H Rogister a écrit:PORTIER David a écrit:Bonsoir Henri et toute l'équipe,
Vous voudrez bien me pardonner mais je reste sur mon "cheval de bataille":
Henri, aurais-tu des informations concernant la participation des SAS français et leur apport dans la bataille des Ardennes dans le secteur entre Wavreille et Saint-Hubert puis vers la Barrière de Champlon, Steinbach, Houffalize...
Il est évident que moins de 270 hommes ne peuvent changer le cours de la guerre mais ont-ils tout de même joué un rôle important notamment de reconnaissance pour les Américains, embuscades, harcèlement de l'ennemi?
Merci,
David
Voici ce qu'écrit le capitaine E.A. Fay, officier de liaison britannique à propos des SAS.
Il y a trois phases durant cette campagne en ce qui concerne cette unité.
1) Situation fluctuante, pas de front établi
2) Stabilisation du front
3) Poursuite de l'ennemi en retraite
Une réponse différente pour chacune a été donnée.
Phase 1.
Avec un vaste secteur et beaucoup de route à utiliser, l'unité se présentait sous un meilleur jour. Ce n'était pas à proprement parler un travail S.A.S. mais on en était très près.
C'est durant cette phase que les résultats les plus utiles ont été obtenus, c'est-à-dire détermination exacte du contour apparent de l'ennemi. Certains résultats auraient cependant pu être obtenus par une unité de reconnaissance divisionnaire ordinaire.
Phase 2
Avec un front stabilisé et de nombreuses possibilités d'infiltration, c'est durant cette phase que l'unité a pu remplir son rôle S.A.S par des pénétrations profondes et des sabotages derrière les arrières ennemis, restant en tête de nos troupes en progression.
Le manque de tenue appropriées (froid extrême), le nombre insuffisant de munitions spéciales et le manque de personnel en raison de la mission confiée à l'unité (écran de reconnaissance dans des limites fixées) ne permirent pas aux S.A.S. d'entreprendre leur mission sur une grande échelle. Une ou deux embuscades tendues en forêt de Saint-Hubert obtinrent cependant des résultats.
Phase 3
Elle découla de n'avoir pas su saisir les possibilités offertes par la phase 2
Une fois que le front fut stabilisé et qu'on eut amené d'autres unités, les secteurs furent plus réduits et il devint de plus en plus difficile de s'infiltrer.
Cette phase, durant laquelle la mission de l'unité fut limitée à seconder les reconnaissances aériennes, fut une perte de temps si ce n'est qu'une heure de pratique de combat vaut un livre de théorie.
A+
Bonjour Henri,
désolé de ne pas avoir pu être des vôtres mardi, un empêchement.
Merci de ta réponse. Je connais ce rapport de Fay.
Pour la phase 3, je suis assez d'accord avec lui et ce rôle aurait pu être joué par une unité classique mais il n'y en avait pas.
Pour la phase 1, les SAS français sont arrivés en plein brouillard sans savoir où étaient les unités alliées ni l'ennemi. Ce rôle défensif et offensif nécessitait de pouvoir lancer des patrouilles afin de situer l'ennemi et le harceler. Quelques combats ont eu lieu à Wavreilles, Tellin, Smuid... qui ont tout de même permis de faire comprendre aux Allemands qu'ils avaient du monde en face.
Pour la phase 2, je trouve que le rapport est un peu restrictif car il n'y eut pas seulement "une ou 2 embuscades" du côté de Saint-Hubert. De nombreux coups de mains ont été réalisés.
Enfin, si ta réponse est celle que sous-entend Fay, en dehors de la phase 2, une unité classique aurait pu remplir le même travail et donc pour toi, l'envoi des SAS (appelés car ils se trouvaient au repos en Champagne et donc pouvaient intervenir rapidement) pour colmater cette brêche n'a pas eu un rôle primordial dans les combats à cet endroit du front.
Pourtant, pourrions-nous penser que leurs actions ont permis de désserrer l'étau sur Bastogne?
Pouvons-nous tout de même porter la libération notamment de Saint-Hubert à leur actif?
Merci,
David