Le prix Nobel et résistant François Jacob est mort
L'ancien résistant François Jacob est mort vendredi à l'âge de 92 ans. Ce chercheur en biologie a été récompensé du prix Nobel de médecine en 1965 pour ses travaux en génétique.
D'origine juive, François Jacob est le fils unique de Simon Jacob et de Thérèse Franck. Après sa scolarité au lycée Carnot, à Paris, il s'inscrit à la Faculté de médecine de Paris avec l'intention de devenir chirurgien. Ses études de médecine sont interrompues avant la fin de la deuxième année : en juin 1940, il quitte la France pour rejoindre les Forces Françaises Libres à Londres. C'est en qualité d'officier du Service de santé des armées qu'il participe aux opérations militaires au Fezzan et en Tripolitaine (Libye), ainsi qu'en Tunisie, où il est blessé. Il passe ensuite dans la Deuxième DB. Lors de la campagne de Normandie en août 1944, il est à nouveau blessé, cette fois grièvement, et doit passer sept mois à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Après la guerre, il termine ses études de médecine à Paris, où il obtient son doctorat en 1947 avec une thèse consacrée aux propriétés de la tyrothricine, un antibiotique à usage local qui avait été isolé dès 1939 par René Dubos, et qui fut le premier antibiotique commercialisé. La même année, il épouse la pianiste Lise Bloch, avec qui il aura quatre enfants : Pierre, qui devint philosophe, les jumeaux Laurent et Odile (la future fondatrice des éditions Odile Jacob), et Henri. Veuf, il se marie en secondes noces avec le docteur Geneviève Barrier, fondatrice du SAMU à Paris.
Humaniste, il a notamment signé, avec d'autres lauréats du Prix Nobel, un appel demandant qu'une délégation du Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gendhun Choekyi Nyima, reconnu comme 11e Panchen Lama par le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso.
Ses blessures de guerre étant trop graves pour lui permettre d'exercer la chirurgie, il travaille d'abord dans d'autres domaines jusqu'en 1950, année où il entre à l'Institut Pasteur sous la direction d'André Lwoff.
En 1956 il est nommé directeur de laboratoire et en 1960 chef du service de génétique cellulaire qui venait d'être installé à l'Institut Pasteur. En 1964 il se voit attribuer au Collège de France une chaire de génétique cellulaire créée pour lui.
Reposez en paix monsieur