Post Numéro: 17 de Vincent Dupont 26 Mar 2009, 20:57
Je n’ai pu voir que Godfroy et Shuhler, en résumé, voilà ce que j’ai pu vite fait en tirer :
+ Jean SHUHLER, Je m’étais réservé l’espérance, Editions Fernand Lanore, Paris, 1979, que j’ai pu consulter en entier :
Officier affecté à l’état-major de la Force X.
La mission de la force X était de sécuriser avec les Anglais la Méditerranée Orientale. Si l’Italie attaquait la Crète et Milo, pour protéger ses possessions du Dodécanèse, la mission de la Force X était de prélever des troupes sur l’armée du Levant à Beyrouth et devancer les Italiens à Milo.
27 mai : l’escadre est à Beyrouth.
10 juin : l’escadre rejoint Alexandrie, l’opération ayant été annulée.
Quelques patouilles dans le Dodécanèse, à Rhodes, etc…
A l’annonce de l’armistice, c’est la consternation car aucun engagement d’importance n’a eu lieu…
Des discussions avec les autres officiers sont rapportées (rappel, Jean Shuhler est officier d’état-major de la Force X), dont d’Estienne d’Orves.
A bord de la Lorraine, 1200 hommes avaient été embarqué au Levant apparemment, et n’en peuvent plus, sont mécontents, risque élevé de mutinerie qui inquiète les Anglais.
Ultimatum du 3 juillet :
- Mettre les bâtiments, armés de volontaires, à la disposition des Anglais.
- Désarmer sous le contrôle et la surveillance des Anglais.
- Couler les navires.
-
Apparemment, il sont en contact avec MEK, et sont au courant des variantes dans l’ultimatum. La nouvelle du résultat de MEK provoque la stupeur à bord du Duquesne. Le doute s’installe, va-t-il en être de même à Alexandrie ? (voir plan…les cuirassés anglais sont en face…)
L’Amirauté envoie un ordre : appareillez par force si nécessaire.
Un temps se pose la question du sabordage, mais il faudrait pour cela aller en haute mer, donc sortir de la rade… exclu.
Le 4 juillet à 8h, une escadrille de bombardiers italiens vient bombarder la rade. Une bombe tombe à tribord du Duquesne. ET LA, alors que l’armistice est signé en théorie avec l’Italie depuis le 25 juin si ma mémoire est bonne… il y a un passage qui m’a marqué : le Warspite tire déjà sur les appareils italiens et… le Tourville se met à régler ses tirs, à la plus grande surprise du Duquesne, navire-amiral !!
A 11h, message du Warspite, navire-amiral de Cunningham :
« L’amiral lui ne veut pas couler vos bâtiments. Pourquoi vous sacrifier maintenant en vous battant contre une force supérieure ? Nos regrets de ce qui s’est passé sont aussi vifs que les vôtres. On ne doit pas en faire davantage. Nous demandons seulement que vos bâtiments soient mis en état de ne pas appareiller, car s’ils sortent, ils pourraient tomber entre des mains ennemies. Les paquebots pour vous ramener en France arriveront très prochainement. La Grande-Bretagne continue la lutte pour abattre les Boches et les Italiens et pour rétablir la France. Il est fou de nous combattre. »
La proposition est acceptée par Godfroy, le mazout est débarqué, les obturateurs des grosses pièces et les mises à feu seront déposés au consulat de France.
Shuhler parle enfin d’une discussion avec d’Estienne d’Orves sur les motivations de celui-ci à s’engager dans la lutte. Embarqué à bord de la Providence, Shuhler retourne en France aux alentours du 9 juillet.
Vincent
"L'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent ; elle compromet, dans le présent, l'action même."
Marc Bloch
Fusillé par l'occupant le 16 juin 1944