Sur la folie hitlérienne et l’aveuglement des contemporains (jusqu’aux nôtres !) à son égard, rien de plus éloquent que ces lignes de Simone Weil, écrites pendant la drôle de guerre http://www.matierevolution.fr/spip.php?article893 :
« Nous serions singulièrement dupes, plus dupes encore que les jeunes hitlériens, en prenant au sérieux, si peu que ce soit, le culte de Wotan, le romantisme néo-wagnérien, la religion du sang et de la terre, et en croyant que le racisme est autre chose qu’un nom un peu plus romantique du nationalisme. »
La philosophe voit plus clairement que beaucoup la ruse nazie. Elle écrit quelques lignes plus haut :
« La principale cause de faiblesse d’Hitler est qu’il applique les procédés qui ont infailliblement réussi à Rome après la victoire de Zama, alors que lui n’a pas vaincu Carthage, c’est-à-dire l’Angleterre ; ainsi ces procédés peuvent le perdre au lieu de le porter à la domination suprême. Il semble aussi que son habileté dans l’application des méthodes romaines reste inférieure, parfois peut-être très inférieure, au modèle original. Cependant les Romains n’ont certainement encore jamais eu un aussi remarquable imitateur, si toutefois il a imité et non inventé à nouveau. »
Mais si elle voit, ou entrevoit, l’habileté, elle est complètement fermée à l’idée que Hitler est, concurremment, prisonnier d’un fantasme. Le racisme ne serait qu’un ornement romantique. Hé non, Hitler croit vraiment à la nocivité des Juifs et au cancer qu’ils constituent, en phase presque terminale.