Bonjour,
Au début de la guerre, Georges Blond a publié : « L’Angleterre en guerre » Grasset. Sous titre : Récit d’un marin français.
J’ai lu un exemplaire imprimé en juin 41, 2ème tirage. Par contre sur la couverture, on lit en petit : 11 ème édition.
Comment expliquer ?
J’aime les ouvrages de marins de Georges Blond. En découvrant donc qu’il a aussi écrit : l’Angleterre en guerre, je l’ai acheté 5€ sur le Net. 213 pages. Livre usagé. Style vieux bouquin jauni, sérieux, des années 40 -50. Pas de photo. Pas de dessin. Il a donc été imprimé en France en 1941. Pour avoir lu et parfois étudié des dizaines de livres de cette époque imprimés en France, ils sont TOUS soporifiques style : le Maréchal a raison, L’Angleterre a tous les tords. l’Allemagne est notre Avenir.
L’un des sous-chapitres est consacré au naufrage du Meknès. Ce vieux paquebot qui ramenait d’Angleterre 1300 marins français en 1940 :
« Les français s’ennuyaient en attendant leur rapatriement. Ils ont « dormi » trois semaines sur le champ de course boueux d’AIntree. Etc… Le commandement britannique restait évasif sur, la date de rapatriement mais éludait les demandes d’améliorations sous le prétexte que nous n’étions pas là pour longtemps ; » Page 64.
(…/…)
Bref, ils embarquent sur le Meknès :
« Brusquement, alors qu’on croyait la question en sommeil, un premier rapatriement de réservistes fut décidé. Les cargos Aveyron et Louis-Louis Dreyfus appareillèrent de Liverpool chargés chacun d’environ 800marins. (…/…) Un paquebot, le Meknès devait appareiller de Southampton pour rapatrier un peu plus de douze cents internés. » ( 24 juillet) Page 66.
(…/…)
« Le jour dont je parle, le Meknès appareillait dans des conditions assez particulières, dont les plus particulières n’étaient malheureusement pas connues du commandant." Page 67.
(…/…)
« Un rapatriement par voie maritime n’est pas une opération aussi simple qu’un rapatriement par chemin de fer, surtout lorsqu’il s’agit de faire franchir aux navires une zone de guerre navale intense, truffée de mines, sillonnée de sous-marins et de vedettes lance-torpilles, survolées par des bombardiers. Il est nécessaire si l’on veut assurer quelque sécurité aux transports, qu’entre les belligérants soit conclu un accord mentionnant les noms et marques distinctives des navires, les ports et heures de leurs appareillages, les routes que l’on compte leur faire suivre. » Page 67
« Aucun accord de ce genre ne fut conclu avant le premier rapatriement. Le gouvernement britannique se contenta d’adresser au gouvernement français un message dans lequel il était seulement indiqué que le gouvernement de Sa majesté avait l’intention de commencer le rapatriement des marins français en utilisant des navires de commerce actuellement en sa possession. Ce message fut reproduit dans la presse anglaise comme preuve de la sollicitude et de la loyauté des autorités britanniques, ce qui témoignait d’une certaine désinvolture et d’une certain audace si l’on songe qui ni le nom des navires, ni le port ni la date de leur appareillage n’étaient indiqués. En fait, ces navires étaient délibérément exposés, sans moyens de défense, à tous les risques de la guerre navale. » Page 68.
« Le Reich avait décidé que les navires français se trouvant dans les ports anglais auraient, pour quitter les ports et rallier les ports français, un délai d’un mois, compté à partir du jour de l’armistice. Cette décision avait été notifiée officiellement au gouvernement britannique. » Page 68.
L’avant-veille de l’expiration du délai accordé, soit le 20 juillet, le Reich avait confirmé formellement son message en raison de l’usage fait pas les gaullistes du pavillon français : tout navire portant les couleurs françaises et rencontré à proximité des côtes anglaises après le 22 juillet à minuit, serait torpillé sans avertissement. C’était clair. Ignorant délibérément cet avertissement et bien entendu, sans en faire part au commandement français, les autorités britanniques donnèrent l’ordre au commandant du Meknès d’appareiller au port de Southampton le 23 juillet à 17 heures, soit 17 heures après le délai accordé par le Reich. Page 69.
(…/…)
Le Meknès portait peints sur la coque grise, de chaque côté deux pavillons tricolores.
(…/…)
Le Meknès naviguait tous feux allumés. Les pavillons tricolores peints sur la coque étaient éclairés par de grosses lampes. Page 70.
Puis le Meknès est attaqué à la mitrailleuse. Les soldats n’y croient pas et restent calmes. Puis il prend une torpille.
(…/…)
« Entre l’instant où la torpille atteignit le Meknès et celui où le navire disparait de la surface de la mer, il ne devait s’écouler que quatre minutes. » Page 72
(…/…)
« Les torpilleurs ( Anglais) recueillaient les naufragés. Neuf cent marins furent rescapés. Quatre cent trente avaient trouvé la mort dans ce naufrage. » Page 80.
(…/…)
Ensuite l’auteur rescapé rencontre un officier français au mess :
- « Vous voyez bien, nous dit-il, qu’il n’y a pas moyen de rentrer en France. Il ne vous reste plus qu’à vous engager chez De Gaulle » Page 81.
Mes questions ( S v p )
Quel % est réel ? Quel pourcentage est faux ?
Quelques arguments ( S v p )
Merci à qui prendra la peine de répondre.
Jean Gauchet
Neveu de Jean Gauchet FNFL