Par Chloé Woitier
Mis a jour le 15-02-2012
" La fondation pour la Mémoire de la déportation reconnait officiellement 62 cas de Français arrêtés et condamnés pour homosexualité durant la guerre. La majorité a été arretée en territoire allemand. La déportation des homosexuels en France durant l'occupation nazie est-elle "une légende", comme l'affirme le député Christian Vanneste ? Les recherches historiques menées par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation dans les années 2000démontrent la réalité du phénomène, mais dans des proportions bien moindres que ce qu'ont pu affirmer certaines associations militantes. Un premier rapport rédigé par la Fondation à la demande du secrétariat d'État aux anciens combattants a été remis au gouvernement en 2001. Au terme de quatre ans de recherche, la Fondation a estimé que 210 Français ont été arrêtés en raison de leur homosexualité durant la guerre. Parmi 210 personnes, quatre étaient des Français arrêtés en Allemagne alors qu'ils étaient volontaires pour le Service du travail obligatoire (STO), et 206résidaient dans le Bas-Rhin et la Moselle, trois départements annexés par le Reich et ou s'exerçaient la loi allemande. Le paragraphe 175 du code bavarois, étendu à toute l'Allemagne sous la République de Weimar, prévoyait "une peine de prison puvant aller jusqu'à cinq ans" pour punir "les rapports contre nature entre hommes".
Des arrestations réduites à 62 en 2007
"De nouvelles recherches menées sous la direction d'Arnaud Bouligny en 2007 ont fortement revu à la baisse ces estimations. "La marge d'erreur avec le chiffre précédent est le résultat d'une vérification minutieuse de l'origine géographique des noms relevés parmi les détenus du camp de concentration de Natzweiler (Bas-Rhin), écrit l'historien Mickaël Bertrand en préface de son livre La déportation pour motif d'homosexualité en France. Désormais, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation identifie "avec certitude" 62 français arrêtés pour motif de leur homosexualité, dont 26 ont été en camp de concentration. Les 35 autres ont été emprisonnés dans des prisons allemandes, "d'ou 25 sont libérés à l'expiration de leur peines". Vingt-deux de ces 62 Français ont été interpellés dans les départements de l'Est annexés, ou s'appliquait la loi allemande. " Aucun élément ne permet à ce jour d'affirmer que les homosexuels de ces territoires ont été l'objet d'une persécution massive et systématique", note la Fondation. Parmi ces 22 Alsaciens"em majorité d'age mur", six sont morts en déportation à Dachau, Natzweiler et Flossenburg. La Fondation à également trouvé la trace de 32 homosexuels français arrêtés en Allemagne: la majorité sont des travailleurs civils, les autres des prisonniers de guerre."Ils ont entre 20 et 30 ans, sont originaires d'Alsace pour 4 d'entre eux et du reste de la France pour les autres", note la Fondation. Tous sont condamnés en vertu du paragraphe 175 du code pénal allemand à des peines allant de 3 mois à 3 ans et demi de prison. Deux d'entre eux sont internés dans le camp de concentration de Ntzweiler et meurent après un transfert à Buchenwald et Ladelund".
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