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Georges Loustaunau-Lacau

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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Georges Loustaunau-Lacau

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 02 Jan 2008, 14:23

Georges Loustaunau-Lacau


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Né à Pau le 17 avril 1894, fils d'officier, Georges Loustaunau-Lacau fait ses études secondaires au lycée de Pau. Bachelier ès-sciences, il entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1912. Après avoir participé à la première guerre mondiale, il est admis à l'Ecole de guerre. Il en sort en 1924 breveté d'état-major dans la même promotion que Charles de Gaulle. Il y fut suffisamment capable de discipline et de conformisme pour en sortir premier alors que de Gaulle obtient un mauvais classement pour s’être opposé aux enseignants.

Il appartiendra ensuite aux états-majors de Weygand et de Lyautey avant de devenir officier détaché à celui du maréchal Pétain entre 1934 et 1938, en succédant à de Gaulle au poste d’écrivain d’Etat-major.

Tout en poursuivant sa carrière militaire, Loustaunau-Lacau brocarde l'institution (la vieille mule) et milite pour la réforme de l'Etat. Au moment du Front populaire, il anime un réseau anticommuniste (le réseau Corvignolles) qui groupe officiers d'active et officiers de réserve. Dans ses mémoires il écrit que lors de la fondation de cette organisation secrète, tous les camarades sondés ont accepté de participer à une action dont le but était double : « alerter l'opinion civile et militaire sur l'urgente nécessité d'une adaptation de l'armée à ses tâches stratégiques et tactiques nouvelles ; nettoyer l'armée des cellules que le parti communiste y développe sans arrêt »

Démis de ses fonctions en mars 1938 par le gouvernement Daladier, qui le présente comme un «officier d’aventure », il fonde l’union militaire française. Homme politique d’extrême droite, il dirige le périodique l’ordre national qui publiera les plans de bataille allemands ainsi que les revues Barrage et notre Prestige. Son nom apparaît surtout lors de l’affaire de la Cagoule où il est le fondateur du réseau Corvignolles, considéré faussement comme étant la «Cagoule militaire ». Cette image restera à jamais liée à son nom.
Il poursuit cependant ses relations avec le Maréchal Pétain, alors ambassadeur en Espagne et participe au rapprochement Pétain-Laval.

Il est réintégré dans l’armée en septembre 1939, participe avec panache à la guerre, est blessé sur le front en juin 1940, s’évade en août d’un hôpital militaire allemand et rejoint Vichy en septembre ou il sera reçu par le Maréchal Pétain, qu’il appelle cavalièrement Philippe dans ses mémoires.

Il entame alors à Vichy des activités de renseignement et d'action souterraine. Il agit dans un sens tout à la fois antiallemand, anticommuniste et antigaulliste.

Nommé en septembre 1940 délégué général de la Légion française des combattants, il se lance aussitôt dans l’action contre l’occupant, croyant, comme son ami le colonel Groussard, que le régime nouveau préparait la revanche.
Il se rends dans les Pyrénées, son pays natal, y organise la Légion sans un esprit anti-allemand et retourne a Vichy entoure d’une équipe de baroudeurs dont Maurice Coustenoble.

Cherchant une aide extérieure, il rédige un appel à la «Croisade » à destination de Londres. En dépit de l’aide du capitaine Fourcaud, son projet, critique à l’égard de la France libre et irréaliste dans ses demandes en moyens, est repoussé par le général de Gaulle. En revanche, l’IS, en manque de relais français, accepte de le soutenir. La rencontre de Navarre avec le commander Cohen à Lisbonne, le 14 avril 1941, scelle la naissance d’Alliance-Navarre un mois plus tard.

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Implantations du reseau Alliance


Le réseau appartient donc au premier contingent de déçus du pétainisme passés à la Résistance. L’une de ses forces est de conserver des relais dans l’appareil militaire et diplomatique du régime. La politique de l’amiral Darlan met fin, pour eux comme pour d’autres (Cochet, Groussard), aux illusions d’activités semi-légale, il entreprend d'y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais et fonde le réseau Navarre (son nom de plume).

Notons que, bien que d’extrême droite, Georges Loustaunau-Lacau n’a pas de préjugés sexistes, car il nomme immédiatement comme adjointe Madame Marie-Madeleine Fourcade qui prendra la tête d’Alliance quand il sera arrêté.

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Marie Madeleine Fourcade


Révulsé par Montoire, il tente de remplacer Xavier Vallat a la tête de la Légion. Mais il ne peut pas emporter le morceau et Xavier Vallat le renvoie de la Légion le 13 novembre 1940.

Passé en Afrique du Nord, il est arrêté pour dissidence par le général Weygand en mai 1941. Evadé, il reprend le maquis en France. Arrêté, livré à la Gestapo, il est déporté en juillet 1943 au camp de Mauthausen et sera libéré le 5 mai 1945 par le 41st Recon Squad de la 11th Armored Division, 3rd US Army.

Encore très marqué par la captivité, il vient témoigner au procès Pétain : "Je ne dois rien au maréchal Pétain ; mais cela n'empêche pas d'être écœuré par le spectacle de ceux qui, dans cette salle, essaient de refiler à un vieillard presque centenaire l'ardoise de toutes leurs erreurs."

Après la guerre, il entame une nouvelle carrière politique et est élu le 17 juin 1951 député des Pyrénées-Atlantiques (groupe des Français indépendants). Il meurt à Paris le 11 février 1955, le jour de sa nomination comme Général au Journal officiel, en pleine réunion de l’Assemblée Nationale, affaibli par son séjour en camp de concentration.

Ses mémoires «Mémoires d’un Français rebelle » ont été publiées en 1948 chez Robert Laffont puis rééditées en 1976.

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Il a également publié d’autres ouvrages comme «L'infanterie De La Reichswehr » (Ouvrage collectif) en 1928, «Chiens Maudits. Souvenirs D'un Rescapé Des Bagnes Hitlériens », «Consuls, prenez garde ! » (Avec le colonel Georges-André Groussard), «Les Charbons de la Ruhr », et «Au Maroc français en 1925 ».

Sources :
Francois Delpla, “Montoire”, Albin Michel, 1996
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Loustaunau-Lacau
http://www.assemblee-nationale.fr/histo ... 041894.asp


 

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