Aldebert a écrit: Et on a raison de se poser la question.
Vendredi dernier Serge Maury, Préhistorien a repris , durant sa conférence à St germain et Mons, le thème de l'utilisation des armes de jet, des propulseurs et arcs . Une question, parmi tant d'autres, reste pendante, l'arc fut il utilisé par les hommes préhistorique comme arme de guerre. Il est certain qu'il a amélioré l'exercice de la chasse mais pour le reste on en sait fichtre rien. La vie au quotidien des hommes préhistoriques reste en très grande partie une énigme. On imagine son existence à travers de ce qu'il a laissé, ce qu'on cite comme mobilier et les représentations graphiques picturales. Chaque décennie fait mettre au rencard des suppositions presque affirmées pour en voir d'autres, supposées, apparaitre.
La guerre du feu ...vous pensez
Il ne s'agit pas d'historiens mais de préhistoriens qui mènent des recherches et enquêtes scientifiques.
Le préhistorien que j'ai cité, pour étudier l'émoussement de pointes de flèches afin de mesurer la résistance de pénétration, s'agissant de viande ou d'os, a été aidé par un organisme militaire spécialiste en la matière.
Je n'ai pas compris l'utilité de ton intervention
D'après
"L'homme préhistorique", revue mensuelle illustrée d'archéologie et d'anthropologie préhistoriques, N° de février 1902, à la fin du XIXème siècle, rien que dans le seul département de Sâone-et-Loire, autour de Digoin, il avait été récupéré et collectionné plus de 10 000 pointes de flèches en silex taillé de différentes formes; cette récolte est imposante, car, à l'époque, les paysans touchaient une prime pour chaque trouvaille qu'ils dénichaient dans leurs champs. Entre autres, par exemple, un lot de "870 flèches en silex rouge translucides" avait été, ainsi, trouvé à la Goulaine, près de Vitry-les-Paray, à proximité de Paray-le-Monial. Une telle concentration dans un même endroit impliquait l'existence d'un artisanat local spécialisé, d'autant que bon nombre des silex trouvés ne provenaient pas des roches locales mais de gisements plus lointains, situés dans le midi de la France ou dans le Lyonnais.
A l'époque, on pataugeait sévère pour distinguer avec précision entre le paléolithique, dit âge de la pierre taillée, et le néolithique, celui de la pierre polie, mais toutes ces pointes de flèche étaient en silex taillé, parfois en cristal; au moins l'une d'elles, confectionnée dans un silex provenant des galets de la Loire, était incrustée d'un morceau de dent de mammouth... ce qui nous amènerait en gros, dans le coin, au plus tôt à 4500/5 000 ans avant JC pour y dénicher des mammouths ou, à tout le moins, leurs squelettes.
Par comparaison avec les "trouvailles" effectués dans le Massif Central et comparées, avec les moyens de l'époque, à celles faites en Saône-et-Loire, il n'y avait pas photo, car la qualité de la pointe de flèche bourguignonne en silex taillé était le résultat d'une "industrie" et, hormis l'emploi des "galets de la Loire", 85% des pièces "récoltées" avaient été façonnées à partir de pierres, qui n'étaient pas extraites localement et, donc, impliquait un commerce régional.
Quelques exemples de pointes de flèches en silex taillée retrouvées en Saône-et-Loire,où, là, à vue de nez, on est, plus ou moins, à la fin de l'ère paléolithique...
Après, il existait des formes de pointes de flèches différentes en fonction de leurs emplois, la chasse, la pêche ou le combat.
Dans un premier temps, les pointes de flèches avaient été probablement confectionnées avec leur extrémité en bois durcie au feu, mais, sans empennage, leur portée et précision ne devaient guère excéder 10 à 15 m, d'où l'apparition des empennages, confectionnés à partir de plumes de volatiles. C'est une des forces de l'être humain, à travers les âges, trouver le moyen le plus efficace pour abattre sa proie ou son homologue! Avant même la fin du XIXème siècle, on avait, déjà, déniché de très vieux squelettes de "l'âge de la pierre taillée", qui "recelaient" des pointes de flèches mortelles ou qui les avaient seulement blessés, mais n'avaient pas pu être extraites, leurs "heureux" propriétaires passant, bien plus tard, l'arme à gauche, tout en conservant la pointe de flèche ou une partie d'entre elle, dans leurs chairs.
Dans l'ordre chronologique de l'apparition des armes, tout le monde s'accorde, désormais, à dire que, à la pierre des premiers âges utilisée à la main, avait succédé "rapidement", celle de ladite pierre emmanchée au bout d'un manche, en gros et, aussi, en parallèle, avec le développement de la lance, dont la pointe, au départ, avait été durcie au feu, avant d'être dotée d'une pointe en silex.
Après, il y a eu deux écoles, celle qui considère que la première arme de jet avait été la fronde et celle qui avait établi que l'emploi de la fronde et de l'arc avaient été quasiment contemporains... malheureusement, on n'était pas là pour vérifier le bien-fondé de l'une ou de l'autre, d'autant qu'en tant qu'armes de guerre", les deux avaient très longtemps coexisté - David avait, ainsi, dézingué Goliath à coups de fronde, mille ans avant notre ère -. Les représentation des arcs, en tant qu'armes de guerre, datent de plus de quatre mille ans! Les pointes de silex taillé de Saône- et-Loire, elles, ont, au bas mot, plus de 8000 ans d'âge, comparés à notre époque!
Certes, il est vrai, aussi, que selon l'arc et la flèche employés, leur emploi pouvait différer, mais quant à affirmer ...
qu' il est certain qu'il a amélioré l'exercice de la chasse mais pour le reste on en sait fichtre rien (sic), ce n'est que du "pur pipeau", résultat bien souvent, même, chez bien des archéologues, d'une culture universitaire, où il n'est, désormais, pas de bon ton de considérer l'être humain comme le tueur principal de son prochain!
Même en constatant qu'il existait, effectivement, au paléolithique, des pointes de flèches distinctes selon leur emploi, c'est de la "faux-culterie" de premier rebours, que de vouloir conclure que leur usage guerrier n'avait pas nécessairement correspondu à leur "emploi de chasse"!
Il convient de ne pas rêver, car, même, au paléolithique, sur dix "pinpins", il y en avait guère plus de deux capables d'aller dézinguer, à coups de massues ou de haches de pierre, une poignée de leurs semblables, les huit autres pédolant dans leurs "peaux de bêtes ou leurs premiers frocs en tissus, et se faisant hacher menu lors de ces batailles. La lance, puis surtout l'arc, avaient, alors, servi à employer, à distance, cette "piétaille", globalement peureuse et totalement ignorante du combat, même, si les archers étaient devenus, mais bien plus tard, un "corps militaire d'élite" .
C'est pour ces raisons évidentes, que je me permets de contester la "conclusion" de "tes préhistoriens", secondés en la matière par de supposés "experts militaires". Je persiste et signe, ce genre d'analyse, supposée être scientifique, ne correspond à aucune réalité, sauf à prétendre vouloir camoufler et, ainsi, contester les intentions génocidaires et volontés de conquêtes territoriales, qui , depuis la nuit des temps, font partie de l'être humain! Il conviendrait, dès lors, m'expliquer, comment, après la découverte de l'arc, de ses effets et sa portée, le "combattant" se serait "sciemment" privé de son emploi!