Bonjour,
Extrait de l'oraison funèbre de l'abbé LAUDRIN:
..........
Pendant la guerre de 1939-1945, et après quatorze mois de captivité, l'abbé Laudrin eut une conduite valeureuse. Passé clandestinement en zone libre, il rejoint son maître, l'abbé Desgranges, qui s'était retiré à Limoges. C'est dans cette ville, en assistant à la déportation des juifs dans les trains, qu'il décide de s'engager dans la résistance : "Pour un homme normal, confie-t-il, une civilisation où l'on se permet de déporter une femme sous prétexte qu'elle est juive, de séparer des enfants de leur maman sous prétexte qu'ils sont juifs, est insupportable, inacceptable".
De retour à Lorient, il retrouve son centre d'éducation physique occupé par les Allemands. A plusieurs reprises, il n'hésite pas, du haut de la chaire, à condamner l'orgueil de race et l'humiliation imposée au peuple français. Il entre, dès novembre 1941, dans le réseau du fameux Alex Tanguy et favorise l'évasion de nombreux requis du travail par l'organisation Todt.
Le 15 janvier 1943, Lorient n'est plus qu'un amas de ruines. Le CEP est anéanti. L'abbé Laudrin est nommé, sur sa demande, par l'évêché, comme aumônier de la ville martyre. Sur le point d'être arrêté par la Gestapo, aux premiers jours de mars 1943, il entreprend avec quatre de ses jeunes l'évasion par les Pyrénées. Sans cartes, sans guide, sans boussole, à 2 200 mètres d'altitude, il passe en plein coeur de la montagne.
C'est la prison en Espagne, très courte. En effet, convoqué par l'évêché du lieu qui le nomma sur-le-champ aumônier d'une communauté de religieuses, il ne rejoignit jamais le couvent qui lui était désigné, et s'empressa d'aller chercher ses amis et de prendre le train. Il aimait raconter plaisamment qu'il avait été quelques jours plus tard échangé contre des phosphates.
Le voici au Portugal, puis au Maroc, enfin à Alger en juillet 1943. C'est le général Koenig qui devait recevoir son engagement le 20 juillet 1943 et le désigner comme aumônier principal des Forces françaises libres placées sous le commandement du général de Larminat.
Le général de Gaulle, à deux reprises, charge le capitaine aumônier Laudrin de se rendre en Syrie et en Palestine, pour étudier la situation dramatique des oeuvres françaises et pour leur porter secours. Sitôt revenu de ses missions exceptionnelles, l'abbé Laudrin prend la direction de l'aumônerie du deuxième corps d'armée, sous le commandement du général Juin.
Il participera à la longue et épuisante poursuite des troupes allemandes jusqu'à Sienne et présentera officiers et soldats au Saint-Père. Le 16 août 1944, le capitaine aumônier Laudrin débarque à Saint-Tropez avec les premiers éléments du génie.
Il passe, sur sa demande, aumônier principal de la IXème division d'infanterie coloniale. Avec elle, il remonte jusqu'au Doubs, participe à la rude et grande bataille de Colmar, franchit le Rhin et le 2 avril 1945, à onze heures du matin, il prend part à l'assaut de la ligne Siegfried, le long de la Forêt Noire.
Le 8 mai, il célèbre, dans l'église de Tunningen, devant le général Valuy, son état-major et ses soldats, la victoire de la France et des Alliés.
Toujours mêlé aux hommes du premier assaut, il mérite trois citations à l'ordre de l'armée, que signe le général de Gaulle. Le 19 mai, à Stuttgart, devant 50 000 hommes de troupe, le chef de la France libre lui remet la Légion d'honneur et lui déclare : "La France est fière de vous. Laissez-moi vous embrasser"........
Trouvé ici:
http://www.assemblee-nationale.fr/histo ... 031902.asp