Dog Red a écrit:Je reste toujours étonné de cette activité de sociétés spécialisées dont on ne parle jamais et qui, depuis quelques années déjà, retrouvent régulièrement des épaves du théâtre du Pacifique.
Ca rappelle ces chasseurs de galions espagnols dans les années 70.
Cà fonctionne toujours cette coûteuse activité de récupération des cargaisons des vieux galions espagnols, qui faisaient la navette, en convoi, au XVIIème et XVIIIème siècles, à peu près tous les 15-18 mois, entre Séville, Carthagène, en Colombie, et Vera-Cruz, au Mexique. Cela dit, il vaut mieux ne pas se louper, car, à l'aller, ils transportaient des denrées périssables (pinard, farine), de la toile, et leur Pacha disposaient d'une cassette, certes, généreusement, dotée, pour payer leurs cargaisons embarquées en Amérique, mais vu leur taille, c'est à peu près l'équivalent des chances de gagner le gros lot de l'Euromillion!
Ce qui intéresse, surtout, ces "chasseurs d'épave", ce sont les galions, qui, sur leur route de retour vers l'Espagne, notamment au XVIIème siècle et début XVIIIème, transportaient, alors, des cargaisons, majoritairement, constituées de lingots ou de "pièces de huit" en argent, d'or, de pierres précieuses (émeraudes) et de perles. Même sans tenir compte de leur valeur historique, il s'agit de véritables fortunes.
Je vais donner un exemple, en 1666, le flibustier français, corsaire "bayonnais, Michel le Basque, s'était emparé, dans le port et sous les canons de la forteresse panaméenne de Portobelo, du galion
Margarita, qui s’apprêtait à prendre la mer avec, à bord, un million de pièces de huit, soit l'équivalent de 27 tonnes d'argent, sachant qu'un lingot d'argent pur de 1 kilo, vaut actuellement, à la louche 870 €... 27 000 x 870 = 23 490 000 roros! ... Ce qui peut, très largement, payer les frais de "recherche et récupération"!
Sauf qu'il n'y a guère, désormais, que le fisc américain USA, qui se contente, encore, de prélever sa quote-part - au demeurant généreuse - sur les trouvailles de ses "chercheurs de trésors" nationaux (!). En Europe, tu oublies, car la cargaison et l'épave sont immédiatement classées " propriété nationale", quitte à ce que, par exemple, la France, si çà concerne des "chercheurs" français ou alors que l'épave soit située dans nos eaux territoriales et que "trésor" déniché s'avère être espagnol, partage la cargaison avec l'Espagne... le "découvreur-récupérateur" touchant, dès lors, dans le meilleur des cas - si il a préalablement déclaré l'objet et la localisation de "l'épave", sinon, c'est considéré comme du trafic!
-, une indemnité de misère, censée "l'honorer" de sa "trouvaille", mais qui ne couvre pas, loin de là, les frais de "l'expédition"!
Dans le cas évoqué, celui du transport Montevideo/Maru, les frais d'exploration sous-marines ont été indemnisés par le Trésor australien, mais je ne suis même pas certain que cette indemnisation ait couvert la totalité des frais de recherche engagés.
Le droit maritime des épaves est très complexe, il suffit de se référer au cas de celle du Titanic...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pave_du_TitanicIl existe, aussi, de vieilles lois maritimes, toujours d'actualité - même si çà risque fort de finir en procès interminables! - qui, en cas d'abandon d'un bâtiment en situation "périlleuse", par l'ensemble de son équipage, "
aucun pinpin ne restant à bord", 24 heures passées, le navire appartient, dès lors, au premier qui s'en empare. D'où, même, dans les situations les plus compliquées, la présence de "volontaires", à bord du navire en perdition, jusqu'à l'extrême limite avant qu'il ne sombre. De nos jours, on peut, selon la météo, leur sauver les fesses en allant les récupérer avec des hélicos, ou, alors ils évacuent, le plus tard possible, à bord de canots de sauvetage, avant d'être récupérés par des bâtiments sur zone. Cà se comprend, vu le coût actuel d'un porte-container, d'un pétrolier ou d'un grand vraquier, pour leurs armateurs. Jusqu'à l'extrême limite, les réparations risquent de coûter "bonbon", mais notablement moins chère qu'un grand chantier de réparation; le cas des pétroliers est très spécifique, en raison des risques de dispersion de leur cargaison, en cas de perforation de leur œuvres- vives, mais l'emploi de la double coque imposée, progressivement, après la catastrophe de l'Amoco Cadiz, sur les côte bretonnes en 1978 et, surtout, onze plus tard, de l'Exxon Valdez sur le rivage de l'Alaska, a, depuis lors, limité les risques des pétroliers.
Bon, d'accord, je viens très sérieusement de déraper, mais, en gros, en quatre siècles, les "Lois de la Mer" n'ont guère évolué, en surface- évidemment, il n'est pas question d'un soum!
-, soit un bâtiment coule avec un "équipage" à bord, et, dans ce cas, pour faire simple, la cargaison, qui coule avec lui, appartient, toujours, à son propriétaire original, soit il sombre, mais si l'éventuel assaillant n'a pas eu le temps de s'emparer de sa cargaison, elle est, dès lors, toujours la propriété de l'armateur ou de l'Etat auquel il appartenait ou qui l'avait armé!
Dès qu'il s'agit de "pognon", fais confiance à nos modernes Ministères des Finances, pour en réclamer, vite fait, la propriété initiale. C'est le cas, par exemple, de la cargaison des "galions espagnols", qui, même, coulés il y a plus de trois siècles, est toujours censée être la propriété de l'Etat Espagnol, quand les bâtiments avaient sombré sans que personne, alors, n'ait pu s'en emparer. Même, le fisc américain, quand c'est avéré, rétrocède une partie de son dû à la nation concernée, en l'ayant, au besoin, préalablement ponctionné sur le profit constaté et vérifié du "chercheur de trésor". C'est un sujet compliqué à souhait, y compris diplomatiquement, et ce genre de fouilles sous-marines "historiques" sont réservées à quelques très rares grosses boites américaines, qui, ont, également et fort heureusement, plusieurs "cordes à leur arc", à commencer par le renflouage industriel de marchands échoués - même avec les GPS et les sondeurs, çà arrive encore - qui coûte très cher et rapporte plein de pépètes.