Post Numéro: 2 de Petit_Pas 06 Fév 2010, 11:07
Salut,
voilà un rappel sympathique des aléas de la Résistance et du Maquis ...
Il n'y avait pas qu'au coeur des FTP. MOI que l'on trouvait des étrangers (républicains espagnols, réfugiés politiques allemands, autrichiens ou italiens, et polonais ou tchèques fuyant l'invasion allemande...pour ne citer que les cas les plus courants...) les maquis et les réseaux installés en campagne avaient aussi quasiment tous au moins un "étranger" venu se battre à leurs côtés...et ce parfois même dès les tous débuts de la Résistance, quand on l'appelait encore "dissidence"...
Cependant l'arrivée assez surprenante de soldats allemands déserteurs dans les Maquis n'est avérée qu'à partir de l'année 1944 et ces désertions vont se multiplier au fil de l'année ... Et ce qui est remarquable dans cet extrait c'est qu'il montre bien que l'essentiel de ces désertions sont le fait le plus souvent
- de jeunes recrues (moyenne d'âge inférieure à 25 ans)
- qui sont soit allemandes mais avec de forts liens avec les pays alliés : parents ou grands parents originaires de France, d'Angleterre, de Belgique ou des Etats Unis... ou bien ils y ont eux mêmes vécus pendant quelques années dans le cadre de leurs études par exemple ou pour passer des vacances chez des cousins...
- soit non-allemandes mais incorporées d'une façon ou d'une autre, et en général contre son gré, dans l'armée allemande voire même dans la SS...
Pour ce qui est des suspicions de trahison, il semble bien que les groupes résistants qui accueillaient des déserteurs allemands dans leur rang n'aient pas plus souffert de délation que les autres... pour une raison essentielle et évidente : le déserteur était en général étroitement surveillé et rarement laissé seul... En revanche, il est fort probable que l'arrivée d'un tel personnage dans un groupe noyauté par les services ennemis favorisait le passage à l'acte de l'agent qui devait penser que sa trahison passerait inaperçue et serait de toute façon imputée au déserteur...
Bref encore une des facettes souvent méconnues de ce que l'on appelle "La Résistance française..."