L'artillerie de marine (je l'aimerai toujours!)

Bonjour,

Je voudrai ouvrir une nouvelle ligne sur ce forum concernant l’état d’avancée technique de l’artillerie de marine (mais pas seulement et on verra pourquoi) lors de la SGM.

Le problème est le suivant : Un bateau, ça remue ! Il y a du roulis et du tangage !

Les personnels préposés à l’artillerie sont donc astreints à effectuer leurs visées et leurs tirs en essayant d’anticiper les mouvements du bateau.

Il leur faut aussi tenir compte des vitesses des bateaux sur lesquels ils tirent, de la propre vitesse de leur navire et du temps de vol de l’obus utilisé. Plus d’autres paramètres d’ordres inférieurs, température, vitesse et direction du vent, qualité de la munition, etc…

A partir d’une époque, que je n’ai pu situer dans le temps, certains ingénieurs ont entrepris de mettre à la disposition des artilleurs de marine un système permettant la stabilisation des tourelles de tirs en s’astreignant les mouvements de roulis et de tangages qui sont les paramètres les plus importants concernant la précision des tirs.

Le système de base est d’utiliser les principes du gyromètre (ou gyroscope) dont la principale caractéristique est la conservation de la stabilité angulaire par rapport à l’horizon (par exemple) quelle que soit par ailleurs les mouvements du support sur lequel il est mis en action : le navire roule et tangue, le gyro, non !

On déduit de cela que les ingénieurs de l’artillerie de marine ont cherché à asservir les tourelles de canons à la stabilité d’assiette transmise par les gyros.

Les procédés techniques des méthodes d’asservissements relevant par ailleurs de la transmission de données électriques vers des machines tournantes pour le positionnement des pièces d’artilleries, ne sont pas l’objet de ce fil.

Le but de ce fil de faire un point sur la mise en application de ce principe.

Il semblerait, mais ça reste à confirmer, que les premières manipes ont été faites autour des années 1930/35, notamment par les italiens…

Il semblerait aussi qu’à la fin de la SGM, certains chars américains étaient dotés de systèmes analogues, basés sur le principe de la stabilité gyroscopique, afin de stabiliser leurs tourelles de tir en dépit de leurs mouvements sur le terrain.

Il va de soit que de nos jours le moindre canon est doté de tels systèmes, bien que les canons laissent de plus en plus place à leurs redoutables concurrents que sont les missiles…

Vu les pointures qui hantent ce forum, je ne doute pas que les infos concernant cette technologie ; qui quand, où, etc… ? Me permettrons d’améliorer ma connaissance sur l’histoire de cette technique dont les contours restent pour moi assez flous.

Merci et bien à vous.

Re-bonjour,

"quels que soient par ailleurs les mouvements du support" bon, OK, je pense que vous avez rectifié...

Ben, oui, je sais, la littérature n'est pas abondante sur le sujet !

Mais il doit bien y avoir parmi les contributeurs de ce forum qqs anciens canonniers, ou amateurs de gros calibres embarqués pour apporter qqs éléments de réponses ?

@ + : alberto
j'ai effectivement rectifié Michel

Les tourelles de l'artillerie principale étaient asservies a un seul directeur de tir,situé dans le blockhaus du batiment. Il recevait les distances des télémètres situes dans les télépointeurs et suivait le but dans une lunette de pointage.Ces éléments etaient transmis au calculateur de tir qui intégrait vitesse,gisement et caracteristiques du but,conditions atmosphériques,etat de la mer et renvoyait ces données au directeur et au tourelles.
le feu était commandé simultanément,par le DT a toutes les pièces

Merci, Richelieu pour tes précisions

D'après ce que tu m'écris, je comprends que l'opérateur de la lunette de pointage corrigeait manuellement les mouvements du navire.

Mais peut-être que cette lunette était stabilisée par un autre moyen, et notamment un gyro ?

Ce qui est curieux c'est que ce principe est aujourd'hui largement répandu sur tous les systèmes d'artilleries du monde entier, mais qu'il est difficile de savoir d'où ça sort !

Bien à toi.

Une fois les valeurs de hausse et dérive intégrée aux pieces,celles ci sont asservies a la lunette de pointage par recopiage des données ,par les pointeurs,sur des cadrans.
Ceci valable pour les années 18/45

Oui, merci Richelieu,

En draguant un peu sur internet, j'ai constaté qu'il y avait aucune possibilité que ce cuirassé ait été doté d'un système de stabilisation par gyro. Et si celui-ci n'en disposait pas,il y a peu de chance que d'autres navires français de l'époque en aient été pourvus !

Par contre, sur des sites anglophones, il apparait qu'à la fin de la SGM, quelques modèles de chars américains disposaient de tourelles stabilisées par gyro...

Certains sites germaniques, par ailleurs prétendent que des gyros avaient été gréés sur certaines torpilles de fabrication allemande...

Bref, tout ça, quant à l'apparition de cette technique, bien que ne relevant plus du secret défense, reste encore un peu nébuleux !

Sauf intervention révélatrice ultérieure, je pense que se fil peut tomber dans l'oubli.

Bien à toi.

Bonjour,

une description précise de la conduite de tir du Bismarck, les artilleurs apprécieront et critiqueront, mais ça m'a l'air pas mal du tout:

http://forummarine.forumactif.com/t442- ... u-bismarck

Kénavo,

Pierre

Après guerre,la Marine Nationale a récupéré deux croiseurs italiens,"Guichen" et "Chateaurenault " qui étaient équipés de tourelles stabilisées en roulis/tangage,donc système déjà utilisé par la Regia Marina
les essais se sont sur l'Albatros',mais en s'orientant vers la stabilisation des télépointeurs.
Cdt

@ Tri martolod : bien intéressant ! Et super que ce site "forumarine" !
Merci à toi.

En effet il semble bien que cette stabilisation des données par centrale gyroscopique ait été utilisée au bénéfice des artilleurs allemands dès les années 1935/40.

@ Richelieu : oui j'avais aussi déjà eu confirmation que les italiens utilisaient déjà cette technologie sur certains de leurs navires construits aussi autour des années 35/40

Quid de la Royal Navy ?

Quant à notre chère Marine Nationale, il semble bien qu'il ait fallu attendre les prises de guerre (attilio regolo, scipione africa, et autres schnelboots) pour enfin utiliser, après guerre, cette technique de stabilisation !

Encore merci à vous deux.

Bien à vous.