1er article
Samedi 7 septembre 2013 6 07 /09 /Sep /2013 17:24
Oradour-sur-Glane : le mystère de l’officier nazi Kämpfe
Source : sudouest.fr
Plusieurs documents tendent à démontrer que l’officier nazi, enlevé la veille du massacre d’Oradour-sur-Glane, n’est pas inhumé à Berneuil.
La dépouille de l’officier SS Helmut Kämpfe repose-t-elle bien au cimetière allemand de Berneuil, au sud de Saintes, comme inscrit sur la tombe ? Pour Michel Baury, « écrivain et collecteur de mémoire », la question ne se pose plus. Cet ancien ingénieur en génie atomique a amassé pendant plusieurs années des documents qui tendent à démontrer que les ossements enterrés à Berneuil n’appartiennent pas au commandant Kämpfe, enlevé par le maquis FTP de Guingouin, la veille du massacre d’Oradour-sur-Glane.
Falsification
Aidé de deux autres passionnés, Jean Jollivet et Patrick Charron, il souhaite à tout prix « rétablir la vérité » et ainsi « faire tomber tout un pan de mur du négationnisme », qui défend que l’officier supérieur de la division Das Reich serait avant tout une victime et que son enlèvement aurait directement entraîné, en guise de représailles, les terribles événements du 10 juin 1944.
François Hollande interpellé
Michel Baury veut profiter de la venue de François Hollande et du président allemand Joachim Gauck, ce mercredi à Oradour-sur-Glane, pour donner un large écho à ses recherches et ses révélations.
Dans un courrier adressé au mois d’août à François Hollande, il écrit :
« Il s’agit d’une occasion inespérée de rendre totalement inopérant le développement des thèses négationnistes qui visent à justifier le massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. C’est pourquoi je m’adresse une nouvelle fois solennellement à vous, afin que tous les efforts de la diplomatie française soient mis à la disposition de la vérité dans cette affaire, en particulier à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire du traité scellant l’amitié franco-allemande. »
Le Service d’entretien des sépultures militaires allemandes a récemment fait savoir à Michel Baury qu’il était « juridiquement incompétent pour procéder à l’exhumation du soldat inconnu de Berneuil dont la dalle a été gravée au nom de Kämpfe ».
Le « collecteur de mémoire » s’interroge avec véhémence : « Doit-on en conclure qu’il y a une réelle volonté allemande d’entretenir une certaine écriture de l’histoire d’Oradour ? » Il sait le sujet délicat, mais c’est la question que Michel Baury aimerait pouvoir poser ce mercredi aux présidents allemand et français.
C’est en préparant un essai sur « la falsification allemande autour du massacre d’Oradour-sur-Glane et de la libération de Limoges » (il sera publié l’an prochain) que Michel Baury est tombé sur l’incohérence des mentions du cimetière allemand de Berneuil.
Il rapporte que, selon les sources du WAST (le bureau des états de service des militaires allemands), l’exécution du commandant Kämpfe aurait eu lieu à Cheissoux, une petite commune de Haute-Vienne, située à plus de 50 kilomètres d’Oradour-sur-Glane. Selon ces mêmes sources, le corps aurait été inhumé à Breuilaufa, commune située à 14 kilomètres du village martyr, une proximité géographique qui alimente les thèses négationnistes.
C’est donc à Breuilaufa que la « falsification » a été mise en œuvre, affirme Michel Baury. Oui, il y a bien eu cinq soldats allemands enterrés à Breuilaufa, mais aucun d’entre eux n’était le commandant Helmut Kämpfe.
Pour étayer ses propos, il cite, entre beaucoup d’autres documents, un procès-verbal de la gendarmerie du 29 mai 1946 mentionnant qu’aucun des restes humains n’avait de plaque d’identification et que les relevés sur la dentition ne correspondaient en rien à celle de Helmut Kämpfe, qui avait pour particularité de porter des dents en or. Ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être surnommé « Gueule d’or ».
En 1963, les cinq corps de soldats allemands, déclarés inconnus sur le PV de gendarmerie de 1946, ont été exhumés du cimetière de Breuilaufa et ont rejoint les sépultures allemandes de Berneuil, en Charente-Maritime. Apparaît alors, sans raison objective, l’inscription « Helmut Kämpfe Stubaf », devant laquelle une rose blanche est déposée chaque année. « Cette tombe sert d’autel aux négationnistes », s’insurge Michel Baury.
Enterré à l’orée d’un bois
Mais si le corps qui repose à Berneuil n’est pas celui de Kämpfe, où a été enterré l’officier nazi ? Pour les trois historiens amateurs, confortés par des témoignages de maquisards, il ne fait aucun doute qu’Helmut Kämpfe a été exécuté avec un autre prisonnier à l’orée d’un bois à Cheissoux. « Gueule d’or » aurait été enterré sur place, avec cet autre soldat. Et y serait toujours.
En juin, dans les colonnes du « Populaire du centre », le porte-parole du Service d’entretien des sépultures militaires allemandes admettait qu’il y avait un doute sur l’authenticité des ossements attribués à Kämpfe.
Mais il indiquait aussi qu’il était impossible d’effacer la mention sur la dalle tant qu’il n’était pas démontré que la dépouille n’était effectivement pas passée par Breuilaufa.
Une réponse qui ne satisfait évidemment pas Michel Baury, prêt à livrer toutes les pièces historiques justificatives pour que la mention de Berneuil soit effacée.
Source: http:
2 ème article
Limousin > Oradour-sur-Glane 08/06/12 - 17h03
Oradour : la vérité par les gènes du SS Kämpfe ?
Le commandant du régiment SS "Der Führer est enlevé par le maquis le 9 juin 1944, près e Sauviat-sur-Vige. Le 10, son ami Adolf Dieckmann et la "Das Reich" brûlent Oradour.
Les SS de la “Das Reich” et les négationnistes avancent l’enlèvement du lieutenant Helmut Kämpfe, le 9 juin 1944, comme la seule cause du massacre d’Oradour. Mais sa mort aurait fait l’objet d’une autre falsification…
Le 9 juin 1944, le commandant SS Helmut Kämpfe stoppe sa voiture décapotable sur le bord de la route de Guéret à Limoges. Une envie pressante… Il pose sa mitraillette, souvenir du front russe, sur la banquette. C’est à ce moment que les maquisards lui tombent dessus, l’entraînant avec eux dans les profondeurs de la montagne limousine.
Ami
La colonne armée qui suit Kämpfe découvre la voiture, dont le moteur tourne encore, et lance l’alerte pour retrouver cet officier supérieur du régiment SS “Der Führer”. Le même jour, son ami Adolf Dieckmann, commandant au sein du régiment SS “Das Reich” arrive à Saint-Junien pour mener dans le secteur des opérations contre la Résistance.
Barbarie
Le 10 juin, en début d’après-midi, la colonne de la “Das Reich” pénètre dans Oradour-sur-Glane, massacre la population et incendie le village… 642 victimes de la barbarie nazie que l’on commémore dimanche.
Représailles??
Depuis lors, les auteurs de ce crime ont avancé l’enlèvement d’Helmut Kämpfe pour “justifier” une opération de recherche à Oradour, qui aurait fini en représailles sanglantes. L’argument ayant l’avantage de faire passer les SS pour les agressés…
Exécuté
À l’heure du massacre, à plus de soixante kilomètres de là, Helmut Kämpfe est extrait de la porcherie d’une ferme isolée dans laquelle il était enfermé. Les maquisards, qui ne veulent pas prendre le risque de l’emmener avec eux, l’exécutent avec un autre prisonnier et l’enterrent à l’orée d’un bois…
Sépulture
Mais qui donc repose sous la dalle du cimetière militaire allemand de Berneuil (Charente-Maritime) sur laquelle est écrit “Helmut Kämpfe”?? 68 ans après, Michel Baury, « collecteur de mémoire », s’est penché sur le “cas Kämpfe”. Selon lui, « il s’agirait d’un soldat inconnu, exhumé en 1963 du cimetière de Breuilhaufa, où les autorités allemandes pensaient que Kämpfe avait été transporté et abattu. Le VDK (organisme chargé de l’entretien des tombes des soldats allemands, NDLR) a reconnu que cette dépouille avait été probablement placée dans une tombe qui n’était pas la sienne. »
« L’histoire doit toujours rester à l’état d’ébauche »
Contactée, Franziska Kämpfe, arrière-petite-fille du commandant SS, répond à Michel Baury : « Vous pensez que mon arrière-grand-père n’est pas celui qui est enterré au cimetière de Berneuil?? Connaître la vérité par rapport à cette question ne changera rien pour moi. Mon arrière-grand-père est et restera toujours un criminel de guerre. »
Test ADN
Elle ajoute qu’« aujourd’hui on ne peut que spéculer sur le vrai déroulement de l’histoire. Il y a tant d’aspects et tant de circonstances qui forment un événement qu’une assimilation de l’histoire doit toujours rester à l’état d’ébauche… Si vous voulez absolument savoir si l’ADN du corps enterré ressemble à celui de mon père, je vous prie de le faire par vous-même. Il est consentant pour vous donner un prélèvement d’ADN pour une analyse, mais sous la condition que ce soit un organisme officiel qui en soit chargé. »
Recherches
Michel Baury a proposé au VDK qu’il s’occupe de cette analyse. D’autre part, il suggère que « des recherches pourraient être menées par les autorités françaises officielles, sur la commune de Cheissoux, là où des témoins ont précisément souvenir d’un tumulus qui aurait bien pu être celui abritant les dépouilles de Kämpfe et du jeune soldat qui l’accompagnait ».
Sylvain Compère
Source: http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2012/06/08/oradour-la-verite-par-les-genes-du-ss-kampfe-1189134.html
3 ème article
Publié le 04/09/2013 à 06h00 | Mise à jour : 04/09/2013 à 11h21
Par Séverine Joubert
Berneuil (17) : le mystère de l'officier nazi Kämpfe
Plusieurs documents tendent à démontrer que l’officier nazi, enlevé la veille du massacre d'Oradour-sur-Glane, n’est pas inhumé à Berneuil.
La dépouille de l’officier SS Helmut Kämpfe repose-t-elle bien au cimetière allemand de Berneuil, au sud de Saintes, comme inscrit sur la tombe ? Pour Michel Baury, « écrivain et collecteur de mémoire », la question ne se pose plus. Cet ancien ingénieur en génie atomique a amassé pendant plusieurs années des documents qui tendent à démontrer que les ossements enterrés à Berneuil n’appartiennent pas au commandant Kämpfe, enlevé par le maquis FTP de Guingouin, la veille du massacre d’Oradour-sur-Glane.
• Falsification
Aidé de deux autres passionnés, Jean Jollivet et Patrick Charron, il souhaite à tout prix « rétablir la vérité » et ainsi « faire tomber tout un pan de mur du négationnisme », qui défend que l’officier supérieur de la division Das Reich serait avant tout une victime et que son enlèvement aurait directement entraîné, en guise de représailles, les terribles événements du 10 juin 1944.
François Hollande interpellé
Michel Baury veut profiter de la venue de François Hollande et du président allemand Joachim Gauck, ce mercredi à Oradour-sur-Glane, pour donner un large écho à ses recherches et ses révélations.
Dans un courrier adressé au mois d’août à François Hollande, il écrit : « Il s’agit d’une occasion inespérée de rendre totalement inopérant le développement des thèses négationnistes qui visent à justifier le massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. C’est pourquoi je m’adresse une nouvelle fois solennellement à vous, afin que tous les efforts de la diplomatie française soient mis à la disposition de la vérité dans cette affaire, en particulier à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire du traité scellant l’amitié franco-allemande. »
Le Service d’entretien des sépultures militaires allemandes a récemment fait savoir à Michel Baury qu’il était « juridiquement incompétent pour procéder à l’exhumation du soldat inconnu de Berneuil dont la dalle a été gravée au nom de Kämpfe ».
Le « collecteur de mémoire » s’interroge avec véhémence : « Doit-on en conclure qu’il y a une réelle volonté allemande d’entretenir une certaine écriture de l’histoire d’Oradour ? » Il sait le sujet délicat, mais c’est la question que Michel Baury aimerait pouvoir poser ce mercredi aux présidents allemand et français.
C’est en préparant un essai sur « la falsification allemande autour du massacre d’Oradour-sur-Glane et de la Libération de Limoges » (il sera publié l’an prochain) que Michel Baury est tombé sur l’incohérence des mentions du cimetière allemand de Berneuil.
Il rapporte que, selon les sources du WAST (le bureau des états de service des militaires allemands), l’exécution du commandant Kämpfe aurait eu lieu à Cheissoux, une petite commune de Haute-Vienne, située à plus de 50 kilomètres d’Oradour-sur-Glane. Selon ces mêmes sources, le corps aurait été inhumé à Breuilaufa, commune située à 14 kilomètres du village martyr, une proximité géographique qui alimente les thèses négationnistes.
C’est donc à Breuilaufa que la « falsification » a été mise en œuvre, affirme Michel Baury. Oui, il y a bien eu cinq soldats allemands enterrés à Breuilaufa, mais aucun d’entre eux n’était le commandant Helmut Kämpfe.
Pour étayer ses propos, il cite, entre beaucoup d’autres documents, un procès-verbal de la gendarmerie du 29 mai 1946 mentionnant qu’aucun des restes humains n’avait de plaque d’identification et que les relevés sur la dentition ne correspondaient en rien à celle de Helmut Kämpfe, qui avait pour particularité de porter des dents en or. Ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être surnommé « Gueule d’or ».
En 1963, les cinq corps de soldats allemands, déclarés inconnus sur le PV de gendarmerie de 1946, ont été exhumés du cimetière de Breuilaufa et ont rejoint les sépultures allemandes de Berneuil, en Charente-Maritime. Apparaît alors, sans raison objective, l’inscription « Helmut Kämpfe Stubaf », devant laquelle une rose blanche est déposée chaque année. « Cette tombe sert d’autel aux négationnistes », s’insurge Michel Baury.
• Enterré à l’orée d’un bois
Mais si le corps qui repose à Berneuil n’est pas celui de Kämpfe, où a été enterré l’officier nazi ? Pour les trois historiens amateurs, confortés par des témoignages de maquisards, il ne fait aucun doute qu’Helmut Kämpfe a été exécuté avec un autre prisonnier à l’orée d’un bois à Cheissoux. « Gueule d’or » aurait été enterré sur place, avec cet autre soldat. Et y serait toujours.
En juin, dans les colonnes du « Populaire du centre », le porte-parole du Service d’entretien des sépultures militaires allemandes (1) admettait qu’il y avait un doute sur l’authenticité des ossements attribués à Kämpfe.
Mais il indiquait aussi qu’il était impossible d’effacer la mention sur la dalle tant qu’il n’était pas démontré que la dépouille n’était effectivement pas passée par Breuilaufa.
Une réponse qui ne satisfait évidemment pas Michel Baury, prêt à livrer toutes les pièces historiques justificatives pour que la mention de Berneuil soit effacée.
(1) Le Service d’entretien des sépultures militaires allemandes a récemment fait savoir à Michel Baury qu’il était « juridiquement incompétent pour procéder à l’exhumation du soldat inconnu de Berneuil dont la dalle a été gravée au nom de Kämpfe ».
Source: http://www.sudouest.fr/2013/09/04/le-my ... S-10521769