Post Numéro: 1 de ubik83 14 Avr 2010, 22:16
Bonjour. Certains ici le savent sans doute, je prépare un roman qui se déroule en Allemagne pour une bonne part, dans la période qui nous intéresse.
J'ai collecté pas mal d'informations sur les SS et leur formation, puisque mes deux personnages principaux entrent dans cette organisation.
Par contre, il y a un renseignement qui me manque - enfin, sûrement plusieurs, mais dans un premier temps, je voudrais savoir, en gros, combien durait leur formation ? Je ne l'ai pas pris en compte jusqu'à présent et suivant ce qu'on me répond, c'est un facteur qui risque de me gêner, par rapport à la chronologie des événements dans mon roman.
Merci de votre aide éventuelle,
Ubik.
P.S. : à titre de remerciement anticipé, voici un extrait de cette période, rien que pour vos yeux :
Je me tenais sur le qui-vive. Nous étions en période probatoire. Pendant trois mois, on pouvait à tout moment nous révoquer. Il fallait, en permanence, faire ses preuves.
Je me souviens d’un soir où, m’étant couché assez fatigué, je fus réveillé par d’affreux éternuements. Je me tordais sur le lit, la gorge et les yeux irrités. J’étais entouré de toux, râles, cris étouffés. La lumière s’alluma, intense, me montrant les uns et les autres, en chemises de nuit, en train de suffoquer, se frotter les yeux. Certains s’étaient précipités vers l’étroite fenêtre, tentant de respirer un air convenable.
Von Hagen s’avança, impeccablement sanglé dans son uniforme :
- Exercice de nuit. Debout, bande de lavettes ! Trois minutes pour vous rassembler, avec tenue et équipement. Exécution ! Les deux derniers nettoieront les latrines pendant une semaine !
Franz avait saisi son mouchoir. Nous devions en posséder un, parfaitement propre, parmi nos effets personnels. Il le plaquait sur sa bouche. Il prit le mien, me le colla sur la figure. Nous ramassâmes tant bien que mal vêtements et chaussures.
Dans le couloir, la fumée était moins épaisse. Je m’habillai les paupières fermées, les poumons en feux. Entre deux quintes, Franz expliqua :
- Ils ont balancé des lacrymogènes. C’est pour corser le jeu. Dépêche-toi, je n’ai pas envie de devoir brosser les chiottes.
J’ignore si le gaz avait été répandu avec la complicité d’Heffner. Toujours est-il que celui-ci tardait à émerger de la chambrée. Le nuage, compact, masquait le tiers supérieur des cloisons. Nous dévalâmes l’escalier, rejoints par ceux qui, comme nous, avaient eu la présence d’esprit d’emporter leurs habits.
Dans la cour, je grelottais. Von Hagen avait décidé de nous faire attendre, au garde à vous, jusqu’à ce que tout l’effectif fût au complet. Nous demeurâmes ainsi un bon quart d’heure. Au coup par coup, des camarades sortaient, hébétés et larmoyants, cueillis au vol par l’Unterscharführer qui leur bottait le train en les traitant de larves, d’avortons, de minables.