Les chevaliers teutoniques et le Drang nach Osten

[alfa1965]

L'Allemgne a sans cesse agrandi son territoire vers l'Est, Hitler a repris dans Mein Kampf l'idée d'espace vital, mais n'en est pas à l'origine. La colonisation a débuté avec les Chevaliers teutoniques.
En 1128 est créé à Jérusalem un hôpital prévu pour les pélerins allemands dépendant des Hospitaliers.
Heinrich Valpot von Passenheim va prendre la direction de cet hôpital et obtient par une bulle du pape Celestin III l'autorisation de lever un nouvel ordre : les Chevaliers Teutoniques.
Hermann von Salza, grand-maître de l'ordre des Chevaliers Teutoniques, ami et confidant de l'empereur Frederic II de Hohenstauffen (qui sera excommunié à 2 reprises), va se mettre à son service.
En Hongrie, André II va demander l'aide à ces chevaliers pour repousser les Coumans et les Petchénègues, chassés par d'autres peuples nomades. Les chevaliers et des colons allemands recevront généreusement des terres. Un document appelé la Bulle d'Or confirmera ces acquisitions.
Le Saint-Siège, désireux d'évangéliser les populations à l'est de l'Oder, autorise Albert et Théodoric von Büxhoven à lever des Croisé pour mener à bien cette mission. Ils porteront le nom de Chevaliers Porte-glaive.

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Albert von Büxhoven fonde Riga et pour assurer la sécurité de ces nouveaux territoires fonde l'ordre des chevaliers Porte-Glaive. Ils doivent affronter les Lettons et les Estoniens, mais sont finalement défaits après la mort de von Büxhoven en 1229. C'est alors que Konrad de Mazurie fait appel aux Chevaliers Teutoniques pour se protéger des Vieux-Prussiens (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieux-prussien ) .
La conquête de l'est débute en 1231. Cette colonisation vers le "Far-East" s'accompagne de conversions plus ou moins forcées à l'image des conquistadors en Amérique du Sud. Des villes et des places-fortes apparaissent :Marienburg, Königsberg, Elbing, .... Les colons s'emparent des terres pour les "germaniser". Après avoir échappés à la horde tartare, ils doivent affronter un nouveau danger : les Russes dont le but est de controler l'accès à la mer Baltique. L'affrontement aura lieu le 5 novembre 1242 sur les rives du lac Peipous, Alexandre Nevski, prince de Novgorod bat les Chevaliers Teutoniques au lieu-dit : la Pierre du Corbeau. Eisenstein portera à l'écran cet évènement.
En 1308, les chevaliers s'emparent de Dantzig pour contrôler la navigation sur la Vistule.
En 1346, le territoire s'aggrandit par l'acquisition de l'Estonie vendue par le Danemark.
En 1348, le Grand-Maitre Heinrich Düsener von Arfberg envahit la Lithuanie et la lutte va continuer sous le magistère de son successeur Winrich von Kniprode, s'emparant de Kaunas. L'ordre est alors à son apogée.

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L'ordre est alors à son apogée, ayant une autorité spirituelle et temporelle la Prusse, une partie de la Pologne, la Courlande et l'Estonie achetée au Danemark. Cette autorité fait néanmoins ombrage aux princes et particulièrement à la Pologne. Le roi de Pologne Ladislas II Jagellon prenant prétexte d'une révolte assemble une armée de 100000 hommes pour affronter les troupes (50000 chevaliers)du Grand-Maître Ulrich von Jüningen près du village de Tannenberg le 15 juillet 1410. Battus, von Jüningen tombé sur le champ de bataille, l'expansion germanique est stoppée. 504 ans plus tard, Hindenburg et Ludendorff laveront cet affront et feront construire un monument commémoratif.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_de_Tannenberg

Les restes des chevaliers se réfgient derrière les murailles de Marienburg qui sera assigée par Jagelllon. Il lèvera finallement le siège, la paix de Thorn entérinera l'acquisition d'un débouché sur la mer, coupant en 2 l'état teutonique.
A la suite de la guerre de 13 ans, les polonais récupèrent d'autres territoires et le Grand-Maître reconnait comme suzerain le roi de Pologne.
En 1525, le Grand-Maître Albrecht de Brandebourg passe avec armes et bagages à la Réforme luthérienne. La Prusse devient duché. La partie livonienne de l'Ordre prendra comme suzerain le roi de Pologne et plus tard le Tsar.
A l'indépendance des états baltes, les Freikorps viendront à l'aide des barons baltes alléchés par une promesse d'acquisition de terres à cultiver et ceci est une nouvelle histoire....
ALEX

excellent sujet auquel je m'interesse depuis fort longtemps. j'ai d'excellent bouquins sur les chateaux de l'ordre en Pologne et dans les états baltes.
Et je sais d'où viens la première image de ton topic, très bon ouvrage pour mettre le pied à l'étrier.
Que du bonheur.

[alfa1965]

En fait, il s'agit juste d'un aperçu succinct, de l'expansionnisme germanique vers l'Est. L'Allemagne n'a jamais eu vraiment une polititique colonialiste car elle est arrivée trop tard, l'Espagne et le Portugal, puis la France et la Grande-Bretagne s'étant appropriés la part léonine.

L'illustration est de Pierre Joubert si je ne m'abuse, c'est sans doute un des plus grands illustrateurs français pour la jeunesse. Je trouve que cela mérite au moins d'être cité, sinon le livre dont l'image est tirée?

non non tu ne t'abuses pas c'est bien Joubert. illustrateur pour la jeunesse ? alors une partie......
c'était pas un quizz carlo ,pour le bouquin c'est le guide de l'héraldique, ouvrage très bien fait au demeurant.
L'épopée des teutoniques est avant les grandes découvertes françaises,anglaises espagnoles ou portugaises.
C'est le débouché maritime restreint du saint empire qui a été une entrave aux colonisations lointaines.

L'Allemgne a sans cesse agrandi son territoire vers l'Est, Hitler a repris dans Mein Kampf l'idée d'espace vital, mais n'en est pas à l'origine. La colonisation a débuté avec les Chevaliers teutoniques.
En 1128 est créé à Jérusalem un hôpital prévu pour les pélerins allemands dépendant des Hospitaliers.
Heinrich Valpot von Passenheim va prendre la direction de cet hôpital et obtient par une bulle du pape Celestin III l'autorisation de lever un nouvel ordre : les Chevaliers Teutoniques.
Hermann von Salza, grand-maître de l'ordre des Chevaliers Teutoniques, ami et confidant de l'empereur Frederic II de Hohenstauffen (qui sera excommunié à 2 reprises), va se mettre à son service.

Ces excomunications sont évidemment à replacer dans le contexte de la guerre entre les guelfes et les gibelins, sur la nature du pouvoir spirituel et temporel

Anecdote : Il est à noter que l'empereur Fredéric fut excommuné par le pape Grégoire IX en 1227 pour avoir hésité à lancer la 6ème croisade, alors qu'il était devenu roi de Jérusalem, probablement pour une combinaison de motifs comme le fait qu'il était en relation diplomatique avec plusieurs chefs d'états arabes et une courte maladie. Il le fut le seconde fois en 1228, pour avoir cette fois lancé la croisade sans la bénédiction spirituelle de l'Église.

Une fois sur place, Frédéric conclut en 1229 un traité diplomatique avec le sultan égyptien Al-Kamil. Le traité permettait, pour la première fois depuis la première croisade, la restitution de Jérusalem et Nazareth aux Croisés et prévoyait des heures de culte pour chaque groupe religieux, musulmans, chrétien et juif. La réaction du pape fut de condamner le traité. Il appella les chrétiens à ne pas respecter cet accord conclu avec les infidèles et à relancer la guerre sainte par le sang !

ah la chrétienté il y a eut beaucoup plus de morts causées par elle que par les nazis,mais bon heureusement que la nazisme n'a duré que 20 ans et la chrétienté 2000..........et c'est pas fini.

ah la chrétienté il y a eut beaucoup plus de morts causées par elle que par les nazis,mais bon heureusement que la nazisme n'a duré que 20 ans et la chrétienté 2000..........et c'est pas fini.

Ce qui est pittoresque ici, c'est que c'est le pape qui appelle à la violence, alors que, grâce à l'empereur, la 6ème croisade s'était conclue sans même que les armées aient à combattre...

Dans le fond, la 2ème guerre mondiale n'est-elle pas aussi une «guerre de religions» ? La religion du shinto, avec le culte de l'empereur, qui soutenait la supériorité de la race yamato et le droit de l'empereur Shōwa à réunir les 8 coins du monde sous un seul toit (hakkō ichiu) et la religion du nazisme, avec le culte du Fuhrer, qui prônait le droit à la race aryenne à dominer l'Europe ?

Dans les deux cas, la conquête était motivée par une croyance mystique sans aucun fondement avec la réalité, tout comme pour les croisades ...