Moi perso, je n'en connais qu'un de "benoist-méchin", et franchement ce personnage ne semble pas "bien" sur le plan idéologique.
Voici un article: « Commentons Commentaire | Accueil | Vive la SNCM (histoire sans fin) »
17 octobre 2005
Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident (Benoist-Méchin)
Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident, de Benoist-Méchin
Sur la période 10 mai-10 juillet 1940. Il me manque le troisième tome (26 juin - 10 juillet 1940), je ne désespère pas de le trouver. J'avais envie de lire le point de vue de cet admirateur d'Hitler, collaborationniste, condamné à mort puis gracié, à la Libération.
Mieux que d'autres, il a saisi qu'Hitler n'était pas un con, il montre une anglophobie qui ouvre un autre point de vue que l'histoire "officielle" actuelle. Il passe, me semble-t-il, complètement à coté de l'analyse de De Gaulle et de Churchill. Rien de surprenant jusqu'à maintenant, mais c'est bien écrit et bien documenté (pour un livre de 1956), malgré quelques erreurs.
Je remarque une fois de plus chez un partisan de l'extrême-droite (ou ex ?) une difficulté à se positionner par rapport à De Gaulle décrit tour à tour comme un ambitieux, arriviste, profondément cynique et comme un exalté, un illuminé insignifiant, qui se prend pour Jeanne d'Arc ; deux visions contradictoires qui prouvent bien que De Gaulle échappe à l'extrême-droite ; pour une raison finalement assez simple : De Gaulle a une vision très idéaliste de la France (il considère que la "vraie" France peut être temporairement située à Londres) qui est assez dans la ligne révolutionnaire mais qui est étrangère à la tradition de notre extrême-droite (le pays réel, la "terre qui ne ment pas", etc ...). D'où les difficultés d'accomodation : trop loin, on ne voit que l'abstrait et on évoque Jeanne d'Arc, trop près, on ne voit que les manoeuvres et on fait allusion à César Borgia.
Là où Benoist-Méchin atteint discrètement (1) le ridicule, c'est qu'il met souvent en parallèle Weygand et De Gaulle, sous-entendant que De Gaulle est un dangereux rêveur tandis que Weygand, c'est le responsable, pragmatique et courageux. Encore un qui n'a rien compris à la situation globale, ou qui ne veut rien comprendre, ou qui s'accomode très bien d'une France sous la botte.
Comme à chaque fois que je lis un auteur très à droite à propos de cette période, je ressens un certain malaise : c'est toujours la même histoire, un jeu de puissances sans dimension idéologique, dont il ressort, évidemment, que ceux qui n'ont pas voulu négocier avec l'Allemagne hitlérienne de puissance à puissance étaient des inconscients, des téméraires à enfermer. Les nostalgiques de Pétain n'ont décidément rien appris, ni peut-être rien compris.
Je vous ai peut-être déjà raconté cet épisode qui m'avait frappé : il y a quelques années, le cinéma Reflet Médicis a organisé une projection sur les actualités pendant l'occupation. On y voyait différents reportages d'actualité, de zone libre et de zone occupée, puis un chercheur sur le sujet a fait un laïus. J'étais un des rares spectateurs à ne pas avoir connu cette période. Dans la presse de la sortie (le couloir du Reflet Médicis est assez étroit), j'ai écouté les commentaires. Je peux vous les résumer ainsi : "On a dit beaucoup de mal de Pétain, mais il n'était pas si mauvais. Cette époque n'était pas si mauvaise, quand on voit maintenant ..." C'était en 2000 ou 2001.
Si je ne partage pas avec De Gaulle le culte de l'Etat, je suis d'accord avec lui qu'il faut quelquefois trancher dans le vif, séparer le bon grain de l'ivraie et, éventuellement, partir ; que, dans des circonstances dramatiques où l'essentiel se joue, le compromis devient vite compromission.
Pour retomber sur notre actualité : les circonstances actuelles sont moins dramatiques, mais je suis néanmoins du coté des partisans de la rupture (Sarkozy, Novelli, Bockel, Rocard, Kouchner) contre les hypnotiseurs ("Dormez, je le veux" : Villepin, Chirac, Hollande, Fabius).
(1) écrivant en 1956, Benoist-Méchin ne peut pas dire de but en blanc qu'il préfère Weygand à De Gaulle, mais il fait ressentir ses préférences dans les mises en scène et dans le choix des citations et des situations.
17 octobre 2005 dans Livres | Lien permanent
Et voci le lien chacun peut le trouver facilement
http://fboizard.blog.lemonde.fr/fboizar ... ours_.html
Au plaisir de vous lire.
P.s: Gherla est mon nom de famille, pas un pseudo
:lol: