camps du Loiret, à Beaune-la-Rolande et à Pithiviers, doit ouvrir début 2008 à Orléans, à la suite d'une décision unanime du conseil municipal.
8 160 adultes et enfants de 2 à 16 ans étaient internés, fin juillet 1942, dans ces camps, administrés par Vichy. Laval et la police de Vichy décidaient le départ des parents, " immédiatement déportables ". Après leur départ, les enfants erraient, livrés à eux-mêmes. Le 13 août suivant, Berlin donnait son accord pour les déporter. A Drancy, ils étaient mêlés avec des adultes pour faire croire qu'ils partaient avec leurs parents. Quelques jours après, ils étaient gazés à Auschwitz.
C'est au début des années 1990, grâce à la ténacité de Serge Klarsfeld et à la publication d'un livre du journaliste Eric Conan (Sans oublier les enfants, Grasset), que ce crime a refait surface. L'ouverture de ce mémorial figure dans l'objectif que s'est fixé le Centre d'étude et de recherche sur les camps d'internement du Loiret (Cercil), créé en 1991 à l'initiative de M. Klarsfeld et d'Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay, élue (divers gauche) d'Orléans.
Installé dans le vieil Orléans, le mémorial comportera un mur de photos des enfants. Un centre de recherche sera disponible pour les historiens et les familles. On y fera surtout de la pédagogie pour les scolaires. Coût du projet : 1,3 million d'euros, avec une participation prévue de 25 % de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Le financement du fonctionnement n'est pas encore totalement assuré.
Régis Guyotat