La bataille du mont Gargan vit les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de Georges Guingouin repousser des unités allemandes fortes de 3 à 4 000 hommes. Les pertes des Allemands furent de 342 tués et blessés et celles de la 1ère brigade FTP de 38 tués, 34 blessés et 5 disparus (prisonniers). Le commandement allemand et Vichy mobilisèrent des forces importantes pour écraser les maquisards : 465 partisans tués au plateau des Glières en mars 1944, 674 au Vercors en juillet 1944. Mais la bataille du mont Gargan, dirigée par Georges Guingouin, et qui fut en Limousin d'ampleur comparable, s'acheva sur une victoire. Or cette bataille victorieuse est tombée aux oubliettes de l'histoire et reste donc ignorée du grand-public.
Je pense que cette « ébauche d’article », très « optimiste », exige une mise au point qui pourrait être l’objet d’une discussion sur ce forum.
Tout d’abord, si les pertes des maquisards du Vercors ont été d’environ 640 tués (sans compter les civils), celles des maquisards des Glières (qui n’étaient qu’environ 440 sur le plateau au moment de l’attaque allemande le 26 mars 1944) ne se montaient - comme il est précisé sur la page http://alain.cerri.free.fr/index4.html - qu’à environ 35 tués au total au soir du 28 mars (selon le message secret n° 1363/44 que le général Pflaum, commandant les forces allemandes, a adressé à son supérieur), dont une vingtaine à compter du début de l’assaut le 26 mars au soir.
Ensuite, selon Pierre Montagnon (Les Maquis de la Libération, Pygmalion, 2000), après le parachutage allié du 14 juillet, les FTP de Guingouin, qui se trouvaient renforcés par des gardes mobiles et des éléments de l'école de la Garde mobile de Guéret passés à la Résistance, se sont opposés à des unités allemandes fortes de 2500 hommes au maximum. Si de violents combats se sont déroulés le 18 juillet sur le mont Gargan, en fin d'après-midi, après avoir vaillamment résisté, les hommes de Guingouin ont été contraints de se replier face aux armes lourdes allemandes. Une brèche s’est alors ouverte en direction de Sussac, atteint par les Allemands dès le 19, et d'Eymoutiers occupé le 23. Cependant, ceux-ci n'avaient pas les moyens de s'implanter à demeure et, après plusieurs jours de ratissage, ils se sont retirés.
Ainsi, cette bataille du mont Gargan, la plus sévère livrée par Guingouin (au prix de 5 disparus, 38 tués et non 34, mais 54 blessés) n’est pas, à proprement parler, une victoire militaire. Certes, les maquisards ont réussi à freiner l'avance ennemie et à sauver le matériel parachuté, mais ils n'ont pu, malgré leur courage et leur combativité, interdire la conquête du terrain à une armée régulière. Toutefois, cette dernière n'a pas été en mesure de disloquer définitivement le maquis et c’est pourquoi celui-ci a eu l’impression de n’avoir pas été vaincu, d’autant que l’on estimait, de manière très exagérée, comme toujours à l’époque, avoir mis 342 ennemis hors de combat !
N.B. Pour donner une idée de l’écart entre les estimations d’époque (légitime propagande oblige) et la réalité, ce ne sont pas moins de… 700 Allemands (400 tués et 300 blessés) qu’un responsable de l’AS estimait, dans un télégramme envoyé à Londres début avril 1944, avoir été mis hors de combat par les maquisards des Glières alors que, selon le rapport du préfet (qui concorde avec les conclusions de la scrupuleuse enquête de l’historien Henri Amouroux), les pertes allemandes ont été légères : un tué (accidentellement) et quelques blessés !!!
Cependant, comme l'écrit ledit Amouroux : L'héroïsme n'est jamais dans le nombre des morts ennemis, mais dans le risque assumé et le péril librement accepté.