Post Numéro: 9 de norodom 07 Fév 2011, 21:43
Bonsoir,
"Et moi, qu'aurais-je fait à l'époque ?"
En voilà une question... quelle est embarrassante !
Et combien est pertinente la réponse de Brehon...
"A mon avis, c'est impossible de répondre à une telle question."
Si un grand nombre de réponses interviennent et qu'au bout on fasse les comptes, je vous parie que pas un, ou très peu auraient revêtu l'étole d'un collabo...
Elémentaire... chacun partage cette remarque... nous sommes en 2011 et nous savons quel était le bon choix et celui qui ne l'était pas.
Je fais abstraction des attentistes et des résignés pour écrire qu'il est important de garder à l'esprit qu'un évènement pouvait faire basculer un hésitant dans un sens ou dans l'autre.
J'enchaîne... qu'ais-je fait à l'époque ?
Car cette époque là je l'ai vécue, mais pendant une phase d'ascension vers la mâturité.
En 1940, j'avais douze ans... en 1944 j'en avais seize... j'ai donc franchi les étapes de la soumission au maréchal à celles de la révélation du sort certain de ceux qui nous occupaient.
Fin mai 1944, les circonstances m'ont fait basculer vers la résistance, presque malgré moi.
Qu'aurais-je pû faire ?
Là je rejoins la question de ce fil...
J'étais en zone-sud, occupée depuis le 11 novembre 1942. La question se posait différemment de la région Bretagne, par exemple, où le choix d'un transfert vers l'Angleterre, afin de rejoindre De Gaulle, semblait à priori plus facile, grâce aux réseaux de courageux marins.
A moins d'une raison majeure, ce qui fût mon cas, gagner le maquis posait problème, surtout bien avant la période qui a précédé le débarquement du 6 juin 1944. Les réseaux n'étaent pas toujours bien organisés, l'armement insuffisant.
Par contre en 1943, les appelés au STO et qui voulaient s'y soustraire, ne pouvaient hésiter.
J'ai abordé là ce qui nous apparaît aujourd'hui comme étant le bon choix...
Reste donc celui qui conduisait à la collaboration...
Encore faut-il distinguer la collaboration passive et la collaboration armée, cette dernière qui fût dans presque son ensemble, au service de l'occupant.
J'ai écrit plus haut qu'un élément pouvait y faire basculer... il y des tas de raisons que je ne passerai pas en revue ici... seulement il y eut ceux qui ne résistèrent pas à la propagande et ceux qui n'eurent pas la clairvoyance de percevoir où se trouvait le mal.
En conclusion la question qui est posée pourrait être assortie d'une question subsidiaire
Auriez-vous été capable de distinguer le bien du mal?
Cordialement,
Roger