François Delpla a écrit:Il avait fini la guerre comme chef des FTP de la région de Toulouse, ayant pour secrétaire Madeleine Rouède, qui vit toujours à Saint-Girons. Il ne s'était jamais bien remis du choc de la visite de De Gaulle, quand celui-ci s'était moqué des uniformes dépareillés de ses troupes.
Jean-Michel Baylet, sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne a écrit:«J'apprends avec une très grande émotion la disparition de Serge Ravanel. Il incarnait âmes yeux le véritable résistant, entré très jeune dans l'Histoire, ici dans notre région. Sa vie durant, il a su perpétuer ce qu'il appelait l'Esprit de la Résistance, pétri de liberté, de laïcité, fondements de notre République. Serge Ravanel figure désormais dans le prestigieux Panthéon de ces hommes qui osèrent dire non à la barbarie au péril de leur vie. Car il s'agit bien de cela, de ces jeunes gens qui connurent les affres de la clandestinité, la peur de l'arrestation et pourtant l'exaltation de ceux qui savent qu'ils sont dans la marche de l'Histoire. Serge Ravanel, c'était la vrai France. »
Pierre Cohen, maire de Toulouse a écrit:« Je salue avec une très grande émotion la mémoire de Serge Ravanel. La vie de cet homme restera un exemple pour nous, élus, mais aussi pour chaque Toulousaine et chaque Toulousain. Nommé commandant de la Région Militaire de Toulouse, il a organisé les FFI en unités régulières, dans l'idée d'une armée nouvelle. Il nous laisse en héritage une certaine idée du combat pour la République duquel chacun pourra s'inspirer en relisant « L'esprit de résistance » qu'il a écrit en 1985 ».
Pierre Izard, président du conseil général a écrit:« J'apprends avec la plus grande tristesse la disparition de Serge Asher, plus connu sous le nom de Serge Ravanel, survenue cette nuit à l'hôpital du Val de Grâce. Avec lui, c'est une immense figure de l'histoire de la Résistance en Haute-Garonne qui s'éteint. J'avais appris au fil de nos rencontres, à découvrir cet homme d'une très grande intégrité mais aussi d'une immense simplicité. Je garde un souvenir ému de chacun de nos échanges, au cours desquels il savait toujours expliquer les raisons de son engagement et la force de ses convictions profondes. C'est à Lyon qu'il débuta son action dans la Résistance, puis il devint ici chef régional des FFI. Colonel à 24 ans, il mena en Haute-Garonne cette lutte clandestine avec à ses côtés des personnes telles que Jean-Pierre Vernant. Serge Ravanel avait coutume de dire que les résistants n'avaient pu affronter les dangers quotidiens de l'arrestation, de la torture ou de la déportation que parce qu'ils avaient tous, ancrés au plus profond d'eux, des valeurs de courage, de solidarité et de liberté; II a livré son témoignage dans deux livres, L'Esprit de Résistance, sorti en 1995, qui fut suivi en 2004 d'un livre d'entretien, Les Valeurs de la Résistance, que le conseil général avait alors co-édité.
Dans ses livres comme lors des rencontres avec les jeunes, et notamment les lauréats du Concours delà Résistance, Serge Ravanel avait coutume d'évoquer celles et ceux, anonymes et sans grades, dont il se faisait le porte-voix parce qu'il avait été leur chef. Serge Ravanel était d'une très grande modestie, à l'image de son courage et de sa droiture: II a fait partie de celles et ceux qui s'étaient battus il y a plus de soixante ans contre la barbarie nazie, mais il était aussi et surtout de ceux qui n'avaient rien oublié, rien abandonné, et qui continuaient et continuent encore de se battre pour la préservation de ce bien si précieux, qui se nomme la Liberté.Ces mots de Serge Ravanel résument bien sa pensée. Notre fidélité tant à sa mémoire qu'à son engagement s'inscrit naturellement dans la préservation des acquis de la Libération, et plus encore de cet Esprit de Résistance dont Serge Ravanel est et restera un exemple.»Serge Ravanel a écrit:Les valeurs de la Résistance n'ont pas surgi du néant, elles se sont inspirées de notre histoire. Elles sont le fruit des grands combats de notre société pour les Droits de l'Homme, la liberté, la laïcité, la République. La Résistance les a adoptées et les a revivifiées. Par son dynamisme et son esprit d'éthique, elle leur a donné une unité. En les propageant, elle a impulsé un nouvel élan de progrès à la société.
Martin Malvy, président du conseil régional a écrit:« Serge Ravanel était un homme d'exception qui a su relever les valeurs essentielles de la République en organisant la Résistance dans notre région. Son décès, alors que nous nous apprêtons à commémorer les 70 ans de l'entrée en guerre de l'Europe, le 1er septembre 1939, doit être l'occasion pour tous de réfléchir au sens profond de son engagement. Face à la barbarie nazie, il a mis ses qualités d'organisateur au service de ses idéaux démocratiques, sociaux, humanistes. Jusqu'au terme de sa vie, il en a été l'inlassable pédagogue, rappelant à ses auditeurs la nécessité de conforter jour après jour ces valeurs dont il connaissait d'expérience la fragilité. »
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