Post Numéro: 56 de Judex 18 Oct 2012, 16:17
Je crois qu'il serait bon dans cette affaire de revenir sur des faits plus historiques...
1) Il est exact que : les conventions internationales stipulaient que les "francs-tireurs" ne pouvaient pas être considérés comme des combattants réguliers portant un uniforme identifiable (et c'est d'ailleurs pour cela que la résistance a fais son maximum pour doter ses troupes d'uniformes et de brassards).
2) Il ne faut pas oublier (et à mon sens c'est plus important) l'ignominieuse convention d'Armistice qui interdisait le port d'armes contre l'Allemagne à tous les ressortissants français (en uniforme ou pas). Ce qui explique le traitement en général réservé au résistants capturés : action de résistance sans arme = déportation, résistance armée = exécution (sauf exception). A ce sujet, en R6
(Auvergne) le préfet Brun a signé un article dans la Montagne (printemps 1944), expliquant que le port d'insignes ou d'uniformes par les résistants ne changerait rien à leur sort...
Pour revenir à l'affaire de Tulle, je conseille le livre de Max Hastings "La Das Reich et la résistance". Il faut aussi IMHO mettre cette affaire à part de toutes les autres exactions commises par la Das Reich durant son trajet vers la Normandie. Il est quasiment établi que lorsque les SS ont investi la ville (alors en plein combat), ils ont découvert les corps de soldats allemands abattus par la résistance (un charnier d'une quarantaine de corps). Cela n'excuse pas mais explique...
Quant aux choix des hommes arrêtés (3000 français rassemblés dans la cour de la manufacture puis 400 -les autres relâchés-), il me semble que c'est l'abbé Espinasse qui expliquait que pour le choix des 120 condamnés (seulement 2 FTPF avait été capturés), les SS avaient sélectionné les hommes sale, pas rasé, semblant sortir des bois etc. Enfin pouvant ressembler à des maquisards.
Notons qu’il avait été envisagé dans un premier temps de beaucoup plus amples représailles mais qu’en raison des bons soins donnés aux soldats allemands à l’hôpital, elles furent abandonnées. La responsabilité (et l’ordre) de se massacre incombe à Lammerding.