Dog Red a écrit:Loïc Charpentier a écrit: je tire ça du très intéressant dossier "Stugabteilung" (B&B n°65) de notre ami Hugues WENKIN ainsi que du "StuG III Assault Gun 1940-42" de Osprey où il est précisé selon la première doctrine d'emploi de 1940 : "...Elle [la Sturm-Artillerie] n'est pas utilisée en tant qu'unité antichar et n'engagera les blindés ennemis uniquement qu'en cas d'auto-défense ou quand les PaK ne peuvent pas les détruire."
Bonjour,
Je comprends mieux! Donc, d'une part le boulot de Jentz, pour Osprey, de l'autre, l'article du camarade Hugues.
Alors...
1) Il s'agit du "mode d'emploi 39/40", issu de l'expérience des seuls entrainements - dont de nombreux exercices combinés avec l'infanterie - menés par l'Artillerie-Lehr-Regiment, à Juterbog. Comme nous constaterons un peu plus loin, ces consignes évolueront avec l'expérience acquise au combat ( Campagne de l'Ouest, en 1940, et Balkans, au printemps 1941). Si tu regardes bien, "ta" phrase est extraite d'un paragraphe beaucoup plus détaillé, dans l'Osprey évoqué.
Il faut la lire de manière un peu différente... Le Zug ou la Batterie de StuGe n'est pas une unité de Pak (tractés) "statique", cette consigne s'adresse, également, aux commandants des unités d'infanterie, auxquelles étaient, provisoirement, subordonnées l'unité de StuGe ; il est également, précisé, un peu plus loin, qu'elle n'est pas, non plus, une batterie d'artillerie...Conclusion, elle est, avant tout, une unité de canons d'assaut.
2) Il convient, aussi, de prendre en compte "l'ambiance" qui régnait, alors, entre les tankistes (des Schnelle Truppen) et les Stugistes (de l'Artillerie). Ces derniers étant un peu (beaucoup) considérés comme des "intrus" , il n'était pas question qu'il s'accaparent les tâches "nobles", des Panzer! Si tu relis le paragraphe dans l'Osprey, il y est clairement mentionné que, lors d'opérations combinés avec les chars, ils sont dans leur sillage, y compris dans celui des Panzer IV, alors que leur rôle, à l'époque, est quasiment identique! Chasse gardée, on ne touche pas au "domaine réservé" des tankistes, tel qu'engager les chars ennemis, etc!... Enfin, sauf, si les Panzer brillent, à ce moment-là, par leur absence! On n'est jamais trop prudent quand on établi ce genre de règles. A l'époque de sa rédaction, les effectifs de la Sturmartillerie se résumaient à une malheureuse poignée de StuGe , 18 seront engagés dans le Westfeldzug, alors que les Schnelle Truppen alignent 2538 Panzer, le 10 mai 1940! Donc, c'était plutôt les StuGe qui risquaient de manquer à l'appel!
Le Westfeldzug va révéler deux ou trois trucs... le Pak 37 (3,7 cm) et le 3,7 cm KwK des Panzer III en bavent des ronds de serviette, face à ces cochonneries de chars français solidement cuirassés - Rappel, durant cette campagne, les allemands ne disposent d'aucune pièce embarquée ou tractée de 5 cm, ni de munitions à noyau, ni de charges creuses! - et le canon antichar français de 25 mm fume allègrement un Pz.III, un Pz.IV, mais non le StuG.III, avec son blindage frontal de 50 mm! A contrario, le 7,5 cm KwK ou StuK L/24, qui arme les Pz.IV et StuGe, grâce à son calibre, se révèle efficace en emploi antichar, alors que, au départ, sa dotation en munitions antichars était, surtout, destinée à "l'auto-défense"; cela dit, la Campagne de Pologne avait, déjà, permis de faire un constat similaire.
A l'été 1941, de l'eau a coulé sous les ponts, après trois campagnes successives (Pologne, Ouest, Balkans) et le rôle des StuGe (accessoirement, celui des Pz.IV) a évolué. La mise en service des obus à charge creuse est un plus incontestable- ils servent, également, contre les ouvrages fortifiés - et, à l'automne 41, est publié, à l'attention des équipages, un tableau des "points faibles" de l'adversaire, avec (notamment) l'emploi des obus 7,5 cm Holgranate 38 Hl/A-B. (zones noires et flèches noires) - les zones grisées correspondent aux possibilités de tir (en fonction de la distance) avec la munition antichar "classique" (7,5 cm K.Gr. rot Pz.)-. Ce seul document indique clairement que les consignes du printemps 1940, sur les limites d'emploi du StuG, face aux chars, sont tombées dans les oubliettes.