blackdeath a écrit:Ben Gourion savait, et cynique comme tout bon politicien, ces faits le "servaient" dans la mesure où le monde entier, après la guerre, serait dans l'obligation de trouver une terre d'accueil pour les juifs rescapés et ainsi justifier le retour en Palestine et alimenter le sionisme qu'il prônait.
L'historien Georges Bensoussan a mis en doute cette vision des choses
"GB nie le lien entre shoah et création de l’Etat d’Israël.
Dans cette vision, la création de l’Etat d’Israël (Eretz Israel ) aurait été une compensation imposée par l’occident, au détriment des Arabes innocents.
GB relève l’absence de compassion aux EU et au Royaume-Uni
Lors de la conférence des Bermudes, le 19 avril 1943, au moment de la révolte du ghetto, on parle du sort " des réfugiés " : ce sont bien sûr des juifs dont il s’agit.
En mars, un diplomate écrit " les juifs, ce sujet bien ennuyeux "
Il note que George Marshall était hostile à la création de l’Etat d’Israël, et qu’il a presque convaincu H Truman
Le vote de la résolution de l’ONU (29 novembre 1947) serait resté lettre morte s’il n’y avait pas eu la détermination
des 600 000 personnes installées en Palestine, et l’existence d’un quasi-état.
La shoah n’est donc pas à l’origine de l’Etat d’Israël.
Au contraire, la création de cet Etat est signe d’un triple échec du sionisme :
- Echec moral : seule une minorité de juifs rejoignent la Palestine, et c’est souvent contraints et forcés pour ceux qui vivaient en Allemagne ou en Autriche.
- Echec politique : la communauté juive a été incapable de secourir les juifs d’Europe
- Echec démographique : la shoah a anéanti les réserves démographiques dont l’Etat d’Israël avait besoin pour exister durablement."
http://aphgcaen.free.fr/cercle/bensoussan2.htm