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Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

De l'opération T4 à la solution finale, la dictature nazie atteint un degré d'horreur jamais atteint dans l'histoire moderne. Juifs, homosexuels, communistes, dissidents, Tziganes, handicapés sont euthanasiés, déportés, soumis à des expériences médicales.
MODÉRATEUR : Gherla, Frontovik 14

Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de fbonnus  Nouveau message 30 Mar 2011, 21:41

Témoignage inédit de Suzanne Orts, RAVENSBRUCK n° 43155, LEIPZIG n°4046
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Suzanne PIC épouse ORTS, née le 12 avril 1927 à Sète (Hérault).
1943 : Agent de liaison au Maquis de BEAUBERY, Saône- et- Loire.
1944 : Boîte aux lettres pour le maquis de BEAUBERY.
1945 : Réseau Marco Polo appartenant aux FFC n° 99/315.
Elle est arrêtée le 21 Mai 1944 à Perpignan par la Gestapo.
Citadelle de Perpignan – Prison de Romainville
Déportée le 12 Juin 1944.
CAMPS :
- NEUEBREM près de Sarrebrück (12 Juin 1944 – 21 Juin 1944).
- RAVENSBRUCK : matricule 43155 (23 Juin 1944 – 20 Juillet 1944).
- LEIPZIG : matricule 4046 (20 Juillet 1944 - 13 Avril 1945, évacuation). Hasag-Leipzig, le plus grand Kommando extérieur de femmes de Buchenwald libérée le 18 mai 1945.


« J’ai été arrêtée à 17 ans le 21 mai 1944 à Perpignan.

J'étais agent de liaison au réseau MARCO-POLO n° 99315. En mission, avec un agent de renseignements, je devais amener à Mâcon, à notre chef direct, les informations relevées sur les défenses allemandes dans le sud de la France. Nous avons été arrêtés sur dénonciation, six du réseau, dont mon frère et ma mère, tous les six déportés, mon frère est mort au camp de Neuen-gamme. Après l’internement à la citadelle de Perpignan, le regroupement à Romain-ville, départ pour le premier camp nazi NeueBrem près de Sarrebruck. Ce camp était pour les femmes un camp de passage, durée moyenne de séjour, une dizaine de jours. Pour les hommes c’était un camp disciplinaire très, très dur ; le régime qui régnait dans ce camp ne permettait à ces derniers que trois mois de vie en moyenne. Nous avons quitté Romainville le 13 juin, une soixantaine de femmes. Départ de la gare de l’est à Paris en wagon de 3e classe, gardé militai-rement, départ très officiel avec croix rouge et colis de vivres. Après la prison, les interrogatoires, le camp ne pouvait être pire, aussi l’optimisme régnait. NeueBrem allait nous faire comprendre ce qu’allait être notre vie, ce qu’était un camp de concentration nazi.


NEUEBREM

Transport en camion jusqu’au camp. Abandon dans la cour de nos bagages et de nos colis de croix rouge que nous avions gardés précieusement, le tout fait avec les hurlements, les coups, les aboiements des chiens, dans un affolement collectif.

Nous avons passé une semaine enfermées dans une baraque sans eau et sans WC. Le matin : toilette ; nous passions en courant devant des robinets d’où coulait un mince filet d’eau. Impossible de se laver, d’ailleurs l’ordre était : la figure et les mains seulement. WC : une tinette que l’on allait chercher le matin, tinette vite remplie. Nourriture infecte, de l’eau trouble le matin, baptisée café, à midi un liquide où nageaient quelques herbes et aussi des vers de terre, le soir, une bouillie grisâtre, faite parait-il avec de la farine avariée. Deux sorties par jour, et là, l’horreur !!! En face de nous, de l’autre côté des barbelés, séparé par une petite route, le camp des hommes. Une vision de cauchemar, des loques humaines, des squelettes rasés, les mains liées derrière le dos, qui courent, se baissent, sautent autour du célèbre bassin, sous les ordres des SS. Les coups pleuvent, les hommes tombent dans la boue, dans le bassin plein d’eau, maintenus de force avec une perche par les SS, jusqu’à la mort. La danse continue devant nos yeux épouvantés. Pour nous garder, des femmes SS, une avec un enfant de 6 à 8 ans qui s’amusait à nous commander et à nous taper. Tous les jours nous étions obligées de regarder cette danse macabre. A part les corvées de soupe et de café, de tinette, nous n’avons pas travaillé ; d’autres convois avaient pour tâche de découdre les uniformes des soldats tués au front.

Je pense que ce séjour était “une mise en condition”; en effet cette semaine nous a appris qu’un déporté n’était rien, que notre vie n’avait aucune valeur aux yeux des SS, que nous n’avions aucun droit, qu’il fallait obéir, nous taire et que pour un rien nous étions traitées très durement à coups de schlague (matraque). Aussi le 21 juin à l’annonce de notre départ, une grande question était sur nos lèvres : où allons-nous ? Que trouverons-nous dans ce nouveau camp qui nous attend au bout du voyage ?


Le 21 juin au matin, départ dans des wagons à bestiaux : 40 hommes ou 8 chevaux. Nous y montons aidées par les coups violents des SS, les morsures des chiens qui nous attaquent au passage. 90 femmes !! Impossible de s’asseoir, on organise des groupes pour le faire à tour de rôle, pour respirer un peu d’air pur à la petite fenêtre grillagée. Un petit tonneau qui sert de tinette, tonneau qui se remplit vite, déborde et verse à chaque secousse. Trois jours et deux nuits sans manger, un arrêt le 2e jour dans une gare pour vider le tonneau et boire un peu d’eau. La faim, la soif, la fatigue, l’énervement, les disputes qui éclatent pour un rien, la folie qui menace. Enfin l’arrivée : Ravensbrück !!!


RAVENSBRUCK

Il fait nuit, nous sommes attendues. D’énormes projecteurs nous font passer sans transition de la nuit complète à une lumière aveuglante. Une haie de femmes SS avec schlagues et chiens, officiers masculins. Tout ce monde hurle : raus, shnell, … Les coups pleuvent pour activer la descente du train, la route est longue, très longue pour ces femmes engourdies, affamées, hébétées. Marche au pas cinq par cinq. Un portail s’ouvre, toutes nous espérons une soupe, un lit, le repos. Nous sommes parquées sur une place, nous resterons là toute la nuit, nous serrant les unes contre les autres comme un troupeau de moutons, pour nous réchauf-fer physiquement et moralement. Trois personnes très âgées dans notre convoi. Nuit très dure, au petit jour, à 3 h 30 la sirène hurle le réveil, nous découvrons petit à petit le camp, beaucoup de baraques en bois bien alignées, quelques fleurs, des chemins, une place avec une large allée où nous sommes, aspect assez engageant nous attendons toujours. A 4 h, une autre sirène et c’est l’animation dans le camp. De toutes les baraques sortent des femmes qui n’ont plus rien d’humain, elles courent dans tous les sens avant de se mettre au garde-à-vous devant les baraques, en rangées de dix, c’est l’appel, nous l’avons su plus tard. A 6 h, c’est le départ pour le travail à l’extérieur du camp; devant nous défilent des femmes par centaines, cinq par cinq, cheveux très souvent rasés, figures vides, yeux hagards, corps décharnés, vêtues de robes rayées avec des triangles de couleurs différentes, des numéros sur la poitrine et sur le bras droit, traînant les pieds chaussés de socques en bois (les pantines). Toujours encadrées par les femmes SS avec chiens et schlagues, le tout avec les cris, les hurlements et les coups habituels. Nous, toujours droites, nous regardions tout cela avec épouvante, sachant ce que l’avenir nous réservait et nous demandant si dans quelques jours nous ressemblerions à ces créatures. Nous sommes conduites dans une salle où nous déclinons notre identité (pour la dernière fois ; nous ne serons plus que des numéros), nous déposons nos bijoux dans des petits sacs en papier. Puis, toujours sous les cris et les ordres dans une langue inconnue, nous sommes poussées dans une pièce où nous subissons un examen minutieux des cheveux, sur une sorte de table un examen vaginal et rectal, ceux-ci faits avec le même doigt en caoutchouc, sans aucune hygiène. Ces examens pour chercher les poux et les bijoux cachés, les femmes ayant des poux étaient rasées totalement tête et corps. Nous passons alors devant une prisonnière qui nous lance un ballot avec une robe marquée de grandes croix en peinture, une chemise, une culotte, une paire de pantines. Le tout sale avec des taches de toutes sortes, il faut s’arranger entre nous pour avoir un vêtement à peu près à notre taille. Une douche termine le premier acte. Beaucoup de pleurs. Comment envisager le retour que nous espérons proche, le débarque-ment ayant eu lieu le 6 juin ?


QUARANTAINE

Nous sommes conduites ensuite au block 23. Nous sommes en quarantaine, c’est-à-dire que nous n’avons pas le droit de sortir du block pendant une durée variable, 15 jours à trois semaines en moyenne, sauf pour les appels. Le block était composé de deux parties identiques, une salle avec tables et tabourets et le dortoir avec des châlits à trois étages, le tout prévu pour 200 femmes et nous étions 600. Beaucoup de Polonaises, des Russes, quelques dizaines de Françaises. Un tabouret pour quatre, deux par paillasse, quelquefois trois. Dix lavabos, dix wc sans porte, le tout d’une saleté repoussante, des excréments, du sang, des ordures. Toutes ces femmes commandées par une blockowa et deux stubowas, prisonnières très souvent polonaises, à la solde des SS qui, pour ce travail, avaient droit à un régime de faveur : beaux vêtements, bonne nourriture, petite pièce pour s’isoler. Les journées sont très longues, beaucoup de disputes, difficile de se comprendre, bagarres, comment faire taire tout ce monde avec des hurlements et des coups. La seule activité : chanter. Nous avons eu des concerts en Russe, Polonais, Français.


APPEL

Seules sorties, l’appel, le matin et le soir : appel pour le contrôle de l’effectif, appel punition Une épreuve très dure, qui dure… A 4 h le matin, par n’importe quel temps, le rite est immuable dans tous les camps. Debout, bien alignées par dix, il faut attendre au minimum deux heures pour être comptées et recomptées car elles ne trouvent jamais le même nombre ; elles oublient les départs, les changements de block, les mortes (les dernières doivent être amenées à l’appel). Nous devons rester immobiles, un silence total doit régner pour le passage de l’aufscherin en noir qui vient à son tour compter le troupeau, attention si le compte n’est pas juste, l’appel durera tout le temps qu’il faudra pour trouver le même effectif. Dès que les surveillantes s’éloignent nous nous frictionnons, nous soufflons dans le dos de la voisine, car même en juin il fait froid à quatre heures du matin à Ravensbrück. Des femmes tombent, défense de les relever, elles sont rouées de coups et elles restent sur place jusqu’à la sirène libératrice. Le soir, à nouveau appel, qui peut durer beaucoup plus longtemps, toute la nuit quelquefois, comme punition à une tentative d’évasion, par exemple. Pendant notre séjour, deux visites, dites médicales :

1ère visite. Toutes les femmes du block, nues dans la cour en rang devant le revier (infirmerie) : une par une, il faut passer devant deux SS en ouvrant la bouche et en montrant les mains. Les dents en or sont répertoriées pour être récupérées. Humiliation très grande surtout pour les personnes âgées. C’est à cette visite que les femmes sont déclarées bonnes pour le travail ou pour le block des invalides

2e visite : cette fois pas de déshabillage mais un prélèvement vaginal par une “infirmière” avec un doigt en caoutchouc désinfecté dans une petite cuvette: 200 pour le doigt et la cuvette.

Nourriture : 3 repas par jour : le matin “café” glands grillés, midi 3/4 de louche de soupe de rutabagas ou de légumes déshydratés, betteraves à bétail avec quelques yeux de margarine ; soir, un morceau de pain noir. Le dimanche, une soupe blanche saccharinée et gluante faite avec de la farine avariée. 850 calories par jour ; nourriture qu’il faut avaler de suite car elle peut vous être arrachée des mains. La faim règne en maître, notre obsession : manger. Alors, n’ayant rien, nous parlons cuisine, chacune donne des recettes de sa région.

Vermine : beaucoup de puces qui sautent des planchers, des poux de tête et de corps. Terreur des femmes, ils annoncent la tête rasée.

Corvées : bidons de café ou de soupe qu’il faut aller chercher à la cuisine : 50 litres qu’il faut porter à deux, très pénible pour des femmes affaiblies et affamées.

Seul rayon de soleil dans ce lieu dominé par la cheminée du four crématoire qui fume sans arrêt, répandant dans le camp une odeur difficilement supportable et qui imprègne tout : la visite de Geneviève de Gaulle qui se faisait un devoir de venir saluer chaque arrivée de Françaises. Pour nous toutes, cela a été un réconfort de savoir que la nièce du général partageait notre sort.

DEPART

Le 19 juillet, appel spécial pour nous annoncer notre départ pour un kommando de travail. On nous distribue nos tenues de bagnardes, rayées bleu sur fond gris, une robe, une chemise, une culotte, notre numéro, le triangle rouge des politiques.

Rassemblement devant la baraque en plein soleil du mois de juillet. Des femmes tombent épuisées, il fait très chaud, les chiens se chargent de les ramener à la vie; nous sommes conduites dans un block vide, nous sommes tellement nombreuses qu’aucune de nous ne peut tomber, nuit terrible. Il a eu plusieurs mortes que nous avons trouvées le matin avant de prendre la longue route pour rejoindre la voie ferrée ; train de marchandises, chaque wagon gardé par deux soldats, portes ouvertes. Arrêt pour la nuit dans une ville fantôme, Berlin. Portes fermées, les soldats étant allés se reposer, nous apprenons en écoutant les soldats de garde, le putsch contre Hitler. Cela nous donne un peu d’espoir, nous rêvons... Nous en profitons pour entonner une vibrante Marseillaise. Au matin le train repart vers notre destination : Leipzig.

LEIPZIG

Nous arrivons le 21 en fin de journée. Toujours le même accueil à la descente du train avec beaucoup moins de “personnel”, le camp doit être petit (5000 femmes). Des camions nous amènent dans la banlieue, des usines partout, des fils de fer barbelés partout... De grandes cheminées qui fument, mais ici cela ne sent pas la chair brûlée, mais le travail. Nous sommes logées dans des bâtiments en béton près de l’usine, bâtiments qui avaient servi à loger des ouvriers libres. Trois étages : un réfectoire avec tables et bancs, des blocks nombreux avec des châlits à 4 étages toujours en rangées de deux, des wc sans portes et au sous-sol des bacs avec de l’eau. 300 femmes par block environ. Il faut tout nettoyer car c’est d’une saleté repoussante. Là aussi, pas de nourriture, le morceau de pain donné au départ deux jours avant, n’est qu’un vague souvenir, rien n’est prévu, “ne mangent que celles qui travaillent”. Ici aussi la direction du camp, après le commandant, sa femme et les SS, est polonaise. Nous commençons le travail le 24 juillet à l’usine NORWERK-HASAG.

TRAVAIL

12 heures par jour, une semaine de jour, une semaine de nuit; le dimanche : repos. Toujours avec en plus la cérémonie des appels matin et soir. Réveil à 4 h.

Nous fabriquons des obus anti-aérien pesant 7 kilos ; ils arrivent en plaques de métal dans un bâtiment voisin où des déportées les transforment en les étirant, les moulant, les cuisant en obus. Nous, nous les finissons le culot, le bac d’acide, l’électrolyse, dernière opération : avec une camarade, nous les graissons avant de les empiler dans un chariot. A longueur de jour, il faut manier ces 7 kilos. Les soulever d’une table, les maintenir autour d’une brosse qui tourne tout en les caressant avec un chiffon plein de graisse, puis les poser dans le chariot. Cela 200, 300, 400 fois par jour. Le rythme s’accélère, les obus s’entassent, le meister crie, l’aufscherin SS cogne, le métier s’apprend facilement dans ces conditions.

C’est très difficile à 17 ans de rentrer dans la peau d’une bagnarde condamnée aux travaux forcés... Pour combien de temps ? Quelque temps après notre arrivée, à l’appel du soir, le commandant hurle devant toutes les femmes rassemblées. Les Françaises sont la cause de cette colère : depuis notre arrivée la production a baissé de 40 % traduit l’interprète. Quel beau compliment pour nous qui essayons, malgré le risque, de freiner le travail : combien de machines détraquées, de culots mal faits ? Pourtant les meisters veillent et les aufscherins tournent dans l’usine prêtes à entrer en action. Nous sommes de mauvaises ouvrières, ma mère qui travaille au contrôle encadrée par des civiles allemandes, leur explique avec les quelques mots d’allemand qu’elle a appris, qu’une est médecin, l’autre professeur, que chez nous les femmes ne travaillent pas si durement. Il était formellement interdit de parler aux civils. Le soir, à l’appel, son numéro a été appelé : punition, 4 heures d’appel. Cette punition faite après nos deux heures habituelles, sous le mirador, les pieds dans la neige, nous étions en janvier. L’ouvrière s’était plainte à l’aufscherin. Un meister suggère que le travail est trop dur pour des femmes, réponse : elles peuvent toutes crever, il y a du personnel de rechange. En effet, les déportés étaient une “marchandise” que les industriels allemands louaient à la SS, ils ont fait avec ce matériel humain, facilement renouvelable, des bénéfices énormes. Dans ce camp très ordinaire, nous avons eu l’occasion de dire NON, la seule fois où nous avons pu refuser quelque chose. Un jour, l’interprète nous annonce que nous allons recevoir, de la part de l’usine, des bons de cantine. Ces bons nous permettront d’avoir des petites choses dont nous avions grand besoin: aiguilles à coudre, fil, brosses à dents, savon. Nous en avions entendu parler et nous avions décidé de refuser ce salaire déguisé. Aussi grand scandale à l’usine lorsque l’interprète avec l’aufscherin passent pour nous remettre ces bons. Les Russes, les Polonaises, enfin toutes les autres les prennent, toutes les Françaises les refusent. Pour nous, il était inconcevable de recevoir des marks, même factices, pour ce travail forcé. Nous avons d’ailleurs retiré un grand bénéfice de ce refus, un sentiment de fierté, ce qui a été très bon pour notre moral; cela nous a encouragées aussi pour faire le 11 novembre 1944 à 11 h précises, cinq minutes d’arrêt de travail. Pour ces deux actions, quelques coups de schlague sont tombés sur nos dos, mais qu’importe, nous avons montré que nous existions.

NOURRITURE

La nourriture était moins mauvaise qu’à Ravensbrück. Toujours le même café le matin, à midi 3/4 de litre de soupe avec quelques morceaux de pommes de terre, le soir 1/3 de pain avec un morceau de margarine ou une tranche de saucisson phosphorescent ou une cuillère de confiture ou de sucre. Tout cela au début, vers la fin de l’année les rations diminuaient, les pommes de terre étaient remplacées par des betteraves et le morceau de pain devenait de plus en plus petit, pour devenir une tranche.

TRAFIC

Dans tous les camps on pouvait se procurer beaucoup de choses. A Ravensbruck, ce qui nous était pris à l’arrivée était en petite partie revendu par les prisonnières qui travaillaient dans ce kommando et qui volaient lainages, brosses à dents, cigarettes, etc., A Leipzig, ce qu’elles achetaient à la cantine. La monnaie en cours était le pain : une brosse à dents, 2 portions de pain; une aiguille et un peu de fil, une portion de pain. C’est-à-dire que pour se procurer des choses indispensables il fallait rester sans pain. Aussi les déportées faisaient des petits groupes, ce qui permettait en mettant le pain en commun, de se partager les rations qui restaient.


REVIER

Dans un camp nazi il ne fallait pas être vieux ou malade. Aussi le revier (infirmerie) était un endroit où nous n’allions que dans les cas extrêmes. Un jour de novembre, j’ai eu une grosse température ; incapable d’aller travailler, il fallait aller au revier car lui seul pouvait délivrer un bon de dispense. J’y suis allée et j’ai eu trois jours de repos. Beaucoup de dysenterie, de plaies sur tout le corps. Les grandes malades ne restaient pas au camp, elles étaient envoyées dans un autre camp, pour se reposer, nous disait-on. Elles ne revenaient jamais. Peu de soins, pas de médicament, des comprimés noirs au charbon de bois et des roses, des pansements en papier. Le commandant passait tous les jours et chassait à coups de pied les femmes qu’il choisissait. Etant malade, la ration alimentaire diminuait nous n’avions qu’une soupe blanche à base de farine avariée.

PROPRETÉ

Comment être propre quand on n’a pas de rechange ? Il faut du savon pour se laver correctement. Ma robe a été lavée deux fois en neuf mois. Un dimanche, par beau temps, entre les deux appels, ma voisine de lit, une jeune russe, s’est chargée de ce travail, elle l’a lavée avec de la soude volée à l’usine et l’a fait sécher, tout cela gratuitement. Pour les culottes et chemises, c’était plus facile, le dimanche, la cour était remplie de femmes, leur culotte à la main, les secouant pour les faire sécher. Il n’était pas possible de laisser les choses sans surveillance, il y avait énormément de vols, il fallait dormir sur les pantines, sur le morceau de pain que l’on gardait pour le matin. Même la couverture pouvait vous être arrachée la nuit par des déportées venant d’un autre block. Si cela vous arrivait, il n’était pas question d’aller vous plaindre, pour remplacer il fallait ou acheter ou faire “comme ci, comme çà”. Nous étions en minorité, les Françaises, nous n’avions aucun régime de faveur, physiquement beaucoup plus faibles que les Russes et les Polonaises.

VERMINE

La vermine était partout, poux et punaises. J’étais au 4e étage, la meilleure place, pour les personnes alertes, je ne recevais pas les punaises des autres paillasses. Nous avons eu des séances de désinfection. Le dimanche, car il fallait donner ses vêtements, les blocks étaient fermés, nous devions attendre déshabillées au réfectoire la fin de cette opération qui n’avait pas grand effet sur ces bêtes. Je suis très sensible aux piqûres, souvent pour les éviter, je dormais assise sur un tabouret appuyée sur la table. Nous manquions énormément de sommeil, surtout la semaine de nuit, il était impossible de dormir dans la journée car il y avait énormément de tapage.

ENFANTS

Quelque temps avant Noël est arrivé au camp un convoi de Polonaises venant de Schlieben où elles étaient prisonnières avec leur mari et leurs enfants. Huit enfants rescapés du massacre, les mères les avaient cachés dans des sacs et des couvertures, les accompagnaient. Ils sont restés au camp une quinzaine de jours. Quelle tristesse de voir ces enfants partager notre sort. La plus grande, une fillette de huit ans travaillait à l’usine 12 heures comme nous, munie d’un balai plus grand qu’elle, elle nettoyait à longueur de jour. Nous avons voulu leur donner un peu de joie, le dimanche nous leur avons offert un goûter : chacune a prélevé sur sa ration un peu de pain, un peu de margarine, de confiture. Tout cela a fait de belles tartines qui ont été portées aux enfants. Peut-être leur dernier goûter. La semaine suivante les femmes et leurs enfants partaient pour la mort : ils étaient juifs !

NOEL

Nous n’avions jamais envisagé de passer Noël loin de chez nous, nous espérions tant notre libération, les alliés avançaient bien lentement. Il a fallu nous habituer a cette idée et commencer début décembre à préparer cette fête; une scène de Dom Juan, des chants, un grand gâteau : pour faire ce plat de fête, pendant une semaine, nous avons économisé du pain, gardé la margarine et la confiture. Le pain a été gardé par celles qui travaillaient au four, écrasé, malaxé avec du “café”, sucré, décoré avec margarine et confiture, il était vraiment très beau mais pas très bon…

Chacune du bloc a eu droit à un cadeau. Pour cela nous avions fabriqué des petits objets en fil électrique (volé à l’usine), des morceaux de paillasse brodés, des coteaux de limaille de métal venant des tours, tous ces cadeaux ont été tirés au sort. J’ai encore le mien : un carnet d’adresses en paillasse brodée ; tous ces objets étaient très. petits broches, croix, boucles d’oreille, carnets pour pouvoir être dissimulés facilement, des fouilles avaient lieu fréquemment, tous ces “trésors” personnels étaient confisqués.

Des prisonniers de guerre français travaillaient à l’entretien de l’usine. il était défendu de nous parler, pour nous c’était une grande joie de les entendre, ils passaient lentement près de nous, nous donnaient des nouvelles de France, de la guerre. ils étaient très touchés par notre dénuement, pour Noël, ils nous ont offert quelques brosses à dents, un livre de messe.

RELIGION

Toutes manifestations, tous signes religieux étaient interdits et sévèrement punis. Malgré cela, tous les dimanches, une déportée parisienne lisait la messe dans le sous-sol pendant que des Polonaises montaient la garde, nous faisions la même chose pour elles ; deux assemblées très recueillies. Etranges curés d’une étrange paroisse. Les croix étaient faites avec du fil d’explosif ; les chapelets avec des boulettes de mie de pain séchées, enfilées sur un fil ; très grand sacrifice !

EVASION

Le 21 janvier, un dimanche, à 15 heures, appel général. Le haut parleur crie : “toutes les femmes dehors”, celles du bloc doivent sortir en chemise et pieds nus. Que se passe-t-il ? Il manque une femme russe dans ce bloc. Evasion, le grand mot est lancé. L’appel durera jusqu’à 21 heures dans ce froid très vif de ce mois de janvier. Les chiens sont frappés pour leur incapacité, l’un est tué. Enfin à 21 heures ; la déportée est retrouvée cachée dans l’usine où elle attendait un ouvrier russe et libre, qui devait lui apporter des vêtements civils et la faire sortir. Elle a été sauvagement battue devant tout le camp, puis mise au cachot pour de longs jours.


SOLIDARITE

Lorsque nous travaillions de nuit, nous mangions au camp à midi. La blockowa recevait de la direction des tickets minuscules, comme des timbres postes, qu’elle nous distribuait, à l’heure de la soupe, nous allions faire la queue aux cuisines, avec notre gamelle. Les bouteillons étaient énormes, l’épais se déposait au fond, si la serveuse ne remuait pas, elle ne servait que du liquide et pouvait ainsi favoriser ses amies. il fallait donc essayer de juger la hauteur du contenu dans le contenant, ce qui était très difficile car nous étions chassées à coups de schlague, pour espérer avoir une consistance raisonnable. Les tickets étaient ramassés par des Polonaises et c’était bien sûr des Polonaises qui étaient à la cuisine.

LA GRANDE ROUTE

A deux heures du matin : départ sous les coups de schlagues et les hurlements, plus de 4000 femmes dont 250 Françaises, en rang cinq par cinq. Le premier jour, nous avons parcouru environ 60 km en 27 heures et en pantines !! il fallait avancer, toutes celles qui s’arrêtaient ne pouvant plus suivre, étaient tuées d’une balle dans la tête. La colonne s’allonge, tous les camps autour de Leipzig se joignent à nous, des hommes, des tziganes. Les bas-côtés de la route servent de lits mortuaires pour les déportés assassinés. La marche continue pendant des jours, une longue semaine, nous avons traversé l’Elbe trois fois, tournant en rond. Jusqu’à la fin les SS nous ont encadrés sans nous laisser un moment de répit. Les pauses dans des champs, des terrains clôturés. Pas de nourriture, nous mangions de l’herbe, du colza que nous arrachions dans les champs. Le 4e jour, une charrette avec des pommes de terre bouillies traverse le champ en les lançant avec une pelle, dans cette foule affamée. Bataille terrible où nous n’avons pas eu le courage et la force d’aller pour arracher quelques morceaux. Depuis le 2e jour nous avions abandonné notre couverture qui, mouillée par la pluie, pesait une tonne. A Obchatz, un terrain parsemé de corps en tenue rayée qui viennent d’être abattus par des SS. Notre colonne est dirigée sur ces corps, les chiens et les SS nous encadrent toujours, il faut passer par dessus ces cadavres, quelle chose horrible !!! Nous restons quelques heures sur ce terrain, les SS nous obligent à faire nos besoins à quelques mètres d’eux, les femmes qui essaient de se cacher sont tirées comme des lapins. Nous vivons cela comme un cauchemar, nous frisons la folie, marcher, marcher, tenir encore et encore... Tout à une fin... Une amie a une crise, elle veut mourir, ne plus marcher Elle hurle, se débat, ma mère la gifle, nous la prenons chacune par un bras et nous l’amenons en pleurs reprendre la route... Des avions nous survolent, des Anglais ; ils piquent sur nous, les SS se terrent, nous les acclamons, ils lancent des tracts et des drapeaux alliés puis ils mitraillent tout autour du terrain, personne n’est tué. Nos amis sont là ! Il faudra attendre le dimanche 22 avril au matin : les SS sont partis, les Russes et les Polonaises nous quittent, nous restons huit Françaises dans un petit village, Cavertitz. Des prisonniers de guerre français nous prennent sous leur protection, nous amènent dans une grange, nous portent un peu de lait avec du pain. Quelle joie d’être avec des amis Français, de savoir que quelqu’un veille sur nous. Nous avons, après ce petit repas dormi pendant 24 heures. Le lendemain, ils sont venus avec une marmite de pommes de terre bouillies ; “il ne faut pas manger beaucoup” me disait ma mère, je n’ai rien écouté et j’ai mangé 25 pommes de terre (petites) avec la peau, je n’ai pas été malade.

LIBRES

Le 25, premier soldat Russe qui vient au village en reconnaissance. Premier repas chez des fermiers où travaillait un prisonnier de guerre. Les Français nous répartissent dans des fermes, nous 9 exigeons une chambre, un lit, de la nourriture en les menaçant de nous plaindre aux autorités russes. Le samedi 5 mai, cantonnement russe dans le village, la vie devient très difficile pour des femmes avec ces troupes de choc. Nous décidons de rejoindre les Américains. Les Français prennent un cheval et une charrette, chargent leurs bagages, il faut traverser la Mulde. Nous sommes reçues à bras ouverts, les soldats nous font entrer dans une maison où nous pouvons changer de vêtements (nous avions toujours nos tenues de bagnardes), prendre un bain. Un an que nous en sommes privées, le plus extraordinaire, à nos yeux : ils frappent avant d’entrer !!! Nous sommes avec des gens civilisés, la guerre est terminée... et nous sommes vivantes !!

RETOUR

Nous sommes regroupées à Halle où nous attendons avec des centaines d’autres, prisonniers de guerre, déportés, STO : le rapatriement. Nous apprenons que le camp d’hommes dont nous voyions les lumières à Leipzig a été brûlé avec les déportés qui n’ avaient pas été évacués, par les SS. Tous les jours un ballet d’avions, pour nous, le départ le 18 mai. Nous nous envolons pour Paris le matin, que c’est beau la liberté et la France.

J’ai dit que notre camp était ordinaire, sous entendu, par comparaison avec d’autres, plutôt bon : nous étions logées dans des bâtiments en dur, nous travaillions en usine, donc nous étions protégées des intempéries. Le trajet pour aller au travail, l’appel suffisaient pour tremper nos robes, elles séchaient sur notre dos pour se remouiller à la sortie. Nous pouvions rester une semaine avec la robe mouillée, il pleut souvent dans cette région. Pour le rendement, il fallait nous ménager un peu, travaillant avec des civils, les sévices à l’usine étaient moins violents.

Malgré ce système oppressif qui tentait de faire de nous des moutons craintifs et terrorisés, malgré les brimades et les punitions qui essayaient de nous déshumaniser, nous tentions de rester des femmes dignes et fières. Croyez-moi, c’est très difficile quand du matin au soir la faim vous tenaille, la fatigue vous terrasse, de penser à autre chose, de réciter des poèmes, d’apprendre une langue, de donner une cuillerée de soupe pour une camarade qui a eu la sienne volée. N’ayant rien, nous nous contentions de peu : un moment de solitude au dernier étage du bâtiment, appuyée à une fenêtre d’où on ne voyait pas les miradors et les barbelés, un rayon de soleil dans la cour, le sourire d’une inconnue, trois prunes données en cachette à l’usine par un ouvrier libre polonais, le 12 avril, jour de mes 18 ans, des petits cadeaux faits par des amies… »
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 30 Mar 2011, 22:04

Grand merci pour ce témoignage mon cher Fred.
Très émouvant en effet.
Je me demande si Hilarion ne ferais pas bien de mettre cela dans le sujet "Centre de documentation"
Amicalement
Prosper ;)
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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de fbonnus  Nouveau message 30 Mar 2011, 22:41

Salut cher ami,

Effectivement, j'ai hésité avant de poster entre ici et le centre de documentation, mais j'ai finalement préféré le mettre ici vous laissant la possibilité de juger si la qualité de ce témoignage méritait un déplacement dans "Le Centre de Documentation" du Forum
A Vous de voir
Bien Amicalement
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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de H Rogister  Nouveau message 30 Mar 2011, 23:50

Pourquoi pas dans l'histomag???
Tous les témoignages sont intéressants à mon avis.

A+


 

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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 31 Mar 2011, 03:32

Bonjour,
H Rogister a écrit:Pourquoi pas dans l'histomag???

J'y pensais...
Il me faudrait juste les sources et en avant.


 

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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de huck  Nouveau message 31 Mar 2011, 04:50

Est-ce que cette dame est toujours vivante?
En tout cas, ce n'est pas le premier témoignage que je lis, et je ne m'habitue pas. J'ai toujours autant de mal à aller jusqu'au bout de l'horreur. Mais c'est certainement normal.
Merci à madame Orts de nous faire part de ce témoignage et à Fred pour l'avoir transmis.


 

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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de fbonnus  Nouveau message 31 Mar 2011, 08:59

Daniel Laurent a écrit:Bonjour,
H Rogister a écrit:Pourquoi pas dans l'histomag???

J'y pensais...
Il me faudrait juste les sources et en avant.


Salut,

Voila, c'est dans ta boite email

Amicalement
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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 31 Mar 2011, 10:59

fbonnus a écrit:Voila, c'est dans ta boite email

Non, non, c'est déjà dans mon dossier "articles disponibles"
lol


 

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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de betacam  Nouveau message 31 Mar 2011, 13:15

bonjour,

à lire,

Les Françaises à Ravensbrück
l'Amicale de Ravensbrück
L'Association des Déportés et Internés de la résistance.
Denoël Gonthier 1971

le livre est épuisé, mais doit pouvoir se retrouver.

des témoignages, certains parlent du retour et même de l'après-retour, ....un peu dur parfois.

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Re: Témoignage poignant et émouvant d'une déportée

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de clayroger  Nouveau message 31 Mar 2011, 13:38

Merci de nous faire partager ce magnifique témoignage.
En plus d'être poignant, je le trouve aussi très digne, factuel, précis et informatif.
Il ne tombe pas dans le panneau de la haine ou du larmoyant.
Il est descriptif et cette narration est doublée d'un style digne d'un écrivain professionnel.

Particulièrement intéressants, je trouve, ce sont les passages où Mme Pic parle de l'espoir. Malgré tout ce qu'elle vivait, elle savait les Alliés sur le chemin de la libération et que cette libération approchait, mais si lentement !
Elle donne beaucoup de détails de la vie courante aussi,

C'est un texte à distribuer largement dans les écoles pour montrer qu'il n'y avait pas que les camps d'extermination (bien qu'il existât une chambre à gaz à Ravensbrück) dans lesquels il était possible de vivre l'horreur au quotidien.

Je vous recommande aussi le magnifique ouvrage de Geneviève de Gaulle, citée par Mme Pic :
La Traversée de la nuit, Éditions du Seuil, Paris, 1998.


 

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