Quoi qu'il en soit, il est clair que tous les cadres du règime étaient au courant ainsi, bien entendu, que leurs familles, leurs amis et leurs collaborateurs proches, ces gens ne se sont pas tus.
Et, à ma connaissance, il n'y eut guère de démissions après ces révélations...
Le grand risque des analyses de ce type soixante-cinq ans après les faits, c'est d'omettre le contexte.
C'est d'oublier que l'Allemagne nazie n'était pas une démocratie dans laquelle on peut émettre une opinion d'opposion quelconque au régime. Même une démission dans la plupart des cas pouvait être interprété comme un acte de désertion. Et plus on s'avançait dans la guerre, plus ces positions se sont radicalisées.
La terreur exercée par les ordres nazis et SS faisait que rien n'était possible sans non seulement risquer sa vie, mais aussi celle de toute sa famille. Les exemples sont nombreux et ont connu en Allemagne une certaine publicité destinée à museler toute velleité d'opposition.
L'autre risque c'est d'oublier que la solution finale fut le secret le mieux gardé de toute cette période. Il est faux de dire que tous les cadres du régime connaissaient le process industriel d'extermination des camps. Seule une poignée de dirigeants étaient au courant. On sait que des commandants de camp n'ont jamais fait aucune confidence, même à leur femme.
Voyez-vous, même chez les nazis, on ne se vantait pas de telles pratiques.
Par contre, comme je l'ai écrit dans mon post précédent, personne n'ignorait les persécutions contre les Juifs, et les massacres des einsatzgruppe en Pologne et en Russie avaient été signalés par de nombreux militaires horrifiés.
En conclusion, ne confondons pas les persécutions criminelles contre les Juifs (et autres), y compris les meurtres de masse, et la solution finale qui était totalement inconnue de tous à l'exception d'une fraction du régime nazi.
Je signale à cet égard que le peuple français était au courant des persécutions anti-juives et n'a pas spécialement bougé, hélas.
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