alfa1965 a écrit:Il serait intéressant de retrouver les noms de familles d'émigrés français (huguenots comme aristocrates) ayant mis leur épée au service de l'Allemagne comme von François, von Cappuis, ou Dornier etc.
Dilleman a écrit:III– Origine française de certains officiers prussiens.
Dans la célèbre pièce de Jean Giraudoux Siegfried, à la scène III de l’acte 2, le général des Hussards de la Mort de Fontgeloy dit à Geneviève : » Le 1er août 1914, rien que dans l’armée prussienne, descendants d’exilés ou d’émigrés français, nous étions quatorze généraux, trente-deux colonels et trois cents officiers. Je parle des gentilshommes. Il y a aussi dans l’intendance un certain nombre de Dupont « .
Cette question a été examinée à plusieurs reprises dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux. Le nom du célèbre écrivain militaire du XIXe siècle et ministre de la Guerre de Prusse, le général Verdy du Vernois n’a pas manqué d’être cité, ni celui du fameux maréchal l’Homme de Courbière. Trois officiers de l’armée prussienne portaient encore ce nom en 1914 et ce serait un lieutenant de Courbière, du régiment Gross = Deutschland qui, en 1940, aurait été un des premiers à prendre pied sur la rive gauche de la Meuse.
A ma connaissance, personne n’a jamais vérifié si Giraudoux était près ou loin de la vérité. L’Ehren-Rangliste pourrait permettre de recenser les officiers prussiens qui, en 1914, portaient des patronymes de gentilshommes français, à la condition de se livrer à un travail fastidieux ! Sans aller jusque là, on peut constater qu’il n’y avait pas que des Dupont dans l’intendance, puisqu’on peut y relever le nom d’un Clairon d’Haussonville et chez les médecins militaires un Melot de Beauregard, qu’un grand nombre d’officiers prussiens portaient effectivement des noms manifestement d’origine française, mais si certains paraissent d’origine nobiliaire, d’autres, les André, Bailly, Baron, Marseille, Pélissier ne le sont sans doute pas. Sans invoquer la révocation de l’Edit de Nantes qui fut sans doute la cause de l’émigration de nombreuses familles (mais les Arnauld de la Perrierre étaient catholiques!), il n’est pas étonnant de constater que des généraux prussiens pouvaient s’appeler Barre, Châlons, Gabriel, François, Hutier ou Molière quand on peut relever chez les Français de nombreux noms d’origine germanique.
Pour en revenir aux chiffres de Giraudoux, dix généraux prussiens en service ou ayant repris du service en 1914, avaient des noms de gentilshommes français : Chales de Beaulieu, Pelet-Narbonne, Neven du Mont, Lavergne-Peguilhem, Beaulieu-Marconnay, Longchamps-Bérier, Le Bret-Nucourt, Ruville et deux Digeon de Monteton.
En outre, une dizaine d’officiers supérieurs ayant atteint le grade de général pendant la guerre, étaient dans le même cas : deux l’Estocq, Perrinet de Thauvernay, Lorne de Saint-Ange, deux La Chevallerie, des Coudres, et à nouveau des Digeon de Monteton et Beaulieu-Marconnay.
Giraudoux n’a donc pas été très loin de la vérité pour les généraux et sans doute aussi pour les colonels et lieutenants-colonels, dont certains portent les mêmes noms que les généraux, mais parmi lesquels on trouve en outre un baron de la Motte Fouqué, un comte de Talleyrand-Périgord, un Dumas de l'Espinol, un Tanneux de Saint-Paul, etc.
En revanche, parmi les officiers d’un grade inférieur à celui de lieutenant-colonel, si on trouve encore des Basselet de la Rosée, Gentil de Lavallade, Renouard de Viville, La Valette Saint-Georges, etc., on n’en reste pas moins très loin des trois cents officiers annoncés par Giraudoux !
Wikipedia a écrit:Hermann von François est né le 31 janvier 1856 à Luxembourg. Il est issu d'une famille de vieille noblesse française huguenote. Elle est mentionnée dès le début du XIVe siècle comme une famille de soldats réputés pour leur bravoure. Cette famille provient du Bugey dans l'Ain ; en épithète la famille portait le nom de leur château ancestral d'Alimes donc « François de Alimes ». Les membres de cette famille jouent un rôle important dans la vie militaire du duché de Savoie et ont partagé les victoires et les défaites de leur suzerain. Une partie de la famille est retrouvée ensuite en Normandie. Son nom est modifié en « de Billy », « de la Motte », « de Saint-Nicolas » et « du Pommier ». En 1685, la révocation de l'édit de Nantes provoque l'émigration de la branche de la famille dirigée par Étienne von François en Saxe.
Histomar a écrit:En 1757, à la suite d'un duel avec un Prince de Bourbon, Jean-Gabriel Arnauld, Seigneur de la Perrière, jeune Lieutenant d'Artillerie, né 26 ans plus tôt à Saint Plantaire (Indre), était contraint de quitter la France pour échapper à l'embastillement. Les raisons du choix de son pays d'accueil ne sont pas évidentes mais toujours est-il que c'est au service de Frédéric II, Roi de Prusse qu'il allait porter son épée. On rencontre fréquemment en particulier sur internet une information selon laquelle la famille Arnauld aurait quitté la France suite à la Révocation de l'Edit de Nantes (1685). Cette information est tout à fait erronée d'autant plus que cette famille était catholique.
En l'espace de quelques années, le jeune homme se faisait une fameuse réputation dans les rangs de l'armée prussienne, gravissant peu à peu les échelons du corps des officiers pour atteindre le rang de Generalleutnant en fin de carrière. Il est souvent admis que Jean Gabriel aurait été annobli par Frederic II mais il est vraisemblable que ceci est inexact et que son accession à la noblesse prussienne serait plutôt liée à l'antériorité noble de la famille en France (Das Gothaische genealogische Taschenbuch der adeligen Häuser)
alfa1965 a écrit:Merci d'avoir pris le temps d'effectuer ces recherches généalogiques intéressantes concernant les descendants d'huguenots ou émigrés aristocrates de la révolution française.
PS : j'avais oublié le H de von Chappuis, les touches de l'ordi commencent à vieillir.
Retourner vers LES GRANDES FIGURES DE LA SGM
► Les 10 Derniers Posts du jour | Date | Auteur |
---|---|---|
dans: Werhmacht 1940. La Heer et ses uniformes. | par: iffig | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : Épaves de guerre (1936-1945) | par: iffig | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : La guerre en Indochine, 1 er septembre 1939/14 septembre 1956. | par: iffig | |
dans: Quiz suite - 7 | par: Prosper Vandenbroucke | |
dans: Drame du Cochon noir 24 mai 1940 | par: dynamo | |
dans: Je recherche une histoire sur un membre de la résistance française. | par: FrenchieB011 | |
dans: Moteurs d'aviation soviétiques | par: Marc_91 | |
dans: Wehrmacht 1940 : la Lutwaffe et ses uniformes | par: iffig | |
dans: Les bunkers de Pignerolle | par: Jumbo | |
dans: L'armée d'armistice | par: iffig |
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 104 invités