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Josef dit "Sepp" Dietrich

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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Josef dit "Sepp" Dietrich

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Origfild  Nouveau message 15 Fév 2004, 13:46

larry a écrit:Qu un ancien sous officier de la Premiere Guerre mondiale puisse terminer le seconde comme general d armee sans etre passe par aucune ecole militaire reste pour les « gens de metier » un veritable scandale, mais n en restitue pas moins, en plein XXe siecle, les trajectoires fulgurante des reitres de la Renaissance ou des marechaux de Napoleon.
Archetype du soldat politique secrete par le IIIe Reich, l Oberstgruppenführer de la Waffen SS « Sepp » Dietrich, un des vingt sept titulaires de la plus haute decoration miliaire allemande, le croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chenes, glaives et brillants, reste l exemple meme de l aventurier nazi celebre comme un heros par son pays jusqu en 1945 et condamne ensuite a la prison a perpetuite comme criminel de guerre.
La carriere de Sepp Dietrich se confond avec le destin meme d Adolf Hitler, dont il fut a la fois le garde du corps, le confident et le complice, menant successivement au combat, sur tous les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, un regiment, puis une brigade, puis une division, puis un corps d armee, puis, enfin, une armee entiere.
Jozef Dietrich nait le 28 mai 1892 a Hawangen, en Baviere. C est un enfant trapu, colereux et bagarreur qui recolte, des l ecole primaire, avec quelques bleus et quelques bosses, son sobriquet de « Sepp ».
De famille modeste, il ne se sent pas attire par les etudes. Il exerca differents emplois, dont celui de garcon boucher, mais un seul l attire vraiment, le metier des armes. A dix sept ans, il s engage dans l armee bavaroise. Desormais, il veut etre soldat pour toute la vie. En 1911, le voici eleve canonier au 1er regiment d artillerie de campagne. Il aime la vie des camps, les soirees passes a chanter et a boire, les manœuvres en plein vent, les notes melancoliques d un clairon dans le crepuscule.
Il a vingt deux ans quand eclate la guerre!
Il n a pas assez d instruction pour faire un officier dans l armee du roi de Baviere. Alors ses grades, il va les acquerir au front, la plus irremplacable des ecoles. Tres vite, l horreur quotidienne l emporte sur l ivresse de la ruee sur Paris. Le jeune artilleur demande sa mutation et se voit affecte au 8e regiment d infanterie.
La encore, il est decu et trouve qu il ne se bat pas assez!
Il se porte volontaire pour le 5e bataillon d assaut, qui multiplie les coups de main dans les lignes ennemies et se bat a la grenade et au poignard, vivant en marge des autre unites. Nomme sous officier, Dietrich reve d une aventure encore plus audacieuse.
Puisque le front s immobilise dans les tranchees, il faut le briser. Une seule arme possede la puissance de l artillerie et la mobilite de la cavalerie : le char d assaut. Arme nouvelle, monstrueuse, inquietante. On meurt parfois brule vif, dans ces cercueils d acier.
Voici le sergent Dietrich a nouveau volontaire. Il sert u 13e bataillon de chars d assaut bavarois. A vingt six ans, il est nomme feldwebel, c est a dire adjudant, et porte les croix de fer de deuxieme et de premiere classe, l insigne des blindes, la croix du Merite bavarois, le medaille de Valeur autrichienne. Il va participer avec une joie sauvage a la derniere offensive allemande de 1918.
Et c est l effondrement.
Il ressent l defaite comme une trahison. Ses chars deviennent feraille et lui, l adjudant Dietrich, chomeur. Mais il ne sait pas faire autre chose qu etre soldat. Il s engage alors dans le corps franc Oberland et se bat contre les spartakistes a Munich et contre les polonais en Haute Silesie. Il est de ceux qui s empare de la montagne sacree de l Annaberg, mais que le gouvernement va desavouer.
Apres avoir gagne au combat l aigle silesien de premiere classe, Sepp dietrich regagne Munich, vaincu et vainqueur a la fois, aigri a jamais par les malheurs de sa patrie. Il a trente ans. Que faire?
Il s engage dans la police. Du moins il aura un uniforme et une arme. Il milite dans l association des veterans du corps franc Oberland. Son chef, le lieutenant Weber, fait alliance avec un ancien caporal autrichien qui, en 1919, a cree a Munich un nouveau parti : le parti ouvrier allemand national socialiste. Le general Lundendorff couvre cette entreprise qui regroupe de nombreux anciens combattants comme le fantassin Röhm ou l aviateur Göring. Dietrich en est. Tout naturellement. Et c est le putsh du 9 novembre 1923.
Apres avoir ete policier, Dietrich est maintenant douanier. Mais son activite politique l occupe de plus en plus. Il entre dans une des formation du parti, la SS, qui est une sorte de « garde » au sein de la SA, ou section d assaut.
Il ne sont que deux mille SS en 1930, mais Dietrich y commande le petit groupe charge de la protection personnelle d Adolf Hitler. Chef des « gorilles » comme on dirait aujourd hui. Il accompagne le Führer a travers toute l Allemagne, avant la prise du pouvoir comme apres.
Ses hommes, apres le 30 janvier 1933, prennent le nom de Leibstandarte SS Adolf Hitler, ou LSSAH. Il ont l effectif d un bataillon, puis d un regiment. Leur chef est nomme Gruppenführer, ce qui equivaut, dans la hierarchie de l ordre noir, a general de division.
L ancien adjudant va faire de cette troupe de garde et de parade une veritable unite militaire. Auparavant, il participe a la repression connue dans l histoire sous le nom de « Nuit des longs couteaux ». C est lui qui commande les pelotons d execution de Munich qui fusillent quelques grands chefs de la SA, accuses de complot.
Plus que ce tragique reglement de comptes, l important, pour Dietrich, c est de pousser au maximum l entrainement militaire de la garde. Des la fin de l annee 1934, elle est entierement motorisee. Puis l uniforme noir sera remplace en manœuvre par le drap « fedgrau » recouvert d une blouse camouflee.
Pendant que s entraine ceux que leur chef nomme ses « grands gaillards », l ancien adjudant de chars d assaut devient un des familiers de la Chancellerie et du Berghof de Berchtesgaden.
Quand Hitler remilitarise la Rhenanie, en mars 1936 l unite qui roule en tete de ses troupes est un bataillon motorise de la LAH. Ce sera pareil deux ans plus tard, en mars 1938, a Vienne, puis a Prague, en mars 1939.
Desormais, la marche vers la guerre semble inexorable. On trouvera les hommes de la LAH au combat en Pologne, en Hollande, en France ou ils termine la campagne a Saint Etienne.
Les unites militarisees de la SS prennent le nom de Waffen SS. Toutes prennent modele sur la Leistandarte, tandis que la LAH devient brigade, puis division. Sa chevauchee dans les Balkans , ou elle termine la campagne dans le Peloponnese, prefigure une autre chevauchee encore plus brutal et plus terrible en Ukraine. On fait meme un jeu de mots avec le nom du commandeur de la division : Dietrich, en allemand, signifie passe partout.
Mais il est une porte que « Sepp » ne peut forcer. C est celle de l hiver, le plus terrible de tous les hivers, celui de 1941 a 1942, qui voit ses hommes durement engages dans la region de Rostov, capturee, reperdue, et stoppes net dans leur elan.
Au printemps, la LAH, retiree du front pour etre reformee en division blindee de vingt mille hommes, part a l entrainement en France. En novembre, elle foncera sur Toulon sans parvenir a empecher le sabordage de la flotte francaise. Puis c est le retour sur le front de l Est, et la bataille de Kharkov. Puis celle de kourks au printemps.
La Leibstandarte forme avec les divisions Das Reich et totenkoff le 1er corps blinde SS.
Le Dr Goebbels ecrit dans on journal personnel : « si nous avions vingt hommes comme Sepp Dietrich, nous n aurions pas a nous soucier le moins du monde du front de l Est ».
Tandis que la LAH part en Italie, l Obergruppenführer Sepp Dietrich recoit le commandement d un nouveaux corps d armee SS, le premier, qui reunit deux divisions : la Leibstandarte , ou la Vielle Garde, et la Hitlerjugend, ou Jeune garde, ou la moyenne d age ne depasse pas vingt ans, cadres compris. Ces unites se battront en Normandie, de Caen a Falaise. Puis ca sera la retraite vers l Allemagne pour preparer l offensive dans les Ardennes, ou Dietrich commande la 6e armee allemande compose de divisions de la Wehrmacht et de la Waffen SS.
Apres l echec –et le massacre de soixante et onze soldats americains a Malmedy- , Dietrich repart au combat en Hongrie. Il ne pourra reprendre Budapest, et cet echec incitera Adolf Hitler a croire que meme Sepp et ses SS l ont trahi.
Pourtant, il avait naguere porte sur lui un jugement plus que louangeur :
« Le role de Sepp Dietrich est particulier. Je lui ai toujours donne l occasion d intervenir en des points nevralgiques. C est un homme a le foi malin, energique et brutal. Sous l apparence du reitre, Dietrich est un etre serieux, consciencieux, scrupuleux. Et quelle sollicitude a l egard de ses soldats! C est un numero hors serie, dans le genre des Frundsberg, Ziethen, des Seydlitz. C est un Wrangel bavarois, irremplacable. Pour le peuple allemand, Sepp Dietrich est une institution nationale ».
Apres s etre rendu aux americains a la fin de la guerre, Sepp Dietrich sera condamne a la prison a perpetuite pour l affaire de Malmedy, mais, apres dix ans de detention, il sera libere en 1955 de la prison de Landsberg et mourra le 21 avril 1966 a Ludwigsburg.
Six mille de ses anciens soldats suivront son cercueil sur lequel a ete depose un simple casque d acier.


 

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