2ème Bataillon de Choc - Janson de Sailly

bonjour,

j'ai vainement recherché dans les archives du forum et, sauf erreur de ma part, aucune mention de cette unité.
Puisque mon père y a servi, je vous résume la situation :
en août 44, des dizaines puis des centaines d'étudiants et de lycéens parisiens sont encasernés au lycée Janson de Sailly et apprennent les premiers rudiments de la guerre en s'exerçant dans le Bois de Boulogne (comment progresser, manoeuvrer etc...) .
Ils sont si bons en ordre serré et au présentez-armes que Rol-Tanguy décide de les garder comme sentinelles de ministères...
Eux ne l'entendent pas de cette oreille car ils n'ont qu'un but : rejoindre le front !
Deux officiers vont voir de Lattre fin août début septembre pour lui dire, on est 1000, on veut vous rejoindre, de Lattre accepte mais il faut se débrouiller seuls. Ce qui fut fait.
Des complicités à Paris ont permis la réunion de dizaines de camions (+ plein d'essence) garés un soir avenue du président Wilson (16ème), et 500 d'entre-eux sont partis clandestinement (prétexte : exercice de nuit) rejoindre de Lattre, qui les a passés en revue à Gray.
Ils ont perfectionné leur instruction au Valdahon pendant quelques semaines et baptême du feu à Masevaux, (Bataillon Janson de Sailly qui deviendra Deuxième Bataillon de Choc) près de Mulhouse fin novembre. Cette commune a fidèlement commémoré sa libération depuis !
Un livre a été publié il y a vingt ans, auteurs Béchaux et Lafuma
cdt fanacyr

Bonsoir,

Anecdote relevée page 199 du bouquin de J.M BORIS: Combattant de la france Libre.

"Dans le lointain, un chant cadencé annonce la progression sans aucune précaution d'une unité française. Accompagné de 2 chasseurs, je me porte vers l'orée de la forêt d'où débouche une compagnie. Ce que je vois me glace et me fais réagir: "Compagnie à mon commandement, halte-garde à vous- à gauche, gauche- premier rang, 2 pas en avant- deuxième rang, un pas en avant- garde à vous"...

Un capitaine se précipite vers moi:"De quel droit donnez-vous des ordres à ma compagnie?" Avant qu'il ait pu continuer, je sors mon pistolet et lui intime l'ordre de se taire. il s'éxécute, et je demande à mes chasseurs d'enlever avec précaution toutes les grenades, sauf, bien entendu, celle du capitaine.

pourquoi cette réaction? Tout simplement parce que ces hommes portent des grenades accrochées à leurs équipements par la goupille! Un geste malencontreux et c'est le carnage!....etc

Voilà la rencontre, en novembre 44, entre un vétéran de 23 ans, chef de peloton au 1er commando de choc, avec une unité du 2ème Bataillon de choc créee au lycée Janson de Sailly. Masevaux, à quelques jours de là, sera pour eux une tragique entrée en matière!!

A+,

Pierre