Post Numéro: 24 de LENEVETTE Roger 26 Déc 2009, 23:02
Bonsoir à tous
Après avoir lu avec retard les différentes interventions sur ce fil, une petite précision pour Monsieur Hamon. "L'ami Lenevette" ne s'est jamais trouvé dérangé par ce qui était écrit sur le Bezen, mais regrettait le silence des historiens à propos de la "centaine" de la "Franc-Garde" descendue de Paris début juin 1944 et s'occupant particulièrement des départements d'Ille et Vilaine et du Morbihan.
Pour Magali un petit résumé ci dessous de quelques informations puisées dans le livre de Roger Leroux à propos des pompiers de Lorient :
" Au cours des quinze mois qui suivirent le bombardement du 5 juillet 1941 les alertes sont :motivées par des avions mouilleurs de mines ou en patrouille à peu de distance des côtes.
Le 21 octobre 1942 12 avions surgissent sans que l'alerte ait été donnée. Lorsque les sirènes appellent aux abris deux minutes plus tard l'alerte est terminée.
A 1500 mètres d'altitude, les forteresses américaines font leur apparition
Le 18 novembre à 12 h 05 les forteresses font une nouvelle apparition puis c'est le dimanche 22 à 14 h 15
Le 14janvier 1943 de 20 h 30 à 20 h 45 se produit une nouvelle forme d'attaque avec quelques bombes explosives.
A 23 h 15 les sirènes hurlent. C'est la 317ème alerte depuis le début de l'occupation.
Malgré les conseils prodigués par une commission constituée en 1942 pour organiser l'évacuation générale, l'évacuation partielle des secteurs menacés de la région lorientaise, il n'est parti que 1 600 personnes entre le 1er mai et le 31 décembre 1942.
Les pompiers titulaires n'étant qu'au nombre de 40 ( il y a 80 pompiers auxiliaires), toute relève a été impossible et n'ont pu manger durant 48 heures que des casses croutes et dormir que quelques heurs à tour de rôle.
A ceux qui croyaient passé le temps des grandes épreuves, le 23 janvier 1943 enlève tout espoir. Il devient évident que la ville est condamnée à la destruction.
A 13 h 40 les sirènes donnent l'alerte. Un quart d'heure plus tard, c'est 60 bombardiers qu'on distingue très bien. Une escadrille se détache et lâche 27 bombes explosives sur l'intyra muros et la Nouvelle Ville. Une quarantaine d'immeubles sont détruits. Une cinquantaine d'autres bombes explosives sont tombées à Locmiquelic où une cinquantaine d'immeubles et une ferme importante sont détruits ou sérieusement endommagés.
Les pompiers de Quimperlé puis ceux de Quimper viennent en aide à ceux de Lorient. La D.C.A a abattu une forteresse volante qui s'est écrasée à 3 km de Pluvigner. 7 hommes de l'équipage ont été carbonisés
A 20 h 15 une nouvelle attaque se produit. 120 avions déversent une quantité de bombes incendiaires jusqu'à 21 h 30. L'hôtel de ville prend feu vers 21 heures.
Le bilan du jour fera dénombrer 500 immeubles détruits et un total de 25 tués et à peu près autant de blessés graves.
Le 26 au soir, à 19 h 45, 150 bombardiers ajoutent encore d'énormes destructions à celles du 15 et du 23
Le 29 janvier à 20 h 15, malgré la tempête, la région connaît une nouvelle attaque puis c'est le 4 février de 20 h à 20 h 45
La vie à Lorient est désormais intenable. Il n'y a plus ni eau ni électricité.
Le 3 février 1943, le préfet prend un arrêté rendant obligatoire l'évacuation des personnes non indispensables à la vie publique et économique à Lorient, Larmor Plage, Lanester, Ploemeur, Keryado, Locmiquelic, Riantec, Port Louis, Gavres. Cette évacuation devra être achevée le 10 février.
Puis c'est les raids d'anéantissement des 7, 13 et 16 février
Le 8 au matin, on dénombre 612 immeubles détruits durant la nuit dont l'église Saint Louis et le feu continue à faire rage.
A Keryado, 27 personnes ont trouvé la mort sous les décombres de leurs maisons. A Caudan 3 fermes détruites.
Autour de Lorient on compte 13 fermes incendiées.
Le bombardement du 13 est comparable à celui du 7. Il est effectué de 19 h 45 à 22 h par 250 avions. Des milliers de bombes incendiaires sont encore lancées
Lorient est désormais une ville morte, et pourtant trois jours plus tard, après avoir bombardé Saint Nazaire dans la matinée, les avions alliés y déclenchent une nouvelle attaque de nuit qui sera la dernière. La destruction de Lorient peut désormais être considérée comme achevée.
Mais la base sous marine nazie de Lorient a résisté et à été utilisée par eux jusqu'au 3 mai 1945, date de reddition de cette base. "
Roger