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Normandie Niemen

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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Normandie Niemen

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 05 Jan 2006, 21:08

L'histoire de Normandie-Niémen

En 1942. Les négociations concernant la possibilité de l’envoie d’une escadrille de pilotes français libres, ont à la fois un but diplomatique et militaire. En 1941, le gouvernement soviétique avait accepté de recevoir dans son armée, la division aérienne française basée en Syrie qui se trouvait maintenue sur place à cause du manque de carburant. Le général De Gaulle approuve cet accord, mais les Britanniques ne sont pas favorables a l’envoie de forces qui pourraient se révéler extrement utile dans la guerre contre l’ Afikakorps. Dans ces conditions, le Comité national de la France Libre décide l’envoie en URSS de 60 personnes; pilotes ou personnels navigants, malgré le refus de Churchill. A Moscou, le général de brigade Ernest Petit, chargé d’accueillir les pilotes par le gouvernement français libre et de convaincre les soviets de les former au méthodes de combats soviétiques. Les pilotes qui stationnent à Rayak ( Liban) après un voyage dans un bombardier américain ont eu vent de négociations entre le général Valin, chef des FAFL, et du gouvernement soviétique qui propose un concours pour sélectionner les meilleurs. Petite anecdote: certains étaient tellement sur de réussir le concours qu’ils avaient déjà achetés des manuels et étudiaient ferme le russe. Enfin, fin août 1942, l’ordre de former les pilotes est donné. La demande de l’empire russe étaient que sur le premier convoie qui serait envoyé, on ne retienne que les meilleurs de ceux qui avaient déjà été au combat. Aussitôt que l’escadrille fut formé, on lui décerna le nom de « Normandie». Le commandant Tulasne (voir autobiographie) prend le commandement du groupe N°III de chasse français. Le 10 novembre, l’ordre est donné par le général Petit de partir pour Moscou pour le groupe n°III. Les préparatifs étaient tellement avancés que les premiers aviateurs partirent le 12. Le 28, les appareils transportant le personnel et les pilotes atterrit sur l’aéroport de Ivanovo. Entre temps, un accord étaient signé qui sanctionnerait la participation aux opérations soviétiques des FFL. Les pilotes étaient: J. Tulasne, A. Littolff, J.Risso, A.Préziosi, A. Poznanski, R. Derville, A. Durand, M. Lefèvre, R. de La Poype, I. Bizien, D. Béguin, M. Albert, M. Castelain et I. Mahé. A Ivanovo, ils sont envoyés dans la cité militaire où il changent vite leurs tenues légères d’Afrique pour les longs manteaux soviétiques. En plus, ils ont la chance De pouvoir choisir l’avion sur lequel ils souhaitent voler. Ils choisissent à l’unanimité le Yak-1 pour ses hautes performances, la qualité de son équipement, la simplicité de son pilotage et la maniabilité des commandes. Les Français se familiarisent rapidement avec le climat soviétique. Mais les conditions de l’entraînement sur leurs avions qui commence au mois de décembre 1942 sont inhabituelles: les décollages et atterrissages sur piste aussi blanche que le brouillard est très dure. Malgré ces handicaps, l’entraînement est vite terminé. Rééquipée et dotée du Yak-1, « Normandie » par pour le front occidental le 22 mars 1943 pour être incorporé à la Ière armée aérienne alors commandée par le général Khoudiakov où elle relève provisoirement la 204ème division aérienne de bombardement. Les pilotes se montrent d’une grande impatience: ils considèrent chaque journée sans sorties comme une journée de perdue. Mais les raisons du refus de l’engagement des troupes françaises étaient justifié: les FFL se battaient séparément et les allemands, très expérimentés, se battent en groupe. C’est pour cette raison que « Normandie » ne fut pas envoyé tout de suite au combat.

1ère mission et progression vers l’ouest

Mais les pilotes n’attendirent pas longtemps. Les combats commencèrent le 4 avril 1943. Le commandant de la 204ème division vient aux pilotes et leurs confient leur première mission: couvrir un convoi de bombardiers sur les défenses ennemies. Le 5 avril, les pilotes, vers 2 heures du matin, écoute les dernières instructions de Tulasne:
« en cas de rencontre avec l’ennemi, nous l’attaquons immédiatement avec le groupe de tête que je commande, dit-il. Ne nous laissons pas détourner de notre mission et n’oublions pas de protéger les bombardiers que nous couvrons. Ils doivent être en parfaite sécurité. Souvenez-vous que l’honneur de « Normandie » dépendra beaucoup de cette première mission. »

Quelques minutes plus tard, les avions sont tous prêts et mettent le cap à l’ouest. Le vol se passent sans accrochage, jusqu’au mur de DCA. Puis ils arrivent à l’objectif ou patrouillent 4 chasseurs ennemis. Les pilotes Durand et Préziosi en abattent deux et avec l’aide des autres chasseurs font fuir les autres. La mission fut un succès complet; aucune perte ne fut à déplorer. A partir de ce moment, « Normandie » prit part a toute les combats. La camaraderie entre les français et les russes grandit de jour en jour. En avril 1943, les FFL sont placés sous les ordres du général Zakharov, héros de l’Union soviétique, qui commandait la 303ème division aérienne de chasse. En 1943, ils reçoivent l’aide de 7 nouveaux pilotes venus de Syrie. Après l’offensive du saillant de Koursk, les Français progressaient rapidement vers l’ouest. Le 14 juillet, 3 victoires viennent s’ajouter au tableau de chasse. Le 16, une mission est confiée au « Normandie »: soutenir l’offensive russe. Les 8 meilleurs pilotes sont sélectionner par Tulasne pour effectuer l’opération. Après avoir détruit une escadrille une bombardiers et une autre de chasseur, le lieutenant demande le repli des troupes. C’est sur le chemin du retour qu’il s’aperçoit qu’il manque 3 pilotes: Littolff, Castelain et Bernavon. Ce sont les trois premières victimes du squadron français. Les nombreuses sorties des pilotes ne facilitent pas le réconfort de leur conscience.

Le 17, Normandie s’envole pour une nouvelle mission toujours commandé par Tulasne. Leur objectif est d’attaquer une colonne motorisée. Après le passage d’un mur de DCA, les Yak lâchent leurs bombes et leurs roquettes sur le groupe de chars. Des champignons blancs s’élèvent de la colonne. La mission est réussie! Une escadrille allemande tente de s’interposer mais les Yak sont les plus forts. Tulasne, lui, fond sur un groupe de Focke-Wulf. Il traverse le groupe en faisant feu de toutes ses mitrailleuses. On ne sait rien de la suite du combat… Le lieutenant n’est jamais revenu. A leur arrivées au poste, le général Zakharov les surprit a une discussion: ils discutaient de leur tactique qu’il fallait remettre à jour. Il ne semblaient pas ce soucier des pertes. Lors de cette réunion, le second, Pouyade, prit le commandement de l’escadre. A la fin du mois de juillet, le groupe de pilotes est mis au repos après avoir participé à 50 combats et descendu 30 avions. Mais ils ne tardent pas à reprendre le combat en août. Les liens qu’ils tissent avec les pilotes soviétiques après le sauvetage de pilotes russes sont devenus si forts qu’a chaque fin de mission, ils se retrouvent dans un bar et rigolent avec leurs amis. Ils organisent des fêtes, des gals, des bals, … bref, une vrai camaraderie s’installent. Mais les Français n’en oublient pas leur devoir. De nouveaux pilotes arrivent. Mais les pertes des FFL sont aussi lourdes: en septembre-octobre, tombent; Rey, De Sibour, Largeau, Balcou, Denis, Bon, Barbier, …

En fin 1943, les Français comptent 75 avions abattus. Mais 20 aviateurs sont tombés au combat. Du premier groupe, il ne reste qu’Albert, La Poype, Lefèvre, Risso et Béguin. Transformé en régiment de quatre escadrille à la suite de l’arrivé de 52 nouveaux pilotes, le régiment Normandie reprend ses activités le 25 mai 1944, après une congé d’hiver.

Reste de la guerre
Le commandant Pouyade, secondé remarquablement par Delfino, accorde au lieutenant Marcel Albert, dont le tableau de chasse est le plus brillant de Normandie, la direction de la première escadrille. La seconde se trouve sous les ordres de Yves Mourier, venu en septembre 1943. La troisième, est dirigée par Marcel Lefèvre et la quatrième obéit à René Challe. En juin 1944, les escadrilles du régiment Normandie prenaient tour à tour la garde, en état d’alerte n°1.

Les troupes du 3ème front du Biélorussie poursuivent leur offensive foudroyante, combattant avec l’aide aérienne de Normandie et de la 303ème division de chasse qui, au cours des mois qui suivirent, multiplièrent les sorties. Ils commencent alors a s’approcher de la Prusse-Orientale. C’est en Lituanie qu’il attendent l’arrivée du nouveau chasseur soviétique: le Yak-3, lourdement armé et qui surclasse tous les chasseurs nazis. A chaque fois, les bombardiers allemands tentent d’arrêter les colonnes russes mais ils se heurtent au groupe Normandie. Le plus brillant jour de Normandie est le 16 octobre: ce fut un vrai « tir aux pigeons » pour les FFL. C’est Albert qui ouvrent le score. Dès ce moment là, le nombre d’avions abattus ne cessa de croître: à 15 heure, on comptait 22, et à la fin de la journée, 29 (sans aucune perte pour Normandie)! Le 17 octobre, les pilotes effectuèrent 367 sorties et portèrent un coup fatal à la Luftwaffe. Ils descendent 37 avions mais perdent 2 pilotes détruit par la DCA. Au milieu de la journée du 14 octobre, le chef d’escadrille La Poype et son groupe de 4 Yak-3 attaquent 8 ME-109 et n’essuient aucune perte, preuve que Normandie est devenue l’élite de l’armée aérienne russe. Dans la seconde quinzaine de novembre, la venue de De Gaulle à Moscou est annoncé au FFL. Puis un coup de téléphone indique que les aviateurs Marcel Albert et Roland de La Poype se voient décernés l’Étoile d’or à cinq branches; distinction honorifique créée par Lénine pour les actes d’héroïsme.

Le 15 juillet 1944, Maurice de Seynes, accompagné de son mécanicien soviétique, le sergent Biélozuob dit "le philisophe", décolle en direction de Mikountani pour se rapprocher du front.
L'usage voulait que le mécanicien prenne place dans un logement situé derrière l'habitacle du Yak9, où il se tenait accroupi. Bien entendu, il ne lui était pas possible d'emporter un parachute, compte tenu de l'exiguïté de l'endroit.
Peu après le décollage, le pilote revient vers le terrain et rend compte à la radio qu'il est victime d'une fuite d'essence dans la cabine.

Cette situation va le conduire à tenter un atterrissage de fortune. où son mécanicien et lui trouveront la mort

Précision apportée par Michel Thouin Aministrateur du musée Normandie Niemen

Puis le 31 juillet 1944, pour ses victoires au-dessus du fleuve Niémen, se voient attribuer une nouvelle appellation sous un ordre. Cet ordre stipulait:
« Le premier régiment d’aviation de chasse de la France combattante, qui s’est distingué dans les combats lors de la percée des défenses allemande du Niémen, reçoit l’appellation de « Niémen » et portera désormais le nom de 1er régiment de chasse du Niémen et de la France combattante Normandie. »

Le 9 décembre, accompagnés par le général Zakharov, les français se rendent à Moscou par train spécial. Le même jour, le maréchal de l’air Novikov, commandant les forces aériennes, remettait des décorations soviétiques aux pilotes FFL et aux mécaniciens russes du régiment « Normandie-Niémen » dans la salle Krasnoznamienny de la maison centrale de l’Armée Rouge. Puis les aviateurs du groupe de chasse se rendent à l’ambassade française de la capitale russe où le général De Gaulle leur remet des médailles françaises. L’année 44 s’achève sur des victoires décisives de l’Armée Rouge sur la Wehrmacht qui a avancé jusqu’en Prusse-Orientale. A présent, le régiment Normandie-Niémen combattait l’ennemi sur son propre territoire. Au cours des 8 mois de l’année écoulée, les aviateurs du régiment ont effectués 3000 sorties, un record. Sur les 78 combats aériens livrés, ils ont abattus 126 appareils ennemis, perdant 15 aviateurs et 20 appareils. Au début de 45, comprenant qu’une contre-attaque n’est pas envisageable, le haut commandement nazie décide de faire sortir plus souvent la Luftwaffe ce qui oblige La 303e division aérienne russe et la 1e régiment français a contre-attaquer de plus en plus souvent. Pendant une offensive de tanks russes pour tenter de percer les défenses allemandes, les troupes soviétiques se retrouvent quasiment encerclées et demandent un appui aérien. Normandie-Niémen intervient et libère la colonne de chars. Puis, l’escadrille d’André engage le combat avec 20 bombardiers et 10 chasseurs. Ils abattent 11 avions avant de renter à la base sans perte. Le début de 1945 commence bien; 49 avions allemands sont abattus. Après plusieurs aides aux troupes de l’Armée Rouge, les opérations de Normandie-Niémen s’arrêtent le 2 mai 1945.

Durant leur séjour sur le sol de l’URSS, du 22 mars 1943 au 9 mai 1945, les Français ont parcouru un chemin glorieux, de la région de Moscou à la ville de Koenigsberg (Prusse-Orientale). Les aviateurs ont effectués plus de 5000 sorties, livrés 869 combats aériens au cours desquels ils ont descendus 273 appareils, en endommageant 80. Mais durant leur règne dans les airs, ils ont perdu 42 soldats[/Redacteur Utaha beach
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