Post Numéro: 18 de Kristian Hamon 15 Oct 2009, 23:52
Bonsoir David,
Évitons le "monsieur", ce sera plus sympa. D'accord pour discuter du massacre de Kerihuel avec vous, mais cela ne va pas être facile sur le net. Il se trouve en effet que je travaille depuis déjà pas mal de temps sur un nouvel ouvrage consacré aux agents de l'Abwehr et du SD en Bretagne. Plus précisément, à travers quelques exemples d'hommes et de femmes, sur leur méthode de "travail" et comment ils infiltraient les réseaux de résistance. Pour être franc, ça avance bien mais je "rame" dur. Le sujet est difficile et il serait sans intérêt de ressortir ce qui a déjà été écrit dans les différents ouvrages sur la Résistance en Bretagne. J'ai donc choisi de ne publier que des documents d'archives ou témoignages inédits. Recouper tout cela prend du temps. L'affaire du capitaine Marienne fera donc partie de mon exposé. Je pense en avoir reconstitué les faits avec précision dans le chapitre consacré au Morbihan, qui est presque fini. Vous comprendrez donc que je ne vais pas "balancer" ça sur le net maintenant ! Je rédige en même temps le chapitre consacré au Finistère, toujours avec Zeller, qui sévira ensuite dans le Morbihan. Et oui, je travaille à l'envers ! C'est comme ça depuis longtemps, je trouve plus simple de commencer par la fin. Après tout en matière d'Histoire, une fois le plan établi, le reste n'est plus qu'une affaire de chronologie. Il me reste donc les Côtes-du-Nord, et ce n'est pas triste, puis l'Ille-et-Vilaine, où commence mon récit, déjà pas mal avancée. Notre ami Lenevette peut être rassuré, il ne sera pas beaucoup question du Bezen, il n'y a plus grand chose à découvrir, encore que... il ne sera pas déçu.
Voilà David.
J'en profite pour "refiler" ce document à Magali. Je ne sais pas si cela peut l'intéresser, mais cela concerne Brandivy, à elle de voir. C'est une copie d'un PV d'enquête du 8 août 1949 ( Hé oui c'est tard !) sur les exécutions de patriotes effectuées au Polygone à Vannes.
« Le 16 juin 1944, mon fils Michel Tanguy, âgé de 17 ans et 9 mois quittait la maison pour gagner le maquis à mon insu. A partir de ce jour je ne devais plus avoir de nouvelles de lui. Toutefois, j’avais appris à quelle compagnie il appartenait.
Au début du mois d’août, cette compagnie est venue à Vannes après la Libération. Je suis allé m’informer près du commandant de cette compagnie des nouvelles de mon fils. C’est alors qu’un sous-lieutenant m’a déclaré que le maquis avait été attaqué au lieu dit « La Forêt » en Brandivy et qu’il ignorait ce que mon fils était devenu car une grande pagaille régnait au moment de l’attaque.
Continuant mes recherches, j’ai retrouvé un camarade de combat de mon fils qui me dit qu’il avait été pris en compagnie de quelques camarades, dans une direction opposée à celle du gros de la troupe et qu’il ignorait ce qu’il était devenu par la suite, ainsi que ses camarades.
Poursuivant mes investigations, je me suis rendu à la prison de Vannes où je devais découvrir sur un registre d’inscription le passage de mon fils du 29 juin au 1er juillet 1944, mais je ne pus avoir d’autres renseignements.
Au mois de juillet 45, à la suite d’un avis de la Croix-Rouge paru dans la presse sur la découverte de plusieurs cadavres au Polygone de Vannes, au lendemain de la libération et restés jusqu’à ce jour non identifiés, je me suis rendu auprès de ce service. Là il m’a été présenté des prélèvements de vêtements qui ne laissaient aucun doute sur le sort de mon fils.
Les trois autres cadavres ont pu être identifiés : André Vernon, Amédée Audran et François Tellier.
Si je m’en rapporte au peu de jours que mon fils a passé à la prison de Vannes, je ne crois pas qu’il ait été jugé avant d’être exécuté, car son séjour n’a été que de 48 heures, or il est impossible qu’il ait eu le temps de passer devant un tribunal. Vernon et Audran ont été arrêtés le même jour que mon fils et fusillé également le même jour puisqu’ils se trouvent dans la même fosse. »
Amicalement,
K.H.