La Bretagne à Mers el Kébir

Quelques remarques très rapides :

Je persiste à ne pas comprendre.

Je vous crois sur parole !

Catapult n'est pas causé par un manque de confiance en la résolution présente de Darlan de couler les navires en cas de danger de capture, mais par un doute sur sa capacité de le faire (surprise allemande, chantage, revirement à Vichy débouchant sur le limogeage de Darlan etc.)

Je n'ai pas toujours lu ça chez vous .....

et le souci de remplacer au plus vite le flou hitlérien par une situation nette.

Oui, vous avancez plutôt cette raison ainsi que la nécessité pour CHURCHILL d'asseoir son pouvoir et de maintenir son pays en guerre quel que soit le prix à payer. Dans ce cas, pas par ses concitoyens. Vous nous indiquez souvent que des tractations étaient en cours entre HITLER et les appeasers, que la menace n'était pas vaine etc .... Et vous avez raison de le souligner. C'était d'ailleurs aussi la crainte ressentie à Vichy.

il faudrait prouver que, fin juin, Churchill a reçu un décryptement de message de Darlan à ses subordonnés annonçant une décision

Pour les preuves matérielles certifiées, êtes vous toujours aussi exigeant ? Pour ce décryptage, j'avance la logique des choses et le fait, je pense avéré (mais occulté) que Winston avait la possibilité de le faire. Pourquoi s'en serait-il privé ?

Mieux : dans l'hypothèse absurde où il aurait vraiment fait bouger les choses, Darlan deviendrait le responsable en chef de la tuerie de Mers el-Kébir, pour avoir compté sur un décryptement, au lieu de claironner l'information urbi et orbi !

No comment !

JD qui a un peu le sentiment de s'éloigner du navire. Post à rapatrier à MEK ?

JD qui a un peu le sentiment de s'éloigner du navire.

à cela je souscris : qu'est-ce qu'on cause de moi et de ce que j'aurais ou pas dit dans le passé !

le retour à l'histoire de 1940 siérait.

On peut aussi étudier les techniques d'enfumage ....
JD

On peut aussi étudier les techniques d'enfumage

Chiche !

Celles de Vichy restent largement à explorer ou du moins à faire connaître.

Vous nous indiquez souvent que des tractations étaient en cours entre HITLER et les appeasers, que la menace n'était pas vaine etc .... Et vous avez raison de le souligner. C'était d'ailleurs aussi la crainte ressentie à Vichy.

Faux. Vichy espère la capitulation anglaise, soit sans combat, soit après un débarquement allemand prochain et facile en Grande-Bretagne.

Les confidences de la hiérarchie pétainiste, Darlan inclus, à Bullitt le 1er juillet, connues (de ceux qui en ont envie) depuis 1959, sont limpides 38. Cf. Bullitt (Orville), For the President, Londres, Deutsch, 1972, p. 449-450. Extraits de mon livre :

Ce désintérêt pour le sort de la grande alliée, recours suprême
de la patrie écrasée, qui s’exhale trois semaines avant l’armistice,
se mue logiquement, à la veille de Mers el-Kébir, en un souhait
qu’elle soit écrasée à son tour. On peut en croire le même Bullitt,
qui confesse les dirigeants en cours d’installation à Vichy, le
1er juillet, et les trouve tous résignés à un long règne de
l’Allemagne, censée imposer sa loi à Londres et même à
Washington. Nous reviendrons sur ces déclarations capitales, si
proches de l’événement que ce livre tente d’éclairer (...).

Mais, si les avis et instructions qu’il <Darlan> prodigue à ses subordonnés
dessinent en creux son analyse de la politique mondiale, un texte au
moins la présente noir sur blanc, le télégramme déjà mentionné de
Bullitt à Roosevelt, daté du 1er juillet et faisant état de ses conversations
avec les principaux dirigeants en train d’emménager à
Vichy. Il expose longuement les vues de Lebrun, Pétain et Darlan
après une introduction générale suivant laquelle toutes ces
personnes, ainsi que Weygand et Chautemps, ont « accepté complètement
que leur pays devienne une province de l’Allemagne ».
Ce défaitisme absolu, chez Darlan, se décline ainsi :

« L’amiral Darlan en voulait énormément à la Grande-Bretagne.
Il dit qu’il pensait que la flotte anglaise s’était montrée aussi
décevante que l’armée française. Elle était dirigée non par un
homme mais par un collège de dirigeants incapables d’arrêter la
moindre décision avant qu’il ne soit trop tard. […]
Il poursuivit en disant sa certitude absolue que la Grande-
Bretagne serait entièrement occupée par l’Allemagne dans les
cinq semaines, à moins qu’elle ne s’incline avant. […] Les
Allemands pouvaient s’emparer facilement de l’Irlande et fermer
les ports de Glasgow, Liverpool, Cardiff et Bristol. La Grande-
Bretagne mourrait par asphyxie même sans être envahie.

Pour sa
part il ne croyait pas que le gouvernement ni le peuple britanniques
auraient le courage de supporter un bombardement aérien
allemand sévère et il s’attendait à une reddition après quelques
raids aériens massifs.
Je fis la remarque qu’il semblait considérer cette perspective avec
un plaisir extrême, il ne dit pas non et il sourit. »

Craindre ? Espérer ?
La lecture des extraits que vous proposez me fait plus pencher pour le désespoir et donc la crainte. Dans la crainte, il y a aussi la possible entente aryenne qui se ferait sur le dos (si je puis dire) de la France. C'était bien le souhait du Führer et de ses complices anglais non ? Donc une crainte pas si infondée à mon sens.
JD

A la veille de MEK ,les Petain , Darlan , Weygand sont convaincus que d'ici peu ," l' Angleterre aura le cou tordu, comme un poulet " , et que la victoire nazie est proche , ils se livrent à l' Allemagne , résignés , dans l'espoir d'un traité de paix qui assurera , dans l'avenir , à la France , une petite place dans l' Europe hitlerienne .........c'etait compter sans Churchill , resolu à se battre , et empecher la mainmise allemande sur la Marine française , il avait tout lieu de ne pas croire à la parole d' un Darlan , dont on connaitra la valeur des engagements !
Au fil des mois et des evenements , le personnel de Vichy evoluera , d'abord , à defaut de victoire allemande , dans l'eventualité d'une paix de compromis , puis d'une quasi certitude de la victoire alliée ....avec toutes les palinodies et retournements de veste que l'on sait
Pétain evoluera , lui aussi , mais jusqu' a fin 41 , il croira tellement à la victoire allemande , que jamais , dans ses entretiens privés , il n'evoquera un quelconque désir de revanche ..............on est loin de la legende forgée par ses admirateurs !

Jez ne vois toujours pas "d'espoir" de victoire Allemande. Léon nous explique que le personnel de Vichy était, au final, d'une grande modernité politique. Il agira dans ce qu'il estimait être l'intérêt supérieur des Français et avec une définition assez restrictive de ces derniers.
Mais je note une petite perte de mémoire ici :

Pétain evoluera , lui aussi , mais jusqu' a fin 41 , il croira tellement à la victoire allemande , que jamais , dans ses entretiens privés , il n'evoquera un quelconque désir de revanche ..............on est loin de la legende forgée par ses admirateurs !

Notre ami, une fois encore, oublie au moins l'échange avec Paul DUNGLER, le soutien à la résistance alsacienne etc.
JD

Je ne vois toujours pas "d'espoir" de victoire Allemande.

pourtant, le texte de Bullitt est clair. Persuadé d'avoir agi avec bon sens, le personnel vichyssois espère majoritairement que ce bon sens franchira la Manche, à moins que ce ne soient les Panzer. Seul un petit groupe autour de Laval espère que la France aura eu le temps d'aider à la victoire allemande, pour en partager les bénéfices. Mers el-Kébir va provisoirement ressouder tout ce monde, unanime à vouloir aider, d'une façon ou d'une autre, à la victoire germanique, pour se retrouver dans le bon camp. Ce n'est que vers la fin de juillet qu'une partie de l'armée d'armistice se ressaisit (Weygand, Rivet, Paillole etc.) tout en nourrissant une haine redoublée envers de Gaulle, coupable d'avoir eu raison trop tôt.

Quant à Dungler, au lieu d'en faire une essence, il serait temps d'étudier au jour le jour la façon dont il prend contact avec Vichy et ce que ce gouvernement lui laisse entrevoir exactement.

Je lis plus de résignation que d'espoir, mais bon, à chacun sa lecture.
Pas de mystère pour DUNGLER, ces détails jusqu'en 1942 sont pour la plupart bien connus. Il reste à voir plutôt les conditions de son voyage à Alger et surtout de son retour. Je garde à ce propos pour ma future thèse de 2028 quelques documents inédits, c'est un projet un peu fou, mais pas fou-thèse.
JD

ces détails jusqu'en 1942 sont pour la plupart bien connus.

un résumé pour les nuls, stp !
au moins sur les premiers contacts, leur date et ce que dit ou fait Pétain.

Il reste à voir plutôt les conditions de son voyage à Alger et surtout de son retour. Je garde à ce propos pour ma future thèse de 2028 quelques documents inédits

argument nul et non avenu.