Nice 15 juin 1940,
Bien chère Nièce,
J'avais hâte de recevoir des nouvelles d'Henri, vu les tristes(ses ?) et le malheur qui vient mettre le monde entier en sang et en barbarie par la mise en guerre contre la France de l'Italie. Cela m'a remis un peu le moral que tu me dises qu'Henri est du côté de Nîmes. Fesons des voeux et des prières pour qu'il y reste longtemps.
Tu n'en doutes pas chère Marcelle, depuis 4 jours à Nice et tout le département des alpes maritimes, nous vivons dans le cauchemar et sur les trances (?), notre coeur par moment ne bat plus des émotions que nous éprouvons. Hier matin nous avons eu une alerte de bombardement de suite la sirène c'est mise en marche et tout le monde avec courage nous avons été nous réfugiés dans les caves. Cette alerte a duré de 11h à 12h 1/2 alors nous avons pu rejoindre nos appartement angoisé mais avec courage espérons que malgré cela nous serons victorieux et que ces sales italiens nous réussirons à les capturer tous. Je ne puis trop te causer de ce qui se passe mais tu comprendras tous par mon silence, malgré cela la vie est normale, Nice est bien déserte, il n'y a plus personne comme étranger les rues sont vides. Je crois que peut-être nous serons évacués pour nous préserver la vie humaine, on a évacué depuis 8 jours Menton on les a mis dans les pyrénées orientales du côté de Perpignan, dès qu'il y aura un résultat je saurais te dire où l'on nous dirige, tu dois lire les journaux et tu dois voir et tu verras les effectifs de la guerre du côté de l'Italie. Comme tu le penses ma santé par de pareilles émotions ne peut que ça gravé, on ne dors pas on se couche habillé dans le cas où il y aurait une alerte dans la nuit de partir vite on est comme les soldats sur le qui-vive - quant à mes yeux toujours pareil il y a 15 jours suis aller voir le docteur il y a pas du progrés il m'a dit que je pouvais rester ma cataracte stationnaire pendant quelques années pour le moment pas d'opération. Je suis contente que tu es un peu du travail et que tu es la santé. Jeannette je vois qu'elle est travailleuse et espérons qu'elle en sera récompenser qu'elle réussira a son certificat embrasse la bien pour moi et quant tu écriras à Henri tu diras beaucoup de choses à tous chez ton oncle tante quand tu iras. J'espère que Joséphine doit être guérit de sa maladie adieu chère Marcelle merci de tes gentilles lettre et du timbres. dis lui beaucoup de choses de part et un baiser sans oublier suzon, Ernestine et ton père.
Je t'embrasse affectueusement un gros baiser à Jeannette, ta tante qui ne vous oublie pas.
Eugénie