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Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 04 Jan 2014, 01:07

Le but de l’opération Carpetbagger était, lors de missions spéciales, d’approvisionner en armes et munitions les groupes de résistance en territoire occupé, de parachuter des agents appelés JOEs (BCRA, Jedburghs, OSS, Proust, SOE, Sussex) et de rapatrier vers l’Angleterre certaines personnes.

Les avions volaient de nuit, à basse altitude, pour éviter tout contact avec l’ennemi. Ainsi l'altitude de croisière a rarement dépassé les 7 000 pieds (environ 2 000 mètres).

Le vol à basse altitude rendait la détection radar ou acoustique plus difficile. Les réflexions des ondes sonores sur les obstacles au sol distordaient le bruit des moteurs d’un avion à basse altitude. Les dispositifs de détection radar et phonique ainsi disposaient de peu de temps pour localiser l’avion qui volait à basse altitude .

Tout contact avec l’aviation ennemie était évité pour ne pas mettre en danger le succès de la mission. Les installations de lutte anti-aérienne et de surveillance étaient contournées pour ne pas indiquer la présence ou la destination d'un avion des Carpetbaggers.

Quand un avion devait survoler des secteurs équipés de défenses anti-aériennes, l’itinéraire était choisi de façon qu’il ne soit exposé qu’aux tirs d’armes légères. Dès qu'un secteur dangereux été dépassé, l'avion redescendait à 2 000 pieds (environ 600 mètres).

Les opérations des CARPETBAGGERS, menées depuis l’Angleterre, ont connues deux périodes.

Les parachutages destinés aux groupes de résistance en France, en Belgique et en Hollande ont commencé en janvier 1944. La plupart des sorties de l’USAAF ont été destinées à assister les patriotes situés dans le nord de la France.

La première période des missions des CARPETBAGGERS s’est terminée en septembre 1944, suivie d’une accalmie de trois mois, puis d’une activité réduite jusqu'aux deux derniers mois de la guerre en Europe.

La deuxième période a été caractérisée par une recrudescence des sorties vers le Danemark et la Norvège, deux pays qui avaient été approvisionnés en petite quantité comparativement à la France.

Le Maquis de Haute Savoie et d'autres secteurs montagneux ont été approvisionnés à partir de l’Afrique du Nord jusqu’au débarquement de Normandie; ensuite un grand nombre de bombardiers de la 8ième Air Force a été détourné des missions stratégiques pour effectuer des bombardements massifs sur l’Allemagne.

Les bombardiers ont aussi assuré des navettes vers les bases russes et ont également approvisionné les défenseurs de Varsovie, toutefois la plupart des missions vers la Pologne ont été effectués par la RAF et des avions polonais.

Entre janvier et septembre 1944, le groupe de bombardement 801st/492th de l’USAAF a effectué 2 263 missions dont, pour des raisons diverses, 1 577 (soit 69%) ont été couronnées de succès.

Ainsi en Europe occupé, ont été:

- parachutés 662 "Joes" (agents)

- parachutés 18 535 containeurs

- lâchés 8 050 paquets de 4.000 pamphlets de propagande "Nickles"

- largués 10 725 colis d’approvisionnements

- parachutés 26 pigeons destinés au transport des messages et non à être mangés

- transportés 437 passagers

Je vous joins un PDF très complet sur le sujet :

http://www.plan-sussex-1944.net/francai ... bagger.pdf

Sources :

http://harringtonmuseum.org.uk/OpCarpetbagger.htm

http://www.plan-sussex-1944.net/francai ... bagger.pdf

http://www.plan-sussex-1944.net/francai ... aggers.htm


 

Voir le Blog de Mahfoud06 : cliquez ici


Re: Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de jmh  Nouveau message 04 Jan 2014, 13:29

L'avantage de la petite chronique journalière sur les événements de la WWII est la découverte de cette opération. Certes je m'étais interesse aux Jedburgs mais pas plus...merci Mahfoud... :cheers:


 

Voir le Blog de jmh : cliquez ici


Re: Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Pierre-belgique  Nouveau message 06 Jan 2014, 10:47

La nuit du 30 août 1944 à Harzé en Belgique, un parachutage d'armes et de munitions eut lieu. Ma mère, 20 ans à l'époque, était "courrier" dans la résistance, elle transportait en vélo des messages et des armes.Elle travaillait à cette période à la maison Vilour (marchand de farine, graines...) à Aywaille et a transporté à plusieurs reprises des documents qu'elle roulait et cachait dans le guidon de son vélo (en enlevant la poignée puis en la remettant). Un jour les papiers étant trop épais pour être roulé, elle les avait déposé au fond d'un sac à provisions, cachés sous des épluchures de pommes de terre et sous sa paire de sabot. Au carrefour de la route vers Awan, au chalet à Aywaille, un soldat allemand l'arrêta, enleva les sabots et fouilla dans les épluchures en disant : ah ! pour les lapines ! puis il remit les sabots et la laissa passer.

J'en profite pour rendre un hommage à maman, décédée l'année passée à 88 ans.

Texte de Mr. FARINE, résistant: "Pauline RIXHON notre courrière dans la résistance, une personne discrète qui menait son action avec fermeté".

"Déjà à l'aube du parachutage à la plaine de Piromboeuf effectué par d'audacieux aviateurs anglais, Pauline enfourche sa bonne vieille bécane avec son grand sac bourré d'armes, elle va les porter aux différents chefs de groupe, au mépris de sa vie, à Comblain-au-Pont, véritable repaire de francs-tireurs, ainsi qu'aux partisans du colonel BOURGUET alias commandant Etienne, véritable plaque tournante de la résistance, inculquant à ses hommes une admirable discipline. Elle dépendait directement de notre chef: Jean-Marie GILLES.

Aujourd'hui encore, je me demande souvent où elle puisait cette foi en la victoire ? Elle avait conscience qu'elle jouait sa vie étant donné l'appareil répressif de la Gestapo. Une fois capturée,c'était l'exécution immediate dans les vingt-quatre heures,comme les imprimeurs clandestins. En dépit de ces nombreuses perspectives, Pauline poursuivait inlassablement sa dangereuse besogne. Comme je le confiais, lors d'une réunion, à notre dévoué secrétaire M.MARQUET, ancien résistant de la première heure, ardeur défenseur de la veuve et de l'orphelin, elle est digne d'éloges.

Ne pouvant supporter une telle indignité, voila pourquoi Pauline, notre précieuse auxiliaire, oeuvrant dans la clandestinité, ajoutait un nouveau fleuron à sa couronne. Mais il fallait se méfier de tous ces mouchards que notre intrépide chef J-M GILLES, malgré tout son flair, ne parvenait pas toujours à démasquer. Pauline, douée d'un sang-froid remarquable, animée d'un esprit du plus pur patriotisme, réussit des missions que l'on pourrait qualifier d'impossibles.

Il fallait un sacré courage pour mener à terme son dangereux travail. Ainsi s'accomplissaient chaque jour ses missions clandestines qui requéraient une discrétion totalement absolue et un courage à toutes épreuves. Que les jeunes s'en souviennent ! "


Je recopie maintenant le récit fait par J.M. GILLES (le chef de ma mère) à Jean BOURGUET (chef de la milice patriotique pour la région Ourthe-Amblève) auteur du livre "Histoire de la 31e Cie de l'Armée Belge des Partisans" aux éditions "P.L. Editions" en 1983.

"Il est bon de rappeler comment se déroulait un parachutage.
Une semaine avant la date, le responsable du secteur recevait un ordre d'avertissement lui donnant une période de trois nuits prévues pour le parachutage, le message qui serait diffusé par la B.B.C., le jour même du parachutage, ainsi que l'heure approximative de celui-ci (en fonction de la pleine lune). Sur le terrain, la direction du vent était balisée par trois torches rouges et à droite de la première de celles-ci, face au vent, une torche blanche devait émettre en morse, la première lettre du message émis par Radio-Londres (ou une lettre convenue).

Début août 1944, un agent spécial vint me transmettre verbalement un message codé et, en écoutant la radio de Londres, je n'avais plus qu'à attendre la transmission de cette phrase qui devait être pour moi le début d'une grande activité. Deux jours plus tard, j'entendis mon message. Oui, c'était bien mon message : "Pierre et Hector - Le flambeau brûle - Marie et Anne viendront vous voir ce soir".

Le décodage donnait : " Pierre", la première lettre du message était P, cette lettre était celle que je devais émettre en morse avec ma lampe blanche afin que l'avion puisse nous identifier avant de larguer les containers. "Pierre et Hector" signifiait qu'il pouvait y avoir deux avions et deux passages de terrain. "Le flambeau brûle" signifiait armes et munitions, "Marie et Anne" : cette nuit de 23 à 3 heures.

Il était 19h30.

Je devais faire vite, car il me restait peu de temps pour rassembler les hommes sur le terrain. Ce fut mon "courrier", Mademoiselle Pauline RIXHON, qui glissa le message dans le guidon de son vélo et alla prévenir les Partisans Armés à la ferme de Paradis (Clément GABRIEL). Le responsable d'Aywaille fut contacté et je récupérai certains de mes hommes, car il était nécessaire d'être une trentaine sur le terrain.

A 22h, nous nous retrouvions tous à Harzé, près du terrain de football sur la route d'Awan. Après un briefing rapide, chacun prit sa place sur le terrain de Piromboeuf (le bord de la route qui va de Harzé à Xhoris), au milieu des gerbes de blé, et dans le calme absolu, car les Allemands passaient sur la grand-route de Bastogne à moins de 800 mètres de nous.

Il y avait un petit clair de lune. Les trois hommes avec les lampes torches rouges occupaient leur place en ligne sur 150 mètres face au vent. Avec ma torche blanche plus puissante, je me tenais sur la droite de cette ligne de manière à former une flèche qui indiquerait à l'avion la direction du vent. Et nous attendîmes...

Vers minuit, un avion passa, mais très haut, ce n'était pas pour nous. Un deuxième survint, plus bas dans le ciel, on alluma les torches, tendues à bout de bras vers le ciel...mais en vain...il passa aussi.

Tout à coup, une violente averse nous renvoya sous nos gerbes, en attendant la fin.

3h10...la pluie cesse enfin. Après un quart d'heure d'attente, je décide de renvoyer les hommes, très déçus, comme moi. Nous n'avons pas fait un kilomètre qu'un bruit de moteur se fait entendre très fort, très bas celui-là.

A toutes jambes nous courrons vers le terrain, mais nous n'avons pas le temps d'arriver au premier emplacement.

C'est près du terrain de football de Harzé que nous nous signalons à l'avion par la fameuse lettre "P". Manifestement, il a reçu le message car après avoir viré sur l'aile, il revient face au vent, droit sur nous.

Malgré la consigne de silence, j'entends partout des cris de joie, oui, c'est bien pour nous. Ce n'est que l'orage qui l'avait retardé.

La lune éclairait faiblement le terrain et nous vîmes le gros avion, la cale ouverte, nous survoler très bas et larguer une série de parachutes, suivie d'un deuxième lâcher. En tout, 18 containers remplis d'armes et de munitions. Nous les regardions tomber près de nous. C'était grandiose, ces parachutes de couleurs différentes qui descendaient comme de grandes corolles éclatantes. Après les 18 "boum" des containers frappant le sol, on détacha les parachutes. Notre camion étant tombé en panne, containers, parachutes et cordages furent portés dans le fond du terrain "Au Bois Madame" et confiés à la garde des Partisans Armés, parmi lesquels plusieurs Soviétiques.

La partage entre Partisans Armés et Milice Patriotique fut opéré, et ce fut Jules RIXHON qui, en plein jour avec un cheval et un chariot, ramena notre part dissimulée sous la paille dans sa cour à Harzé, le long de la grand-route. C'est la nuit suivante que je connus ma plus grande peur. Assurant avec Joseph FARINE la garde du chariot, j'entendis sur la route un convoi militaire se dirigeant vers Aywaille. Une moto s'arrête à 20 mètres de nous. Un Allemand se dirige droit sur le chariot. Sidérés, nous allions être obligés de tirer, quand il s'arrête et se met à uriner contre la roue du chariot. Pendant quelques secondes, nous avons pu imaginer les suites possibles d'un accrochage pour notre village. On imagine sans peine notre soulagementquand il est retourné à sa moto.

Telle est l'histoire du parachutage de Piromboeuf, mon dernier parachutage.

Je profite de cette occasion pour remercier, une fois de plus, ceux qui ont participé avec moi, de loin ou de près, à la résistance et qui ont toujours, malgré les risques, accomplit leurs tâches avec conviction."


 

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Re: Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 06 Jan 2014, 12:18

Un tout grand merci pour le partage de ce récit Pierre.
Amicalement
Prosper ;)
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Re: Opération Carpetbagger : Venir en aide à la Résistance:

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 06 Jan 2014, 21:51

merci beaucoup pour ce partage et ce poignant témoignage


 

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