Prosper Vandenbroucke a écrit:Je reste quand même dubitatif quand à un V1 lancé à partir d'un avion, car selon de nombreuses sources (livres et internet) la tactique des avions porteurs daterait de plus tard, c'est à dire à partir du 18 juillet. Avant cette date le lancement à partir de bases terrestres fut privilégié.
Cependant je ne veux en aucun cas mettre en doute les écrits des spécialistes.
Comme Prosper, je me pose la question concernant les tirs de V1 depuis les He 111.
Je précise que mes interrogations ne portent pas sur la réalité technique de ces tirs car il est en effet plus simple de tirer un V1 depuis un avion que de s’encombrer d’un complexe système de catapulte.
De plus, depuis un avion, on a directement la vitesse permettant l’allumage du pulsoréacteur, donc il suffit d’injecter le carburant dans la chambre et de procéder à la mise à feu, puis de larguer l’engin.
Il semble d’ailleurs que les essais initiaux aient été fait depuis des avions, ce qui est encore assez logique, puisque il est plus simple encore de mettre au point le V1 puis la catapulte de lancement, que les deux en même temps. Par ailleurs, les 3 essais de V1 r4 pilotés ont été fait depuis un largage par avion (un pilote n’aurait pas supporté l’accélération de la catapulte selon toute vraisemblance, et 2 sur 3 n’ont pas supporté l’atterrissage, mais c’est un autre problème
)
Non, mon interrogation porte sur l’usage
opérationnel de V1 depuis un avion, et pour une raison fort simple : la nature même du système de guidage de l’engin.
En effet, un V1 utilise un guidage inertiel primitif (et contrairement aux V2 le système de guidage du V1 est extrêmement bien documenté, sans besoin d’avoir recours à des ouvrages « pointus » sur la question) ; avec ce guidage, en gros, la stabilité de la trajectoire est assurée par un système gyroscopique qui pilote la gouverne de direction, la stabilité en altitude étant assurée par un capteur barométrique agissant également sur la gouverne de profondeur et sur le régulateur de pression de carburant, et la mesure de distance est assurée par une hélice dans le nez reliée à un odomètre (ce qui fait qu’en cas de vent dans le nez , le V1 tire « cours » et tire trop « long » en cas de vent arrière).
Bref le système n’est pas d’une grande précision intrinsèquement, mais surtout, comme pour tout système inertiel non recalable en vol, et indépendamment de sa précision propre – qui ici n’est pas bonne – cette précision dépend de la connaissance parfaite des coordonnées de départ ou de la distance et cap du but à la position de tir.
Et c’est là que cette affaire de tir depuis un avion me turlupine !
En effet, il faut pour tirer un V1 avec une précision égale à un tir depuis une rampe de lancement (dont la position est par définition parfaitement connue) connaitre parfaitement la position de l’avion au moment du tir et surtout pouvoir ajuster les contrôles du V1 (distance et cap) en vol avant le tir après avoir fait les calculs.
Pour ce qui est de la connaissance précise de la position de l’avion à l’instant T, sauf à pouvoir se viser sur un repère au sol de position parfaitement connue, ben, je ne vois pas.
Pour ce qui est du calage du système de navigation, contrairement au cas des torpilles, par exemple, je ne crois pas que le V1 puisse être recalé depuis l’extérieur (ou alors les versions « avion » étaient spécifiques) pour ces paramètres.
Bref cette histoire de V1 tiré par avion en conditions opérationnelles me chiffonne (sauf si il a existé des versions avec un système de guidage radicalement différent).
Si les spécialistes des armements ici peuvent fournir quelques explications et répondre à mes interrogations, j’en serai fort aise