« L’Allemagne ne peut se soustraire, et ne se soustraira pas, à son devoir », à affirmé, le 28 février, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, en réponse au cri d’alarme lancé peu avant par son homologue polonais
Radoslaw Sikorski, à l’attention des gouvernements européens: le camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé dans la petite ville d’Oswiecim, non loin de Cracovie, menace de disparaître si rien n’est rapidement entrepris pour le restaurer.
Or, le ministère de la culture polonais, (auquel revient le financement du site, classé
Institution d’Etat depuis sa création en 1947 ) est incapable de fournir à lui seul les 120 millions d’euros dont le musée d’Auschwitz- Birkenau a, en janvier, déclaré avoir impérativement besoin pour sa conservation. Une collecte de fonds internationaux a donc été lancée.
En promettant d’y participer à hauteur d’un million d’euros, l’Allemagne ( qui, depuis 1990, a certes déjà fourni 20 millions d’euros en tout pour l’entretien du site, lors d’opérations ponctuelles de mécénat) s’engage modestement - le contexte de crise économique ne facilitant pas les choses. Mais elle est le premier état européen à réagir, Frank-Walter Steinmeier assurant par ailleurs que « des moyens supplémentaire seraient mis en œuvre dans le prochain budget ». Il y a urgence.
Sur 200 ha du site d’Auschwitz, pourtant inscrit, en 1947, au Patrimoine mondiale
De l’UNESCO, les baraquements de briques et de bois tombent en ruines, tandis que l’exposition permanente ( documents nazis, effets personnels des déportés …), visitée chaque année par plus d’un million de visiteurs, se dégrade inexorablement. Pour autant - et c’est toute la tâche délicate de l’atelier de conservation du musée, crée en 2003 - Auschwitz doit rester un lieu de mémoire, « et non se transformer en Disneyland », met en garde l’historien allemand Volkhard Knigge.
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