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La Résistance française

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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La Résistance française

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de HistoQuiz  Nouveau message 01 Mar 2004, 23:10

Mai 1940 : le "maelstrom" allemand déferle sur l'Europe, forçant le corps expéditionnaire britannique à évacuer le continent. La peur avait jeté sur les routes de France des millions de personnes (hommes, femmes et enfants) et l'administration fuyait devant les armées allemandes. Le vainqueur entrant dans des villes mortes imposait sa loi et prenait en charge l'existence matérielle des habitants restés sur place. Ces populations, abandonnées et totalement désorientées, étaient réceptives à la propagande allemande. Le nord du pays, déserté par ses habitants, le sud surpeuplé, les migrations s'achevèrent par le transfert vers l'Allemagne de 1 500 000 prisonniers de guerre. Ces prisonniers allaient devenir des otages sur lesquels péseraient la menace de représailles si la population française ne se soumettait pas à la loi de l'occupant.

Selon les termes de l'armistice, la France était coupée en deux par une ligne de démarcation qui passait par Dôle, Chalon-sur-Saône, Tours, Mont-de-Marsan et se prolongeait tout le long de la côte atlantique jusqu'à la frontière espagnole.
Pétain, devenu président du Conseil le 16 juin 1940, s'installa avec son gouvernement, après l'armistice, à Vichy, en zone non occupée le 2 juillet 1940.
En violation de la convention d'armistice, les Allemands procédèrent à un véritable démembrement de la France : l'Alsace-Lorraine était purement annexée au Reich tandis que les départements du Nord et du Pas-de-Calais étaient rattachés au commandement militaire allemand de Bruxelles.

Malgré cette tragédie, quelques forces organisées subsistaient. A Londres, le général de Gaulle lancait son fameux "Appel du 18 juin".
Il appelait les Français et surtout ceux de l'Empire à continuer la lutte. Ces appels ne furent que peu entendus : environ 7 000 hommes se joignirent à lui.
Ceux-ci appartenaient en majorité aux forces terrestres et navales qui se trouvaient en Angleterre au moment de l'armistice. Ce recrutement vital pour le général de gaulle fut stoppé par l'agression anglaise de Mers El-Kébir du 4 juillet 1940 et la capture (souvent par la violence) des bateaux français en Grande-Bretagne. Dès lors, la quasi totalité des marins demandèrent leur retour en France. Cependant, une partie de l'Empire colonial français rallia la "France libre" : l'Afrique équatoriale et le Cameroun. Pour administrer ces territoires, le général de Gaulle créa un embryon de gouvernement à Londres. Peu de hauts gradés, hormis le général Catroux et l'amiral Muselier, rallièrent la "France libre". Ces hommes courageux furent condamnés à mort par contumace par le gouvernement de Vichy.

Dès le mois de juillet 1940, les Britanniques cherchèrent également à poursuivre la lutte sur le continent. Les premières tentatives du S.O.E. (special Operations Executive) se soldèrent par des échecs, mais, dès 1941, l'aide qu'apporta le S.O.E. aux maquis et résistants fut inestimable. L'action du S.O.E. s'étendait sur tous les pays occupés par les Allemands. Tous les résistants de ces pays savaient désormais pouvoir compter sur l'aide des Britanniques, en hommes, en armes, en matériel et en argent.

En France, l'immense majorité de la population faisait confiance au maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun, en qui le peuple voulait reconnaître leur sauveur.
Pourtant, un certain nombre d'organisations et d'individus ne devaient pas accepter passivement la défaite. Les militaires de carrières et les services spéciaux de renseignements restaient antiallemands, camouflaient des armes et préparaient une nouvelle armée française coloniale. Ils allaient également traquer les agents allemands en zone libre et installeraient des antennes de renseignements en zone occupée. Ces hommes restaient malgré tout fidèles au maréchal Pétain et n'envisageaient une action que dans le cadre d'une armée régulière et demeuraient animés d'un fort esprit d'hostilité à l'égard de l'Angleterre après l'agression de Mers El-Kébir. Politiquement, seul le parti communiste conservait un appareil et des forces que traduisait une abondante presse clandestine. Le parti refusait de s'engager dans la lutte et dénonçait en de Gaulle un agent de l'impérialisme. Certains de ses membres se livrèrent malgré tout à des actes de sabotage ou de résistance.

De toutes ces forces qui essayaient de soulever les Français contre les Allemands, aucune ne recueillait l'approbation générale. De plus en plus nombreux furent les isolés qui manifestèrent leur hostilité envers l'occupant. Ces actions mineures mais renouvelées irritèrent les Allemands. Bientôt, des sentinelles ou des officiers allemands furent assassinés. Ces actes entraînèrent des sanctions de la part des autorités d'occupation : couvre-feu, internement d'otages, condamnations à mort...
Cette résistance naissante était une réaction spontanée de quelques Français qui n'appartiennent à aucun groupement.

Progressivement, la résisatnce française s'organisa : de nombreux actes de sabotages furent commis, des réseaux de renseignements se constituèrent pour transmettre des renseignements aux Anglais ou pour organiser l'évasion vers l'Espagne d'un pilote abattu ou d'une personne poursuivie par l'occupant. Des liens commencèrent à se tisser entre la France libre du général de Gaulle et la Résistance intérieure. Pourtant, la grande majorité de la France restait fidèle au maréchal Pétain qui prêchait la résignation.

L'invasion de l'U.R.S.S. allait tout changer !
Dans tous les pays d'Europe, les partis communistes lancèrent toutes leurs forces dans la bataille subversive en multipliant les sabotages et les attentats contre les Allemands et les collaborateurs. Le parti communiste se lia également aux réseaux existants et prit contact avec le général de Gaulle afin de proposer une action concertée. Enfin, le parti communiste créa son propre mouvement de résistance : le Front national, ainsi qu'une armée clandestine : les "Francs Tireurs et Partisans français" (F.T.P.F.). Les communistes voulaient dresser tous les Français contre l'occupant. Dans ce but, ils mettaient entre parenthèse leur programme politique afin de faciliter le plus large rassemblement possible.
Seul le parti socialiste essaya d'imiter le parti communiste. Léon Blum du fond de son cachot s'efforça de préparer pour la libération tout un vaste plan de réformes. Cependant, le parti socialiste ne constitua pas d'unités de combat analogues aux F.T.P. (sauf à Marseille avec Gaston Deferre).
Les partis de droite, quant à eux, fusionnèrent et s'orientèrent vers la création d'un grand parti catholique : le Mouvement républicain de la libération qui devint par la suite le Mouvement républicain populaire (M.R.P.).

Courant 1942, ces groupements de résistance étaient parfois rivaux et l'unité semblait impossible. Un homme parvint à l'imposer : Jean Moulin*, ancien préfet, remercié par le gouvernement de Vichy.
Celui-ci parvint à faire fusionner en 1942 les trois mouvements principaux de la zone sud. Jean Moulin s'attacha également à doter l'ensemble des mouvements de résistance de services communs : service de presse clandestine, écoute de la radio, informations par la presse étrangère, organisme pour la réception des parachutages... Enfin, Il parvint surtout à prendre contact avec les partis politiques et avec les syndicats ouvriers. Tous ces chefs reconnurent l'autorité du général de Gaulle. En juin 1942, un accord était enfin conclu entre le chef de la France libre et les mouvements de résistance. Désormais, ces mouvements se rangeaient derrière un seul chef : le général de Gaulle. Pour agir en France, le général de Gaulle avait créé le bureau central de renseignements et d'actions dirigé par le colonel Passy. Cet organisme était chargé d'envoyer des agents en France occupée, de créer des réseaux, de les équiper, d'organiser des sabotages...

Alors qu'à Stalingrad ou dans l'Atlantique le sort des armes commençait à tourner, la Résistance allait connaître une grave crise avec le débarquement américain en Afrique du Nord. En effet, pour des raisons qui leur sont propres, les Etats-unis entretenaient toujours des relations diplomatiques avec le gouvernement de Vichy et de plus, lorsque le débarquement en Afrique du nord fut décidé, les Américains (le président Roosevelt manifestait une grande hostilité envers le général de Gaulle) décidèrent de maintenir dans l'ignorance du débarquement le chef de la France libre. L'une des préoccupations des Américains était de réduire et si possible d'éviter les combats entre les troupes vichystes et les troupes alliées. Les américains crurent trouver en la personne du général Giraud l'interlocuteur idéal pour négocier. Celui-ci, évadé de la prison de Königsstein, ne cessait de manifester, à Vichy, à la fois son respect pour Pétain et son animosité à l'égard de la collaboration. Un accord fut conclu entre les Américains et le général Giraud qui partit clandestinement pour Alger par sous-marin via Gibraltar. Les Américains avaient également noués des contacts à Alger avec un petit groupe d'hommes antigaullistes et antiallemands pour neutraliser le moment venu, les forces de Vichy à Oran, Alger et Casablanca. Ces petites forces devaient empêcher les forces vichystes de lutter contre les unités alliées. Rien ne se passa selon les plans ! En effet, lors du débarquement, dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, des centaines d'hommes (gaullistes ou israelites) firent prisonniers tous les dirigeants de Vichy, dont Darlan et Juin. Après de longues heures d'incertitude, les forces de Vichy en sous-nombre se battirent contre les Anglo-Américains. Le général Giraud, qui n'était pas encore sur place ne put empêcher l'effusion de sang. L'amiral Darlan, qui n'était plus ministre mais restait le dauphin de Pétain accepta au bout de quelques heures de mettre fin au combat en signant un armistice avec les Américains qui reconnaissaient ainsi de fait l'autorité de l'amiral Darlan. De Gaulle se refusa à tout contact avec celui-ci. En final, il y avait désormais dans le camp des Alliés deux partis français rivaux. L'exécution de l'amiral Darlan par un royaliste ne mit pas fin à la crise. Le premier résultat de ces événements fut le resserrement de l'unité de la résistance devant le danger : le général de Gaulle restait le chef de la France libre. Début 1943, Jean Moulin fut chargé par le général de Gaulle de coordonner les actions de la résistance intérieure avec celles de la "France Libre". Pour cela fut créé le C.N.R. (Conseil National de la Résistance) qui tint sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris. Le Conseil National de la Résistance comprenait les représentants des huit grands mouvements de résistance existant dans les deux zones, de six partis politiques, ainsi que les deux principales centrales syndicales ouvrières.

Dans l'ensemble, la résistance clandestine était irritée par le général Giraud et la population européenne d'Afrique du Nord se rapprochait progressivement du général de Gaulle. Au début du mois de juin 1943, celui-ci quitta Londres pour Alger pour y constituer, sous le regard bienveillant des Alliés, le Comité français de libération national. Ce Comité dirigeait l'action de toutes les forces françaises remises au combat.

En France, les attentats, les sabotages se multipliaient entraînant des représailles de la part des Allemands. Le parti communiste excellait dans cette guerre. Ses groupes d'action attaquaient les collaborateurs puis les soldats allemands et leurs installations, casernes, restaurants, dépôts de munitions... Un groupe communiste, le groupe Manouchian mis à son actif plusieurs dizaines d'attentats avant d'être démantelé.

A partir de janvier 1943, les maquis commencèrentà se multiplier partout en France. Les hommes qui les composaient étaient très souvent des réfractaires au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire).
Ces groupes armés effectuaient des missions de sabotage ou même des opérations de guérilla. Leur nombre total s'évalue à 30 ou 40 000. Les maquis réussirent à faire régner parmi les Allemands un état d'esprit fait d'incertitude et de crainte.

Début 1944, le général de Gaulle était devenu le chef incontestable et incontesté de toute la Résistance française et transforma le Comité français de libération national en gouvernement provisoire de la République. A cette époque, la Résistance française était suffisamment aguerrie pour participer activement à la préparation des grands débarquements alliés.
Lorsque s'achèva la libération de la France, le bilan était lourd : 20 000 F.F.I. ou F.T.P. tués au combat, 30 000 fusillés, 60 000 déportés, dont la moitié sont morts dans les camps ).
En définitive, la résistance a montré que la France ne s'était pas résignée et a contribué à faire espérer les Français en la victoire finale. Elle a également permis de maintenir la réalité de l'indépendance française face aux Alliés, en particulier face aux Etats-Unis, qui durent "supporter" le général de Gaulle, appuyé par la résistance, à la tête de la France prête à reprendre sa place dans le rang des nations.


* Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, au cours d’une réunion avec les principaux responsables militaires de la Résistance. Il fut interné au Fort Montluc à Lyon. Tous les jours, il était transféré à l’école de santé pour y être torturé par Klaus Barbie. Mais Jean Moulin ne parla jamais. Il fut ensuite transféré à Neuilly sur seine dans une villa puis envoyé à Berlin par chemin de fer. Il serait mort en gare de Metz d’une défaillance cardiaque.


 

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