Post Numéro: 5 de alfa1965 09 Sep 2014, 22:58
Merci Marc, très intéressant,
je colle la partie qui m'intéresse, rien que le titre est consternant :
Le camp soviétique de Beauregard, à La-Celle-Saint-Cloud était le principal centre de regroupement des Soviétiques en France.
À partir de fin 1944, l’Orangerie et le parc du château vont servir de lieu de regroupement et de rapatriement pour les prisonniers russes dispersés sur le territoire lors de l’Occupation allemande.
Le reflux des troupes allemandes laissa dans la France libérée 120 000 hommes, femmes et enfants qui avaient été raflés dans les villages occupés d’Ukraine ou de Biélorussie, et à peu près autant de prisonniers russes en tenue vert-de-gris. Contrairement à une idée fausse, fruit d’une habile propagande, aucun de ces derniers n’avait servi l’armée du général Vlassov aux côtés de la Wehrmacht. Qu’ils fussents Casaques, Galiciens, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens ou Russes, tous avaient été enrôlés de force par les troupes hitlériennes. Parmi les soldats se trouvait un certain nombre de criminels de guerre, mais la majeure partie d’entre eux se mit au service des maquis et des forces de la Résistance française dès que l’occasion se présenta. Pourtant, l’administration française, obéissant à la raison d’Etat, refusa le droit d’asile à tous sans distinction. Pire : rassemblés sur le territoire français dans soixante-dix camps, livrés à des officiers soviétiques, ils furent expédiés vers l’Union Soviétique où Staline, en dépit de ses promesses, les déporta en Sibérie.
Dans le camp de Beauregard, la discipline est peu sévère et les distractions sont nombreuses (pièces de théâtre, fêtes, …). Cette ambiance ne sert qu’à « nourrir la propagande du retour à la chère patrie »…
Le gouvernement français va finir par réagir à cette situation échappant à son contrôle. Il profite d’un petit fait divers: » un émigré russe ayant épousé une DP (terme utilisé pour les populations d’Europe centrale et d’URSS jetés au hasard de la guerre dans différents pays d’Europe centrale et occidentale. Leur situation est tragique ) accuse les soviétiques d’avoir enlevé ses trois filles, dont il a la garde légale. Le président Ramadier profite de l’occasion et donne le feu vert à une intervention dans le camp. Les commissaires et inspecteurs de la DST sont réquisitionnés ainsi que des compagnies de CRS, en tout 2.000 hommes convergent vers Beauregard. Un char se met en position à l’entrée du camp [...] 60 voitures entrent dans le camp, avec 4 inspecteurs dans chacune, mitraillette au poing. …Les baraquements ne sont occupés que par des personnes en situation régulière ; pas d’officiers de la police secrète, aucune personne enlevée.[...] Deux caisses d’armes et de munitions.
Au grand scandale de la presse communiste, le camp sera fermé après cette intervention et 19 diplomates soviétiques sont expulsés de France.
Le camp russe est fermé le 19 novembre 1947.
Le camp pénitentiaire de La Châtaigneraie :
« Quand au centre pénitentiaire de La Châtaigneraie, faisant partie du groupe établissements de la région parisienne, sa liquidation est décidée pour le premier semestre de 1953 (…) »
Source : Conseil Supérieur de l’Administration Pénitentiaire – Rapport Annuel 1952
J'ai souligné deux choses :
-enrôlés de force : non, ils ont été recrutés pour la plupart
- livrés à des officiers soviétiques : que faisaient-ils en France, envoyés pour rapatrier ces troupes, même les 'Blancs' et contre-révolutionnaires émigrés en 1920?
ALEX
Siamo 30 d'una sorte, 31 con la morte. Tutti tornano o nessuno. Gabriele d'Annunzio, Canzone del Quarnaro.