Post Numéro: 113 de carlo 15 Oct 2009, 14:08
En fait à relire les interventions, je trouve intéressante cette idée d'objectifs de guerre et je me demande si il n'y avait pas chez Hitler des objectifs de guerre finalement inconciliables. La revanche passera par la défaite de la France, mais le clou sera l'expansion vers l'Est. A l'Angleterre les océans, à l'Allemagne l'Europe, on sait pourtant que l'Angleterre s'est rarement accommodée de si peu et est depuis deux siècles la clé des conflits européens. Dans ce cadre il aurait été plus sage pour Hitler de se concentrer sur ce qui était possible, la fameuse croisade contre le bolchévisme, c'est son meilleur rôle, celui où il est sûr dans tous les cas de figure d'obtenir l'approbation britannique. Car cette paix anglaise qu'on ressort encore n'aurait été, obtenue par la pression des armes et par le bombardement, qu'un chiffon de papier humiliant auquel aucun chef britannique n'aurait jamais voulu donner un caractère contraignant, elle aurait été un leurre pour Hitler, d'autant plus qu'incapable de contrôler les mers, il aurait été, au même titre qu'un Napoléon, à la merci du blocus.
Donc en 1939, dans la guerre qu'il entame contre l'Europe, Hitler aurait été bien avisé de penser que son but devait être alors l'écrasement de la puissance britannique, il aurait fallu s'orienter résolument vers le contrôle de la Méditerranée et du proche-orient, vers l'anéantissement des capacités industrielles et maritimes de la Grande-Bretagne.
Dans cette perspective, il devient alors évident que la grande erreur d'Hitler c'est bien le pacte germano-soviétique, en le signant il perd sur deux fronts: il cesse d'être l'anti-communiste séduisant pour devenir celui qui rompt le cordon sanitaire, et il s'attaque directement aux alliés de l'Angleterre sur le continent. C'est à ce moment qu'il scelle son sort et que l'habile construction diplomatique qu'il a mis en place depuis son arrivée au pouvoir se désagrège doucement. Je trouve qu'en attribuant trop de place à Churchill, on sous-estime un peu le nationalisme anglais dont il n'est finalement que l'expression achevée en 1940, qui peut croire que l'Angleterre aurait accepté et surtout obéit aux clauses d'une paix qui lui aurait été imposée par la force, mais sans que son territoire ne soit envahi, ni sa marine vaincue? Non la réponse de Churchill est plus le fruit de la fatalité que du hasard.
On me répondra qu'Hitler fut à deux doigts de remporter la guerre, à vrai dire je n'en suis pas si sûr, ces doigts-là me paraissent fort gros. Tant pendant la Bataille d'Angleterre, que pendant l'opération Barbarossa, c'est l'ampleur de ses pertes qui le force à lâcher prise, il n'a pas les moyens humains et industriels pour supporter une guerre d'attrition. Il fait deux erreurs de grandes ampleurs:
-Croire qu'une paix est possible avec l'Angleterre sans l'avoir anéantie. Il croit que l'appeasement d'avant-guerre n'a pas de limites et qu'en changeant radicalement de rôle il reste en position de discuter.
-Croire que l'URSS est à sa portée. Il comprends mal la nature du pouvoir soviétique, qu'il voit comme un corps étranger, juif, dans le peuple russe, qu'il pense affaibli par les luttes internes, mais qui s'avère extrêmement uni et résolu.
Отребью человечества
Сколотим крепкий гроб!