Bonjour,
je découvre ce fil un peu tard, c'est pourtant un sujet qui m'interesse particulièrement!
Le courrier échangé avec l'étranger était quasiment systématiquement contrôlé, le courrier intérieur assez souvent mais pas toujours.
Les commissions de contrôles étaient des organismes administratifs sous tutelle militaire.
En France il y en avait sur tout le territoire, mais après l'armistice de 1940 les seules commissions françaises étaient en zone contrôlée par Vichy (zone Sud et colonies). Mais elles ont réapparu sur tout le territoire avec la Libération.
Les Allemands avaient installé deux commissions ("Prüfstelle") dont le rôle était uniquement de vérifier le courrier "interzones" échangé entre la zone sud et la zone Nord : une à Paris, puis une à Bordeaux.
Une bonne partie du courrier français échangé avec l'étranger était contrôlé par des commissions allemandes (Auslandbriefprüfstelle, ABP). Dans un premier temps le courrier transitait par des commissions basées en Allemagne (Berlin, Hambourg, Francfort, Munich ainsi que Vienne), puis après l'invasion de la zone Sud en novembre 1942, les Allemands ont installé des Auslandbriefprüfstelle sur le territoire français : une à Paris, une à Lyon, une à Bordeaux puis à la fin de la guerre une à Nancy.
Les Italiens ont également mis en place leurs commissions. Il y en avait notamment une à Milan pour contrôler le courrier échangé avec la France. Cette commission de Milan a installé deux antennes : une à Menton annexé, et une à Chambéry (en 1943 pour le contrôle du courrier entre la zone sous contrôle Italien et la Suisse).
A cela il faut ajouter toutes les commissions de contrôle au sein des camps (camps de prisonniers, d'internement, de concentration etc) chargées de vérifier le courrier entrant et sortant des camps...
Le contrôle du courrier servait à s'assurer que des informations importantes n'étaient pas envoyées à l'étranger, mais surtout à "sonder" l'opinion des gens et éventuellement détecter des informations intéressantes que des imprudents pouvaient écrire (en fait une forme d'espionnage de l'opinion)
Un example : une carte postale envoyée du Royaume Uni vers la Suisse, contrôlé au départ par la censure Britannique et en transit par la commission allemande de Paris