Son frere aine, Francois (1886-1956), sera general d aviation; son frere cadet, emmanuel (1900-1969), officier de marine, journaliste resistant, ministre et "compagnon de route" du Parti communiste.
Lui, Henri, il se revelera, a sa maniere, un assez prodigieux aventurier.
Politiquement cet ancien combattant de la Grande Guerre, trois fois blesse et quatre fois cite se declare royaliste.
La defaite le bouleverse. Il fonde le resau de resistance Orion des 1940. Puis, lieutenant de l armee d armistice, il se fait affecter a Oran, car il croit que l armee de la revenche se prepare en Afrique du Nord.
Il sert dans les chantiers de jeunesse de l Etat francais. Mais ce n est qu une couverture pour mener a bien le complot du fameux "Groupe des Cinq" qui prepare le debarquement americain du 8 novembre 1942.
Des lors, malgre ses 47 ans et sa famille nombreuse, il n a plus qu une idee en tete : reprendre le combat.
Mis en prison par le general Giraud, qui le trouve trop remuant et le soupconne d avoir trempe dans l assassinat de l amiral Darlan, il ne sera delivre que par l arrivee en Algerie du general de Gaulle en mai 1943.
Il devient alors depute a l Assemblee constituante, mais se montre resolu a quitter son siege de parlementaire pour une place au front.
Il va alors constituer une unite a son image, fievreuse, a laquelle il donnera le nom de "Commandos de France".
Grand, mince, le teint mate, les yeux noirs, il parait dix et meme vingt ans de moins que son age.
Il cherche des volontaires qui brulent de la meme passion que lui et qui voudraient etre les premiers sur le sol de France. Ces commandos forment un petit bataillon dont tous les hommes sont des evades.
Ils revent d etre parachutes pour venir en aide aux maquisards.
Comme on semble les oublier dans leur camp d entrainement de Staoueli, d Astier, avec une quarantaine des siens, s embarque clandestinement pour la France a bord d un petit voilier.
A la tete de ce "detachement special", il va mener sa propre guerre, de la Provence aux Vosges, accomplissant des dizaines de missions de reconnaissance en avant des troupes alliees qui remontent la vallee du Rhon.
Promu commandant, le createur des "Commandos de France" dirige les combats de son unite, enfin rassemblee au complet, et va la conduire jusqu au coeur de l Allemagne, au cours d une campagne qui ne manque ni de pittoresque ni de panache.
Apres la guerre, Henri d Astier de La Vigerie quitte une armee qui ne lui semble plus permettre de telles aventures et meurt accidentellement a Geneve, en 1952, a l age de 55 ans.