Bonjour,
La vie d'un batiment de la Royale au jour le jour:
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Juillet 2008
CROISEUR EMILE BERTIN
JOURNAL de BORD
(Février 1942 - Février 1945)
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par André GALLENNE
Matelot d’Equipage
TROIS ANS DE SERVICE A LA MER
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CROISEUR EMILE BERTIN
Commandements successifs MM. BATTET
CONSTANTIN
BATAILLE
ORTOLI
MADELIN
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N° 306
GALLENNE André
Matelot d’équipage.
2ème Compagnie.
Bordée : Tribord - 1er tiers.
Poste de combat de jour : Servant douilles vides M Tourelle I
Poste de combat de nuit : Servant douilles vides M Tourelle I
Poste de combat de C.A. : Monte charge 40 Bie
Poste d’alerte par tiers de jours : Aide chargeur d’affût 2 de 40.
Poste d’alerte par tiers de nuit : Armement tourelle.
Poste de manoeuvre général : Manoeuvre AV.
Poste de sécurité : Plage AV.
Poste de propreté : Teugue, échelles Batterie et tourelle.
Poste d’entretien : Tourelle I
Poste d’évacuation : grand radeau n°2
Plat : 32
Caisson : 306 Poste 3
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ANNEE 1942
22 Février - Les petits chanteurs à la Croix de Bois partent de Fort de France à bord de l’Orégon.
11 Mars - Appareillage de l’Emile BERTIN pour des tirs sur le rocher de la Caravelle. Retour à
quai dans la soirée.
14 Mars - Le capitaine de Vaisseau CONSTANTIN prend le commandement du BERTIN en
remplacement du contre-amiral BATTET.
27 Mars - Arrivé à Fort de France sur le Wyoming.
j’embarque sur l’Emile BERTIN dans l’après midi.
28 Mars - l'Amiral BATTET fait ses adieux au BERTIN.
29 Mars - Aujourd’hui dimanche, l’amiral, le commandant adjoint DESMOTTES MONARD
embarquent sur l’Eridan qui quitte le quai Mais s’échoue aussitôt.
30 Mars - 5h30 : appareillage pour les saintes. L’Eridan parvient à appareiller.
18h00 : Nous mouillons aux Saintes
3 Avril - 5h30 : Nous appareillons des Saintes et faisons la navette entre basse terre et pointe a
pitre. Le soir venons mouiller aux Saintes.
4 Avril - Départ du Winnipeg.
7 Avril - 5h30 : Nous quittons les saintes.
18h30 arrivé au quai des tourelles.
10 Avril - Le Sagittaire, à bord duquel se trouve l’amiral Le LUC (amiral délégué) entre à Fort-
De-France.
14 Avril - Prise d’armes et de commandement à bord du BERTIN par le contre amiral Le LUC.
16 Avril - Arrivé de l’Orégon.
Mai - Pendant le mois de mai, des négociations se poursuivent entre les représentants des
USA et l'Amiral ROBERT haut commissaire du gouvernement.
Survol continuel de l’île par les bombardiers américains. Les propositions des USA
sont soumises à Vichy. Les bâtiments de guerre sont en alerte. Mobilisation de la
réserve. Réponse de Vichy. L’Emile BERTIN est immobilisé au quai des tourelles.
Débarquement du mazout, des réducteurs, des cônes de torpilles et l'huile.
Débarquement par la suite, du matériel des maîtres chargés. Débarquement des
mitrailleuses américaines et composition d'une nouvelle compagnie de débarquement
(Capitaine ROZE), désarmement partiel du BEARN et du BARFLEUR.
Juin Début de Juin nous débarquons les torpilles et le restant du matériel.
30 Juin - départ du BARFLEUR pour Casablanca avec des pièces de machine du BERTIN et
du BEARN.
8 Août - Retour du BARFLEUR à Fort de France.
2 Octobre - tir du BERTIN du quai des Tourelles sur le rocher du Diamant : 11 coups au but sur
18. (tir de 152 distance 17,7km)
7/8 Novembre - Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 Novembre les troupes anglo-américaines
débarquent en Afrique du Nord. Le BERTIN prend ses dispositions de combat.
8 Novembre - Prise d’Alger. Suspension d’armes.
9 Novembre - L’amiral DARLAN est fait prisonnier à Alger. Il aurait été envoyé par le Maréchal
PETAIN pour réorganiser la défense de l’Afrique du nord.
10 Novembre - Occupation d’Oran et de Casablanca par les troupes américaines venant de SAFI.
11 Novembre - Occupation de la zone libre par les Allemands.
15 Novembre - L’amiral DARLAN prend la direction du gouvernement dissident en Afrique du Nord
ainsi que le général GIRAUD, évadé d’Allemagne. Les troupes se rassemblent autour
de DARLAN et le maréchal PETAIN le déclare déchu du commandement militaire et
de ses fonctions publiques. Le général De GAULLE prouve son mécontentement en
disant qu’il ne prendra aucune responsabilité dans ce mouvement et qu’il doute de la
sincérité de DARLAN.
16 Novembre - Les troupes Germano-italiennes débarquent en Tunisie.
17 Novembre - Les Allemands prétendent ne se servir de la zone libre que pour le passage de leur
troupes et des troupes italiennes. Le port de Toulon doit rester zone neutre sous le
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commandement de l’amiral de LABORDE. De GAULLE demande la suspension de
DARLAN.
24 Novembre - Attentat contre le général GIRAUD par deux jeunes officiers. L’amiral DARLAN
annonce que le général BARAUD comandant en chef des forces terrestres de
l’A.O.F. et le gouverneur général BOISSON sont entrés en dissidence.
25 Novembre - Le vice-amiral d’escadre Le LUC devient chef d’état major de l’amiral ABRIAL,
commandant en chef des forces navales.
BILAN DES PERTES NAVALES
Casablanca.
Le cuirassé Jean BART échoué par l’arrière,
Le croiseur PRIMAUGUET échoué et incendié.
Les contre torpilleurs Albatros, Milan et le torpilleur Brestois sont hors de combat.
Les torpilleurs Fougueux et Boulonnais sont coulés ainsi que le sous-marin Méduse.
Les sous-marins Psyche, Amphytrite, sont hors de combat et finalement coulés.
Le torpilleur Frondeur mis hors de combat puis échoué.
Les torpilleurs Alcyon, Simoun, Tempête gravement avariés.
Le torpilleur Cyclone et le dragueur Surprise coulés.
Ont été mis hors de combat :
La Tramontane, La Tornade, L’Epervier. Le torpilleur Typhon s’est sabordé.
Les sous-marins Caïman et Marsouin rallient Toulon.
Nous sommes sans nouvelles, aux Antilles, du sous-marin Argonaute parti d’Oran du
Sidi FERRUCH et du Conquérant partis de Casablanca.
27 Novembre - 4h00 : Violation par les Allemands de la neutralité de Toulon. Une vague de
bombardiers allemands survolent la rade et mouillent des mines magnétiques.
L’ordre est donné par l’Etat-major allemand de prendre Toulon. Les forces blindées
entrent par la porte Castignon dans l’arsenal. La flotte française sous les ordres de
l’amiral de LABORDE et selon les directives du maréchal PETAIN, se saborde en
même temps et à l’heure prévue. C’est le cuirassé Strasbourg qui commence et au
même moment tous les bâtiments de la rade suivent son exemple. Le cuirassé
Dunkerque, qui se trouvait dans le bassin VAUBAN fait de même ainsi que la
pyrotechnie et les dépôt de mazout.
28 Novembre - Les Anglais s’emparent de la Réunion où le gouverneur AUBERT oppose une
résistance qui cesse le 30 Novembre.
BILAN DU SABORDEMENT DE TOULON
225.000 tonnes de navires.
2 cuirassés de 26.500 tonnes : Strasbourg et Dunkerque.
1 cuirassé de 22.200 tonnes : Provence
1 transporteur d’avions de 10.000 tonnes : Commandant TESTE.
4 croiseurs de 10.000 tonnes : Algérie, FOCH, DUPLEIX, COLBERT, La
Galissonnière, Jean de VIENNE, Marseillaise.
25 torpilleurs et contre-torpilleurs de 2000 tonnes.
25 sous-marins.
24 Décembre - Assassinat de l’amiral DARLAN.
L’opinion anglaise s’empresse d’ajouter que cette suppression faciliterait leurs vues
et le opérations en Afrique du Nord.
Le général GIRAUD prit la responsabilité du commandement en remplacement de
l’amiral DARLAN.
26 Décembre - Exécution de l’assassin de DARLAN.
27 Décembre - Occupation de la Somalie française par les Anglo-gaullistes.
1943
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25 Février - Tir du BERTIN au quai des tourelles. Tirs C.A. de 90. Tir à la tourelle 3 (arrière) sur
le LOUP-GAROU distance 24,38km. 15 coups tirés, 7 au but.
18 Mars - Le gouverneur de Guyane, WEBER, en raison des restrictions, livre la Guyane à la
dissidence.
22 Mars - MOUTTET qui se trouvait en Guyane rejoint Fort de France et refuse de se allier à la
France combattante.
23 Mars - Le gouverneur WEBER, croyant se rallier à GIRAUD, se trouve contraint de se
réfugier en Guyane Hollandaise tandis que le Maire de Cayenne se rallie à De
GAULLE et nomme deux gouverneurs : Maurice BERTRAND et RAPEMME, l’un
giraudiste et l’autre gaulliste.
11 Avril - évasion de 3 officiers du BERTIN par la vedette Blanche. Direction Sainte Luce.
28 Avril - Le consul Général américain aux Antilles revient à Fort de France et fait savoir à
l'amiral ROBERT que toute les relations sont rompues et que le blocus devient
complet.
30 Avril - Départ du consul américain et cessation définitive des pourparlers
9 Mai - En l’honneur de la fête de Jeanne D’ARC, les trois compagnies de débarquement du
BERTIN défilent devant l’amiral ROBERT :
1ère Duguesclin - 2ème Bayard - 3ème Cambronne.
Remise des fanions aux 2ème et 3ème compagnies par l’amiral.
13 Mai - Cessation des hostilités en Afrique du Nord. Prise de Tunis et de Bizerte,
Victoire des Alliés.
19 Mai - mise au sec du porte-avions BEARN par le LAMENTIN
15 Juin - débarquement des munitions de 152.
16 Juin - débarquement des munitions de 90, 37 et grenades.
17 Juin - Débarquement des munitions à la pointe des Sables, qui se poursuivra les 21, 22, 23,
24, 25, 26.
19 Juin - Inspection du contre amiral LE LUC et de l'amiral ROBERT
21 Juin - Rentré du BERTIN au bassin de radoub
24 Juin - anniversaire de l'armistice, le pavillon est mis en berne. Manifestation Gaulliste à
Fort de France. Mise à terre des 1ère et 3ème compagnies de débarquement. Les
troupes sont consignées et le bateau est en alerte.
25 Juin - Mise à terre des 1ère et 3ème compagnies de débarquement.
26 Juin - 13h00 : la troupe est déconsignée. Fin de la manifestation.
28 Juin - Inauguration du prolongement du bassin de radoub. Punch à bord du BERTIN (pour
les personnalités).
12h30 : Discours de l'Amiral ROBERT et du gouverneur Yves NICOL en face du
BERTIN en carénage. Discours radiodiffusé de l'Amiral ROBERT à la population.
17h00 : rappel des permissionnaires. Mises à l'appel des deux compagnies de
débarquement et départ de la première vers BALATA.
Ce camp de BALATA se retranche dans le fort et menace de faire marcher 200
hommes, pourvus du meilleur matériel de la Martinique, sur Fort de France. La
première section du BERTIN se place près de l'église Montmartre, les autres
reviennent à bord vers 22 heures.
29 Juin - 4h00, départ de la section de mitrailleuses et mortiers de la première compagnie de
débarquement qui stationne sur la route de BALATA (maisons hantées)
18h00 : Les deux sections vont à l'Amirauté
21h00 : La section de mitrailleuses escorte l'Amiral ROBERT ainsi que son
secrétariat, à bord de l'Emile BERTIN.
30 Juin - L'agitation se poursuit : les sections de la première compagnie se relayent pour garder
l'Amirauté. La population et l'armée se soulèvent.
L'Amiral ROBERT voulant éviter l'effusion de sang entre français, fait appel à un
plénipotentiaire américain. A son arrivée, l'Amiral estime sa mission terminée et se
considérera dès lors prisonnier.
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1er Juillet - Le Commandant en second SERIOT est enfermé dans sa chambre et gardé par un
factionnaire.
La deuxième compagnie de débarquement, c'est à dire le front de mer sud, rentre à
bord. Mr CORDELL HULL, Secrétaire d’état américain aux affaire étrangères ayant
reçu le message de l'Amiral ROBERT demandant un envoyé diplomatique, répond
que rien ne sera fait tant que la situation ne sera pas plus précise.
2 Juillet - Retour à bord du front de mer sud (Ferme marine COLSON et ferme Pointe des
Nègres)
Il y a le soir quelque bagarres à terre entre marins et Antillais. Mise à l'appel de la
première section de la première compagnie de débarquement.
3 Juillet - L'Amiral américain HOOVER vient à Fort de France et a un entretient avec l'Amiral
ROBERT dont les demandes seront transmises à PORTO-RICO.
7 Juillet - Une mission est désignée pour prendre en charge le Antilles.
M. HOPPENOT en est le président et délégué extraordinaire du comité nationale de
libération.
8 Juillet - l'Amiral ROBERT est avisé officiellement que M.HOPPENOT est désigné comme
haut commissaire aux Antilles. Il se trouve actuellement à Washington.
L'Amiral demande alors sa venue dans les plus bref délai. Le capitaine de vaisseau
LAMBERT, commandant du RICHELIEU, est nommé commandant de la division
navale française des Antilles.
9 Juillet - Le président ROOSEVELT et le général GIRAUD, qui était à Washington depuis le
7 Juillet font des déclarations à la presse.
10 Juillet - JOUR DU DEBARQUEMENT EN SICILE.
Dans la matinée et au début de l'après-midi, les mécaniciens et chauffeurs remontent
en hâte les plaques des crépines.
A 14h00, la porte du bassin est ouverte. Les armes, mousquetons et munitions sont
mis sous clef. L'équipage est troublé et inquiet par les bruits et les faits qui se
déroulent avec une rapidité croissante.
A 21h00, l'équipage formant un bloc se réunit sur l'arrière ou se trouve le
commandant et quelques officiers et demande au commandant les raisons de ce
brusque changement. Celui-ci n'affirme rien et proclame son intention de combattre
quelque agresseur que ce soit, même les Américains. L'équipage manifeste et montre
sa volonté de combattre mais seulement contre les Allemands. Nous restons
rassemblés sur l'arrière malgré le Médecin principal et le commandant en second qui
invitent l'équipage à aller se coucher. Le commandant nous dit :"Mes enfants allezvous
coucher, je vous promets, je vous donne ma parole d'officier que cette nuit il ne
sera rien tenté contre le BERTIN."
Nous avons compris, c'est le sabordage de notre bateau qui se prépare. Petit à petit les
groupes se dispersent et nous allons nous coucher faisant confiance au commandant.
12 Juillet - 4h30 : Branle-bas. Poste d'appareillage. Nous refusons. Une corvée de munitions
devait avoir lieu.
Tous refusent de partir. Le commandant CONSTANTIN et le capitaine ROUAN,
viennent dans le poste 2 faire appel aux canonniers. Rien à faire, tout le monde
refuse.
Le commandant répète par 3 fois "Mes enfants allez chercher mes munitions, je veux
mes munitions, je veux mes munitions".
Pas un mot, personne ne bouge. Quelque heures après, nous apprenons que nous
devions embarquer plusieurs grenades sous-marines (qui devaient faire sauter le
BERTIN une fois en rade). Nous restons donc au bassin mais refusons de faire le
poste de lavage et attendons les événements.
Le capitaine ROUAN a beau faire de multiple discours, les canonniers refusent
catégoriquement, il a beau les prendre individuellement, pas plus de succès. Dans la
matinée le Commandant va à l'Amirauté et à son retour fait réunir l'équipage sur
l'arrière et nous dit ceci :"Je vient de voir l'Amiral, je l'ai mis au courant de ce qui se
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passe; il m'a donné sa parole que le bateau ne sera pas touché." Le bateau reste au
bassin et les travaux de carénage vont reprendre.
13 Juillet - l'Amiral ROBERT fait ses adieux à l'équipage du BERTIN.
14 Juillet - Avant l'arrivée du Contre-torpilleur TERRIBLE qui amène le nouveau hautcommissaire
Henri HOPPENOT, ont réunit l'équipage dans les postes respectifs. Les
officiers demandent alors à chacun s'il veut rester à bord du BERTIN ou aller au Fort
saint Louis et débarquer. Avant midi, ceux qui veulent rester fidèles au Maréchal
PETAIN débarquent pour se rendre au fort saint Louis.
9h00 : arrivée du contre-torpilleur TERRIBLE.
12h30 : M. HOPPENOT fait un discours à Radio-Martinique.
22h00 : Le TERRIBLE appareille pour la GUADELOUPE.
15 Juillet 18h30 : Retour du Terrible qui appareille à 22h00 emmenant l’amiral ROBERT et le
commandant CONSTANTIN à Porto-Rico.
16 Juillet - Le commandant CONSTANTIN est remplacé par le capitaine de vaisseau BENECH,
ancien chef d’Etat-major de l’amiral ROBERT.
3h00 : le BERTIN arbore le pavillon du commandant supérieur de la Marine aux
Antilles.
17 Juillet - 11h00 : L’équipage est réuni sur l’arrière pour entendre un discours du commandant
de la VILLEMARQUET, désigné pour le commandement du BERTIN, par le
capitaine de vaisseau LAMBERT.
19 Juillet - 16h30 : Le contre-torpilleur Terrible arrive au mouillage et repart à 17h30.
20 Juillet - Embarquement de la ceinture magnétique.
21 Juillet - arrivée du croiseur Jeanne d'ARC, du TERRIBLE et du Saint DOMINIQUE avec les
dissidents de la Dominique.
26 Juillet - Appareillage du TERRIBLE pour prendre les réducteurs du BERTIN.
29 Juillet - retour du TERRIBLE avec les réducteurs.
30 Juillet - 18h00 : départ du Terrible.
31 Juillet - 7h00 : départ de la Jeanne d'ARC pour Porto-rico.
2 Août - Le général JACOMY arrive à Fort de France par le Barfleur.
4 Août - Premier jour de la corvée de munitions qui dure jusqu'au 14 inclus. Nous ne
travaillons que le matin.
5 Août - 14h00 : ouverture des vannes du bassin. A 17h15, le BERTIN flotte.
17h00 : Appareillage du pétrolier Var et du bananier Guadeloupe pour l’Amérique,
escorté de trois destroyers.
8 Août - 5h30 : le BERTIN sort du bassin de radoub et va s'amarrer vers 8h00 au quai des
tourelles.
La manoeuvre terminée, l'ESPERANTO nous amène les 4 réducteurs de la machine
arrière et nous nous amarrons en coupe du SAGITTAIRE.
10 Août - vers 10h00, arrivé, par avion, du capitaine de frégate BATAILLE (ancien
commandant du Simoun). Il est accompagné du capitaine de vaisseau BENECH.
12 Août - Prise de commandement du capitaine de frégate BATAILLE. Il fait une allocution et
nous dit que le BERTIN allait reprendre sa première place au combat.
14 Août - 10h00 : Inspection de l’équipage par le commandant BATAILLE. Avant 8h00 nous
avions débarqué le 4ème affût double de 37.
17h00 : Appareillage du SAGITAIRE, du LIMOUSIN et de la BOURGOGNE pour
l'Amérique.
17 Août - Peinture de la coque
18 Août - Visite du bord par le capitaine de vaisseau ADAM, commandant de la Gloire.
19 Août - Allumage des chaufferies jusqu’à 13 heures. Reprise à minuit et ainsi de suite jusqu’à
l'appareillage définitif. Essai des machines à quai.
20 Août - évacuation de la ferme de la pointe des nègres.
21 Août - essai des sifflets de chaufferies et débarquement des tentes.
22 Août - 8h00 : appareillage pour essai des machines
16h00 : mouillage au quai des tourelles.
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23 Août - embarquement de vivres.
24 Août - 6h30 : Arrivé du pétrolier BOURGOGNE avec un chargement de mazout, gas-oil et
essence. Il se met en coupe de nous. Dans la matinée, embarquement d'officiermariniers
(mécaniciens et chauffeurs) et débarquement de 36 martiniquais. Nous
embarquons 400 tonnes de mazout et 6 jours de vivres (3 boeufs vivants).
17h00 : départ du MEKONG pour l'Amérique.
FORT DE FRANCE
Peu de temps après mon embarquement sur le BERTIN, des groupes ont été détachés sur plusieurs pointes de
la côte. J’ai été affecté au « Front de mer sud » au Diamant où je suis resté de mai 1942 à juin 1943. Nous
étions environ une centaine d’homme occupés à des travaux d’aménagement de batteries de 75, 100 et 138
(vieux modèles retirés de l’arsenal).
Ce n’est que peu de temps avant le passage de la colonie à la dissidence, qu’à la suite de nombreuses
évasions (des groupes de 20 partaient pour Sainte LUCIE) que l’on me fit rentrer à bord. Les évasions ont
représenté environ un tiers de l’équipage.
Blocus et restrictions alimentaires.
Pendant toute la durée du blocus, nous avons été privés de viande, de pain de vin. Toutefois au camp du
Diamant nous avons vécu de bêtes que nous avions achetées (vache et moutons) et d’un petit élevage de
poulets et lapins. Nous avions par contre des fruits, du rhum et du sucre et buvions de l’eau.
25 Août - 10h00 : arrivée du gouverneur, du capitaine de vaisseau BENECH et de M.
HOPPENOT. Les autorités américaines jouent la Marseillaise et l'hymne américain.
12h00 : appareillage. En quittant le quai la musique joue la chanson d'adieu "adieu
foulard, adieu madras" face à la savane et fait fonctionner le sifflet en signe d'adieu.
Temps pluvieux.
petit retour brusque à cause de l’amerrissage forcé du LOIRE qui nous survolait.
1h30 : Croisons la JEANNE D'ARC.
26 Août - 8h00 : mouillage dans la rade de PORTO-RICO (San Juan de Porto-Rico). Amarrage
à quai pour embarquement de 800 tonnes de mazout.
27 Août - Sortie des bâbordais. On nous donne 2 dollars chacun.
15h30 : appareillage de Porto-Rico en direction des Etats-Unis.
28 Août - 13h45 : croisons un voilier.
18h00 : poste de combat. Grenadons (2 grenades)
19h00 : croisons un croiseur américain.
29 Août - 9h20 : apercevons un torpilleur américain.
30 Août - nous sommes survolés par un dirigeable.
9h00 : entrons dans le Delaware, à gauche nous avons les constructions navales, des
usines, le camp d'aviation. A droite des citernes de mazout.
Vers 15h00 poste de mouillage. Nous accostons à la pyrotechnie pour le
débarquement de nos munitions.
12h00 : réunion de l'équipage dans le poste 2. Le commandant demande de nous
presser pour terminer cette corvée le plus tôt possible. Lunch pendant le
débarquement.
31 Août - 15h30 : nous quittons la pyrotechnie pour nous amarrer au pier 6 en face d'une cale
sèche ou se trouve déjà le GEORGES LEYGUES.
Nous sommes dans l'arsenal de Philadelphie.
1er Septembre - 15h00 : Sortie du GEORGES LEYGUES.
6 et 7 Septembre - Débarquement du matériel : projecteur avant, mât de charge du roof arrière, de la
catapulte, du poste central de 90 des baleinières et vedettes.
8 Septembre - 15h00 : nous nous rendons aux barracks.
18 Septembre - débarquement des deux projecteurs et commandes arrières. La cheminée se trouve
dégagée ainsi que le tripode.
19 Septembre - Les marins du Georges LEYGUES fêtent leur départ des barracks.
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23 Septembre - 12h30 : conférence du commandant.
26 Septembre - premier départ pour le cours de 20 et 40 mm à DAM NECK.
3 Octobre - Mise à bord de l'affût bâbord de 90.
5 Octobre - 12h30 : Conférence du commandant au barracks.
13 Octobre - nous rentrons au bassin.
15 Octobre - Bal du comité FRANCE FOR EVER.
22 Octobre - 9h00 : remplissage du bassin.
16h00 : sortie du bassin, amarrage au pier 6.
25 Octobre - Allocution du comandant sur l'expédition de Corse et la libération.
28 Octobre - Mise en place de l'affût bâbord de 90mm.
30 Octobre - Radar à poste. Ecoute sous-marine (sous le poste 3).
Pendant notre séjour en cale sèche, outre la peinture de la coque et des
superstructures, avions révisé l'armement :
20 affût de 20mm dont :
1 à bâbord et 1 à tribord sur la plage avant.
4 sur la passerelle de défense.
4 sur le roof milieu (2 a bâbord 2 a tribord)
4 derrière l'axial de 90 mm.
4 affûts quadruple de 40mm dont :
1 à bâbord et 1 à tribord sur la passerelle de défense.
1 à tribord de la cheminé arrière
1 à bâbord de la cheminé avant.
3 affûts de 90 mm (2 latéraux et 1 affût double axial)
3 tourelles triple de 152
2 tubes lance torpilles.
4 Novembre - mise à poste des pièces de 40mm de la passerelle et des mitrailleuses de 20mm
9 Novembre - embarquement du projecteur devant la cheminée avant
10 Novembre - embarquement de carburant
11 Novembre - bal de l'Emile BERTIN à l’hôtel Benjamin Franklin (un des plus grand de
Philadelphie) en l'honneur de notre prochain départ, pour remercier la population
américaine de l’accueil chaleureux qu'elle nous à fait durant notre séjour au USA.
L'Amiral FENARD représentant la mission navale française à Washington y assistait.
Le rhum de la Martinique fit beaucoup d'effet.
13 Novembre - Nous évacuons les barracks et rallions le bord.
15 Novembre - allumage des chaudières et reprise de la vie à bord.
18 Novembre - 8h00 : appareillage pour essais dans le Delaware
23h00 : retour au mouillage en face du quai.
19 Novembre - 9h00 : reprenons notre ancien embossage
12h00 : rentrons au bassin pour la stabilité du bateau
17h00 sortie du bassin
22 Novembre - corvée de munitions au fort MIFFLIN. Elle continue les 23 et 24.
24 Novembre - 11h00 : appareillage pour le pier 46 (face à Camden)
12h15 : à quai pour démagnétiser le bateau, débarquement des montres et
chronomètres.
25 Novembre - 7h00 : quittons le pier 46 pour aller à la pyrotechnie
13h00 : corvée de munitions jusqu'au 27 inclus
27 Novembre - Dans la matinée un Amiral américain monte à bord.
12h30 : appareillage pour le pier 6
6 Décembre - Inspection du personnel par un représentant de l'Amiral FENARD.
7 Décembre - 4h00 : appareillons pour Norfolk (Adieu Phila !)
La pièce milieu de la tourelle 2 n'a pas été embarquée.
19h30 : arrivée à Norfolk. Mouillons près du pétrolier CLERIS.
8 Décembre - 15h00 : appareillage pour quelques jours d'exercices.
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19h00 : mouillons dans une baie.
9 Décembre - 12h30 : appareillage pour des tirs de 20 et 40 mm et des tirs réduits de 152.
13h00 : tirs de 20 et 40mm sur ballonnets.
17h30 : mouillage et dans la soirée exercices de projecteurs et tirs de 20 et 40mm.
Exercices de tirs jusqu'au 13 Décembre.
13 Décembre - 7h30 - appareillons de la base de tir pour Norfolk où nous accostons à proximité du
contre torpilleur MALIN.
14 Décembre - dans la soirée appareillage du MALIN. Embarquement de vivres et munitions. Il fait
très froid (neige et glace).
17 Décembre - 12h00 : appareillons de Norfolk et quittons définitivement l'Amérique.
19 Décembre - 15h30 : arrivée à Porto-Rico.
Accostage à quai pour embarquement du carburant.
20 Décembre - 15h00 : appareillage de Porto-Rico.
18h00 : réunion des 2ème et 3ème tiers dans les postes 1 et 2 pour une
communication du commandant sur les bavardages de l'équipage à Porto-Rico.
21 Décembre - 7h30 : Arrivée à Fort-De-France. Accostage au quai des Tourelles. Dans l'après-midi
embarquement de munitions de 90 et des 3 torpilles de bâbord.
22 Décembre - Embarquement des 3 torpilles tribord.
9h00 : tirs de 152 sur le rocher du Diamant.
23 Décembre - 10h00 : arrivée à bord du général JACOMY en visite officielle. Dans l'après-midi
embarquement de Martiniquais et d'avions (pour l'école de pilotage).
21h00 : départ d'une patrouille armé pour faire cesser des bagarres entre marins et
martiniquais.
Les deux cafés "les 3 marins" et Sérénade" sont saccagés par les marins.
25 Décembre - Dans la soirée, bagarre entre marins et martiniquais. Un marin et huit martiniquais
sont tués. Il y a plus de 40 blessés.
27 Décembre - 9h00 : appareillage du quai des tourelles avec la machine avant.
12h00 : tirs de 40, 90 et 152 sur la presqu’île de la Caravelle.
28 Décembre - 10h00 : tirs sur éclatements. Passons au dessus de fond de 7000 mètres.
31 Décembre - 14h00 : la machine avant tombe en panne.
15h30 : repartons
18h30 : Stoppons pour embrayer la machine arrière.
23h50 : repartons.
0h00 : petit réveillons pour le 2ème tiers.[/url]