Engelbert Dollfuß... Dictateur?

L'ancien ministre de l'Agriculture Engelbert Dollfuß, a été nommé chancelier fédéral d'Autriche en 1932, avec seulement une voix de majorité au Parlement, les trois présidents du Conseil national étant démissionnaires. Cette situation entraîne la division du Conseil national, les négociations deviennent difficiles voire impossibles. E.Dollfuß et ses conseillers profitent de cette crise pour constater, parait-il, une "auto-élimination du Parlement", Ils gouverneront dans le cadre du "War Economic Enabling Act" du 24 juin 1917. En l'absence d'opposition, la violation de la Constitution se poursuivra à tous les niveaux.

Durant la période d'entre deux guerres les partis politiques autrichiens disposaient d'unités armées.
Deux partis se disputent le pouvoir:
Les chrétiens démocrates avec son unité armée , la Heimwehr (défense des foyers)
Et pour les sociaux démocrates, c'est le Schutzbund (ligue de protection républicaine)
Les deux partis se vouent une haine sans limite.

Le 12 février 1934 éclate alors une guerre civile qui durera trois jours faisant des centaines de morts. A cette date les deux principaux camps politiques autrichiens s’attaquent par la force armée.
Le soulèvement des travailleurs sociaux-démocrates armés est sévèrement réprimé par un gouvernement clérical fasciste, ainsi la démocratie issue de la Première République disparaissait.

C'est à Linz qu'éclate le 12 février 1934 les premiers feux de la révolution lorsque la police à la recherche d'un dépôt d'arme veut perquisitionner, au petit matin, l’hôtel Schiff.

Le chef du Schutzbund, Richard Bernaschek, contre l'avis du chef du parti social démocrate ouvre le feu sur la police. Puis se fut l'ensemble des Schutzbund, à Vienne, en haute Autriche, la Styrie qui prirent les armes. Ils annonçaient le coup d'envoi de la révolution.
Le parti social-démocrate échoue dans son entreprise, il est alors interdit. Les partisans du Schutzbund sont arrêtés et les éléments impliqués dans le soulèvement sont fusillés.
Les partisans des sociaux démocrates accusent le chancelier autrichien d'être devenu un dictateur austrofasciste. Les chrétiens démocrates considèrent qu'il demeure le rempart contre les menées hégémoniques d'Adolf Hitler. Pour eux, Engelbert Dollfuß est un patriote qui croyait en L'Autriche, victime des nationaux socialistes qui le blessent lors d'une première tentative d'assassinat en 1933 et qui finalement l'assassineront lors d'une seconde tentative de coup d’État le 25 juillet 1934.
A la suite de quoi les nazis, déjà omniprésents, ne tarderont pas à se manifester plus ouvertement. Avec eux la propagande de JO Goebbels, aidant, également sur place, facilitera la main mise sur l'Autriche par Hitler.

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Escalade de la violence, intransigeance entre camps politiques à Vienne. Violentes émeutes, affrontements entre la Heimwehr et le Schutzbund, police à cheval telles sont les images déterminantes de la vie politique quotidienne de la Première République. années 1920
Source, en partie WZ

En 2024, la hache de guerre n'est pas complètement enterrée entre les deux partis qui se sont battus et entretués au cours de la période d'entre deux guerres et de savoir qui avait tort ou raison fait toujours débat.

Aujourd'hui encore, un article récent, paru dans le journal Wiener Zeitung commente le sujet. Texte brut de traduction google.

Lors de la grande coalition de 2014, le SPÖ (social démocrate) et l'ÖVP (Chrétien démocrate) étaient prêts à offrir harmonieusement une couronne aux morts du soulèvement de février 1934. Il n’y a aucun signe de l’Eintracht (concorde) cette année. 

Ce qui était possible il y a dix ans ne se produira pas cette fois-ci : le SPÖ a fermement exclu de commémorer les victimes de la guerre civile de 1934 avec l'ÖVP. Lorsque Werner Faymann, alors chancelier du SPÖ, et Michael Spindelegger, vice-chancelier de l'ÖVP, ont déposé une couronne de fleurs au cimetière central le 11 février 2014, les sociaux-démocrates autrichiens commémoreront cette année à eux seuls cette date symbolique.
Le contexte historique : Les premiers combats ont commencé à Linz le 12 février 1934, lorsque les forces armées, la police, la garde nationale fasciste et des parties de la ligue armée de protection du SDAP, l'organisation précurseur du SPÖ, se sont affrontées dans une violente hostilité. . Il y a eu des combats à Vienne et dans d'autres sites industriels pendant environ trois jours, puis le Schutzbund a dû abandonner. Les combats ont fait environ 350 morts et des milliers de blessés. Des milliers de sociaux-démocrates ont été emprisonnés, notamment dans le camp de détention de Wöllersdorf.
Il y a dix ans, la réconciliation était une priorité absolue : les ministres des deux partis et les représentants des associations de victimes étaient présents à la cérémonie de dépôt de couronnes. Un geste à la grande puissance symbolique qui n’était arrivé qu’une seule fois auparavant, en 1964. Les hommes politiques des deux partis ont évoqué en 2014 la nécessité de surmonter les divisions. A cette époque, il y avait encore un portrait du chancelier et dictateur Engelbert Dollfuß accroché dans le club parlementaire de l'ÖVP. Une déclaration qui a été fortement critiquée au SPÖ. Aujourd’hui, on n’y trouve plus le portrait du souverain de 1934, mais cela n’a en aucun cas conduit à une plus grande unité sur la question.
Des contraires qui repoussent 
Car aujourd’hui, en février 2024, on ne peut plus parler d’une grande coalition, même si une éventuelle coopération entre le SPÖ et l’ÖVP après les élections est au moins à l’horizon. Si le FPÖ devient effectivement le parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix et que l'ÖVP s'en tient à son annonce de ne pas vouloir former une coalition avec le Parti de la liberté, ce serait la conséquence logique.
Pour l'instant, le SPÖ se montre résolument combatif, y compris sur la question de la guerre civile de 1934 : « Il est clair qui en est l'auteur et qui en est la victime », déclare Rafaela Pammer, porte-parole du leader du SPÖ, Andreas Babler. le WZ. Une commémoration commune est hors de question avec un ÖVP qui n’a pas encore complètement rompu avec son passé autoritaire. Du côté de l’ÖVP, les gens lèvent les yeux au ciel à huis clos et considèrent simplement l’attitude du SPÖ comme « misérable ». Nous ne souhaitons pas approfondir le sujet. Le fait que le musée Dollfuß à Texingtal, en Basse-Autriche, ait été récemment évacué par le maire local de l'ÖVP dans le cadre d'une opération clandestine, rendant ainsi impossible la réconciliation prévue avec le passé problématique, ne facilite pas les choses.
En effet, étant donné que la pression en faveur d’un consensus politique n’existe pas (encore) comme dans les décennies qui ont suivi 1945, il y aurait une opportunité pour un débat ouvert et un traitement politique des événements. Peut-être qu’un tel processus sera bientôt lancé.

Le post N°2 de Tri Martolod du 10 avril 2012 suggère la possibilité d'une bavure, ainsi l'assassinat de E Dollfuß n'aurait peut être pas été programmé. Un article récent du WZ évoque aussi cette hypothèse.

[Prosper Vandenbroucke]

Bonsoir,

Dolfuss dictateur?, je dirais ou (bien que)i car lorsque le 6 mai 1932, le social-chrétien Engelbert Dolfuss fut chargé de constituer le nouveau cabinet, il instaura des règles et des lois qu’ils valaient mieux respecter.
Dolfuss n’avait pas que des amis mais également des ennemis politiques et principalement les sociaux-démocrates, les communistes et le parti nazi autrichien, qui voulait l’intégration de l’Autriche dans un ensemble germanophone dirigé par Hitler.
Le conflit avec les sociaux-démocrates était inévitable.
En février 1934 éclata une véritable guerre civile, faisant de nombreuses victimes et ce conflit fut encore plus cruel et mena à la condamnation à mort et l’exécution des leaders du “Schutzbund”.
Dolfuss édicta de nouvelles lois, exigea les pleins pouvoirs et créa une Autriche autoritaire. Il supprima le droit de grève et de réunion tout en introduisant la censure et instaura, ce que l’on à appeler l’austrofascisme”. Il fit interdire le parti social-démocrate et le parti communiste quant au parti nazi autrichien, il entra dans la clandestinité, ce qui ne l’empêcha pas d’être derrière l’assassinat de Dolfuss en juillet 1934 et tenta de prendre le pouvoir. Seulement le successeur de Dolfuss, Kurt von Schuschnigg suivit la mémé politique que son prédécesseur, mais c’était sans compter avec l’intervention d’AH, laquelle mena à l’Anschluss en 1938
Pendant la présence de Dolfuss comme chancelier on peut, à mon avis parler d’un état dictatorial oui mais l'homme en lui même était-il un dictateur ?
L’Autriche et les Autrichiens étaient menés à la dure.

Sources :
Ouvrage de Raymond Cartier ‘’Le monde entre-deux guerres ‘’ et
Un fichier en PDF : L’histoire et la philatélie.