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Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 09 Mai 2011, 10:47
de Christian27
Dans 2000 ans d'histoire portailv2/media/media.php?id=140
Jean-Pierre Richardot parle de Michel Hollard, résistant. Il me semble qu'il est peu connu en France, voici un récit de ses exploits:

http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=42514

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 09 Mai 2011, 11:19
de elgor
Christian27 a écrit:Dans 2000 ans d'histoire portailv2/media/media.php?id=140
Jean-Pierre Richardot parle de Michel Hollard, résistant. Il me semble qu'il est peu connu en France, voici un récit de ses exploits:

http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=42514


Il est connu plus que tu ne le crois. Il est connu en particulier par un livre qui a été écrit sur son aventure et qui a pour titre "l'homme qui a sauvé Londres" ("The man who saved London") de George Martelli

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 09 Mai 2011, 15:07
de fanacyr
J'ai oublié le nom d'un douanier suisse, célèbre mais je ne sais plus non plus pourquoi :oops: :oops:
faits de résistance ? ou de collaboration ? merci d'éclairer ma chandelle !

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 09 Mai 2011, 15:26
de elgor
Paul Grüninger ? le commandant de la police suisse de Saint-Gall, autorisa en violation des instructions des milliers de juifs à pénétrer en Suisse. Il fut révoqué et privé de ses droits à la retraite.


http://www.mfa.gov.il/MFAFR/MFAArchive/ ... %20nations

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 09 Mai 2011, 20:38
de Christian27
Un des plus grand sauvetage a eu lieu à Budapest, dans la préface du livre de Théo Tschuy Diplomatie dangereuse Simon Wiesenthal écrit:

Pendant cette dangereuse période finale, Carl Lutz n'était cependant plus seul, car il pouvait compter désormais sur la collaboration efficace du nonce apostolique Angello Rotta, de Friedrich Born, délégué du CICR, du suédois Raoul Wallenberg et de Peter Zürcher son représentant à Pest.
(il y eut encore 2 Suisses). C'était là une équipe remarquable et qui s'épaulait mutuellement, et elle attira des Hongrois honteux de ce que leur pays faisait subir aux Juifs qui avaient été déportés à pied sur la route de Vienne en novembre 1944. Ils sauvèrent aussi les habitants du Grand Guetto de Pest en janvier 1945. Ce groupe engagé dont le consul Lutz était la figure de proue sauva non moins de 100 000 Juifs hongrois. 124 000 Juifs de Budapest survécurent à la guerre.


Il faut dire que la Suisse avait repris l'ambassade américaine et que l'ambassadeur Jaegger approuvait tous ces efforts de sauvetage. Pour cela la Suisse a acheté 76 maisons pour loger les Juifs.

Un bref récit ici: http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... =39804&v=1

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 27 Mai 2011, 05:16
de Christian27
Aujourdhui encore le travail accompli par le CICR pendant la SGM est largement occulté. Une des raions, mais ce n’est pas la seule, est que l’on a beaucoup reproché le fait que les dirigeants, alors au courant de l’Holocauste, n’aient pas alerté les médias ni même mis au courant son propre personnel. Il est clair qu’en faisant abstraction des risques de représailles à l’encontre des délégués ainsi qu’au risque de dégradation de l’apport vital aux prisonnniers occidentaux *, on peut en effet penser que les dirigeant auraient dû claironner l’horreur apprise.
Seulement voilà, en Suisse on en est resté encore au mythe que l’on pouvait traiter avec Hitler comme avec n’importe quel autre chef d’Etat. Or pour les dirigeants du CICR il n’existait qu’une puissance capable de tenir tête à Hitler : les Alliés. Ainsi ils ont averti uniquement les Alliés afin de préserver les envois de nourriture et les visites des délégués. Bien sûr que l’échec a été celui du refus absolu des nazis aux visites des camps de concentration, mais le CICR a toujours essayé d’y parvenir.
En 1923 déjà le CICR avait averti le monde du danger que risquaient les civils dans les guerres
http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=43462

* selon le témoignage d'un prisonnier anglais, sans les paquets du CICR, il y aurait eu beaucoup de prisonniers qui seraient morts de faim




Face à cette polémique l’historien Jean-Claude Favez a écrit Mission impossible
Malheureusement aujourd’hui encore le travail accompli par les délégués du CICR reste inconnu, malgré souvent des comportements héroïques et de nombreuses vies sauvées.
Je ne connais qu’un témoignage celui du Dr Junod. Livre remarquable
http://www.livresdeguerre.net/forum/suj ... sujet=1175


L'oeuvre du CICR pendant la guerre.
Un premier bilan officiel de la Croix-Rouge- internationale
p. 365

Un regard sur l'ensemble des activités du CICR s'impose, au moment de conclure l'histoire de ce chapitre particulier qu'ont été la protection et l'assistance aux déportés et aux détenus politiques et raciaux dans les camps de concentration.
Pour nous aider à dresser ce bilan, voici quelques chiffres établis au début de l'année 1946 par le Bureau du délégué du Conseil fédéral aux œuvres d'entraide internationale, à partir des indications du CICR. Ces chiffres, pour l'essentiel, seront confirmés par à la XVIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge, tenue à Stockholm en 1948. Max Huber et Car1.J. Burckhardt donneront leur accord au document ci-dessous qui, répétons-le, émane non du Comité international lui-même, mais de l'autorité fédérale.


L'œuvre de la Croix-Rouge accomplie sur le plan international au cours du deuxième conflit mondial s'inscrit également pour une large part à l'actif de la neutralité suisse. Conformément à une tradition qui remonte à près d'un siècle, c'est la Suisse qui a fourni les cadres et le personnel du Comité international. Consciente du privilège d'avoir donné le jour à cette institution et de la conserver sur son sol, elle lui a en outre assuré les moyens nécessaires à l'accomplissement, en pleine indépendance, de tâches auxquelles l'extension de la guerre et son intensification ont donné des proportions gigantesques.
Sans doute les gouvernements belligérants et neutres de même que les sociétés nationales de la Croix-Rouge ont-ils largement accordé leur concours au Comité, mais c'est à ce dernier que revient le mérite d'innombrables démarches, d'initiatives souvent audacieuses et d'un labeur écrasant. II en rendra compte lui-même mais on comprendra que le Gouvernement suisse veuille, dans le cadre de cet exposé, illustrer les considérations qui précèdent au moyen de quelques chiffres.
Parallèlement aux Puissances protectrices, le Comité s'est occupé de 7 millions de prisonniers de guerre et de 175’000 internés civils, auxquels i/ a fait plus de 5000 visites au moyen de ses délégués, dont le nombre s'est élevé à 173.
L'agence centrale des prisonniers de guerre a compté jusqu'à 3700 collaborateurs.
Le Comité a répondu à 600’000 demandes d'enquêtes concernant des prisonniers et internés civils ; il a établi 50 millions de fiches et 3 millions de photocopies de listes de prisonniers de guerre. Son courrier a atteint 100 millions de plis.
Pour les civils privés de toute communication du fait qu'ils habitaient des pays ennemis, le Comité a créé les « messages civils », dont 23 millions furent transmis par l'agence ; dans 500’ 000 cas, on recourut à la voie télégraphique en raison de la lenteur des communications postales.
Indépendamment de l'œuvre accomplie par le Comité universel de l'Union chrétienne de jeunes gens (Y.M.C.A.), dont le siège est également en Suisse, le Comité international de la Croix-Rouge a fait parvenir dans les camps de prisonniers] 300’ 000 livres, 500 jeux, 15’ 000 partitions de musique et 2’ 000’ 000 d'objets divers pour les artisans, les techniciens et les artistes.
Plus de 33 millions de colis destinés aux prisonniers de guerre ont été acheminés par les soins du Comité. Ils représentent un poids total de 400’000 tonnes et une valeur de 3 milliards de francs suisses. De plus, du 12 novembre 1943 au 8 mai 1945, 750’ 000 colis représentant 2’600 tonnes furent adressés aux déportés dans des camps de concentration.
Les bateaux affrétés par le Comité et naviguant sous pavillon neutre (suisse dans plusieurs cas) ont transporté 410’000 tonnes de marchandises. Des secours confiés au Comité ont aussi été fréquemment transportés à bord des bateaux affrétés par la Suisse pour son ravitaillement ; de même, des trains entiers dé wagons de marchandises ont été mis par les chemins de fer suisses à la disposition. du Comité pour l'acheminement de secours.
Pour venir en aide aux populations civiles des pays occupés, en particulier aux femmes et aux enfants, le Comité s'associa avec la Ligue des sociétés nationale de la Croix-Rouge, dont les bureaux avaient été accueillis par la Suisse au début de la guerre. La « Commission Mixte de Secours » de la Croix-Rouge internationale, créée à cet effet, assura la distribution de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de produits représentant une valeur de quelque 150 millions de francs suisses.
Le Comité collabora encore, toujours au moyen de personnel suisse, au recensement des prisonniers de guerre grands blessés et malades et à leur rapatriement. De plus il entreprit encore d'autres tâches médicales spéciales dans divers pays d'Europe.
Du 1er septembre 1939 au 30 septembre 1945, le total des dons mis à la libre disposition du Comité pour ses frais d'organisation, ses interventions et ses missions à l'étranger s'est élevé à 33'500’000 francs, couvrant pendant la même période 33 millions de dépenses effectives. Les dons de provenance suisse représentent 18'500’ 000 francs, soit 55 % des sommes perçues. A ces montants s'ajoute un crédit de 5 millions que le Parlement suisse a alloué le 19 décembre 1945 au Comité international à titre d'avance pour lui permettre de résoudre le problème financier urgent résultant de la poursuite de ses activités pendant la période consécutive à la cessation des hostilités.

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 27 Mai 2011, 21:37
de Prosper Vandenbroucke
Grand merci pour toutes ces précisions Christian.
Amicalement
Prosper ;)

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 23 Juin 2011, 07:01
de Christian27
Une des polémiques concernant cette histoire est le concept adopté par Guisan et son entourage, du "Réduit". Constatant la puissance de la Wehrmacht, la guerre éclair, les bombardiers (que la Suisse ne possédait pas), Guisan a admis qu'il eut été impossible de défendre très longtemps les frontières et le Plateau. Par contre si l'armée avait la possibilité d'un retrait sûr, elle pouvait continuer la défense par des contre-attaques. Bien entendu ce concept était dur à avaler par la population du Plateau, des grandes villes, malgré tout l'argument fut tout de même accepté. Ce n'était effectivement pas une perspective très encourageante pour les Allemands, d'occuper qu'une partie de la Suisse et de devoir subir continuellement des contre attaques.
Ce réduit national avec des villages souterrains est tout simplement extraordinaire. Aujourd'hui on peut visiter ces forteresses.
http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=38802


Ce concept issu de considérations stratégiques, du contexte de la SGM, est devenu aujourd'hui un outil idéologique utile pour démontrer qu'il ne s'agissait en fait que d'un acte de lâcheté, délaissant la population civile à son triste sort. Ceux qui prétendent cela affirment bien entendu que l'armée serait restée confinée dans son Réduit, qu'elle n'en serait jamais sortie et que les soldats auraient eu ainsi tout loisir de jouer aux cartes. Jamais d'allusion donc à l'armée allant au combat.

Il y a mieux ! Ces historiens suisses ont trouvé encore une excellente idée (ils ne manquent pas d'imagination). Le Réduit en fait aurait été conçu afin de satisfaire les Allemands, qui ne se seraient ainsi pas sentis menacés....Excusez-moi mais franchement, que ce genre de considération puisse apparaître sans que cela ne procure le moindre débat entre historiens....

C'est évidemment un débat intéressant, à partir des faits, par exemple en Yougoslavie ou l'armée défendait la frontière et ou la Werhrmacht à pu effectivement s'engouffrer. Il me paraît assez évident qu'en défense l'armée puisse toujours se replier dans un lieu sûr.

Cela dit, aujourd'hui encore, beaucoup de Suisses pensent que de toute façon l'armée n'a servi à rien.

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 27 Juin 2011, 19:06
de G.Furst
elgor a écrit:Paul Grüninger ? le commandant de la police suisse de Saint-Gall, autorisa en violation des instructions des milliers de juifs à pénétrer en Suisse. Il fut révoqué et privé de ses droits à la retraite.


http://www.mfa.gov.il/MFAFR/MFAArchive/ ... %20nations



J'espère qu'il à été reconnu comme "Juste" par l'état d'Israël..... avec un petit dédommagement pour sa pension....

Re: La Suisse pendant la Deuxieme Guerre mondiale?

Nouveau messagePosté: 28 Juin 2011, 08:22
de Christian27
Bon résumé ici en ce qui concerne les réfugiés http://www.memo.fr/article.asp?ID=PAY_SUI_CON_024

Il y eut partout, pendant la guerre d'obscurs fonctionnaires, restés le nez dans leur paperasse, complètement hors contexte, sensibles uniquement aux lois, qui créèrent des ennuis administratifs à d'autres fonctionnaires qui eux, agirent en héros, comme Jaeger et Lutz en Hongrie, ainsi que Grüninger en Suisse.